AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les orties fleurissent (10)

Martin fila dehors. La chaleur du jour faisait fondre la neige sur les toits et l'eau coulait. L'asile gigantesque se débarrassait de sa couche de neige . Au milieu de celle-ci, entre les trois escaliers de béton, des perce-neige fleurissaient, changeant la vie en une légende
On allait vers une saison plus clémente, vers Pâques où fleuriraient les coucous.
Commenter  J’apprécie          380
Il pénétra dans la cuisine. La vapeur des plats du dimanche posés sur la table montait en spirale. Les rideaux pendaient, légers comme des ombellifères, tels des rideaux de brouillard accrochés à l'intérieur de la maison. Le soleil brillait au coeur d'une vitre, un chaud soleil d'or velu, aussi calme que la fenêtre.
Commenter  J’apprécie          340
La haine est si séduisante. Les paroles les plus saisissantes figurent dans son registre. Les sagas islandaises, chargées de la haine secrète du poète, étaient tellement belles. Quand la corde de l'arc de Gunnar se brisa, Gunnar dit à Hallgerd:
"- Prends deux boucles de tes cheveux et avec ma mère tresse une corde pour mon arc.
"- Qu'est-ce qui est en jeu? demanda Hallgerd.
"- Ma vie dit Gunnar.
"- Alors je me souviendrai bien de la gifle que tu m'as donnée, dit Hallgerd.
"- Un instant plus tard, Gunnar était tombé."
La saga de la haine est toujours belle. Du fond des millénaires, les drames de la haine brillaient d'un incomparable éclat. Pourquoi?
Commenter  J’apprécie          320
Certains soirs, Martin pensait :
Je suis obligé de me lever tellement tôt, quatre heures du matin. Alors pourquoi dormir ? Autant rester debout et jouir de cette belle nuit. Ma foi oui.
Il traversait le pré en sifflotant. À proximité d'une paroi rocheuse, haute à peine comme un manoir et couverte de mousse, un filet de brouillard était suspendu et masquait la source à la façon d'une cloche d'ouate. Martin gagnait la source et écoutait. Une grenouille verte, une déesse du vert, sautait dans la source. Floc ! Tout au fond, la source se parlait à elle-même de ses milles veines. La source s'enfonçait dans le sol, tel un arbre d'eau déployant ses branches d'argent sous l'herbe. À bien écouter, on pouvait entendre tout cela, dans le silence de la nuit.
Dans la nuit, tout était d'une beauté farouche. Lui-même farouche et silencieux, il regagnait la ferme. C'étaient des nuits semblables qu'il vivait. p 237-238
Commenter  J’apprécie          230
En parlant, ses sourcils épais remuaient au-dessus de la brume bleue d'un regard auquel il n'y avait pas à se fier. Une lueur désorientée, d'une mélancolie brute, brillait comme un éclat de verre tranchant au fond de l'iris, sous la taie bleue et revêche. p 141
Commenter  J’apprécie          200
Obscure notre vie, et profonde la déception innée -- c'est ce qui fait que tant de légendes éclosent dans les forêts de Scandinavie. Lugubre s'étiole le feu de notre coeur affamé. Beaucoup se font les charbonniers de leur propre coeur : devenus infirmes à force de rêverie. p 190
Commenter  J’apprécie          110
en Épigraphe
J'étais petit au temps où j'écoutais.
Aux automnes tardifs des bouches édentées disaient
le blé lépreux des marais
la fleur amère du seigle ergoté.
Au foyer de mon enfance j'avais froid.
Commenter  J’apprécie          90
Quand on entend parler les grandes personnes, si seulement on écoute, c'est comme si, tout le temps qu'elles parlent, on était aussi raisonnable qu'elles. Quand elles ont cessé de parler, on se retrouve tout jeune, et petit comme avant.
Tout en marchant, Martin découvre bizarrement que l'enfance a quelque chose d'élastique. Elle peut s'étendre au-delà de ses propres limites et englober également les âges des gens plus âgés. Il y a des jours où l'on est un enfant, et il y a des instants où l'on est un petit vieux. Si seulement on pouvait tout se rappeler, en un seul jour on pourrait devenir adulte dans la tête. p 172
Commenter  J’apprécie          50
Rien qui tue aussi sûrement que la torpeur et la bêtise. La bêtise est toujours forte. Elle est en majorité dans la race humaine. Elle procède par l'usure, et il n'y a pas au monde de torture plus chinoise. Elle avance à petits pas.
Commenter  J’apprécie          20
Les héritages entraînent la méfiance, ils empestent. Il faut toujours s'attendre à des brouilles et à des vilenies sur les chemins de l'Argent et de l'Amour. La vie humaine dégage une légère senteur de peau de loup. C'est pourquoi il faut l'aérer souvent.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (35) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

    Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

    Herbjørg Wassmo
    Jens Christian Grondhal
    Sofi Oksanen
    Jostein Gaarder

    15 questions
    152 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

    {* *}