31.
Dans les docks de Braïla
Panaït Istrati
4.28★
(16)
Ajout le 13 mars 2018- voir ma chronique de 2014---"Mille Mercis aux éditions Sillage d'avoir réédité ce court texte autobiographique de l'écrivain roumain, Panaït Istrati, que j'ai lu il y a bien longtemps dans "Le Pélerin du coeur" (Gallimard)
Un écrivain entier, rempli de révolte et de colère contre la pauvreté, la misère, les indignités faites aux hommes dans des emplois subalternes, épuisants, et sous-payés. Je ne peux m'empêcher de songer très fort au texte bouleversant et "tonitruant" de London, "Le peuple d'en-bas"...
Istrati, dit , raconte, le monde très dur des docks, des ouvriers entre eux, des petits-chefs, de l'épuisement des hommes qu'on traite comme des bêtes de somme.... Je ne commenterai pas plus ce texte "coup de poing"... qui garde son actualité, celle de l'exigence universelle de tout individu: "la dignité de l'homme, respecté dans son travail"...
Je ne peux achever cette brève note de lecture que par ce "cri" de Panaït Istrati: "J'étais avide de justice et j'aurais volontiers donné la moitié de ma vie, non pas pour détruire les élévateurs, mais pour qu'on les mît au service de tout le monde. Cet élan, qui a toujours brûlé ma poirtine, ne venait pas de ce que j'appartenais à la classe miséreuse ou que j'aurais tant connu la souffrance. Non. Cela, généralement, n'est vrai que jusqu'à un point, car la justice, la commisération, la générosité ne sont le monopole d'aucune classe. Comparée aux enfances que j'avais sous les yeux, je pourrais même dire que la mienne avait été gâtée: le pain, la tasse de lait, le lit propre et la parole tendre ne m'ont jamais manqué.
Mais je crois que l'ère de justice terrestre sera arrivée le jour où la majorité des hommes s'intéressera au sort de celui qui souffre. Et moi, je me sentais de l'infime minorité qui s'y intéressait déjà, voilà tout" (p.50-51)"