Le bal des folles

Souvent la vérité ne vaut pas mieux que le mensonge. D'ailleurs, ce n'est pas entre les deux qu'on fait son choix, mais entre leurs conséquences respectives.

Mais la folie des hommes n'est pas comparable à celle des femmes : les hommes l'exercent sur les autres; les femmes, sur elles-mêmes.

Ses rondeurs l'incommodaient. Elle ne maîtrisait plus son corps ni la manière dont il était perçue, dans la rue comme chez elle.

Les rêves sont dangereux, Louise. Surtout quand ils dépendent de quelqu'un.

Mais la folie des hommes n'est pas comparable à celles des femmes: les hommes l'exercent sur les autres: les femmes sur elles-mêmes.

La maladie déshumanise [...] Elles ne sont plus des épouses, des mères ou des adolescentes, elles sont ne sont plus des femmes qu'on regarde ou qu'on considère, elles ne seront jamais des femmes qu'on désire ou qu'on aime : elles sont des malades. Des folles. Des ratées.

Ta plus grande qualité sera ton plus grand défaut : tu es libre.

S'ils savaient. Ces gens qui l'ont jugée, qui m ont jugée moi... leur jugement réside dans leur conviction. La foi inébranlable en une idée mène aux préjugés. T'ai-je dit combien je me sentais sereine, depuis que je doute ? Oui, il ne faut pas avoir de convictions : il faut pouvoir douter, de tout, des choses, de soi-même. Douter. Cela me semble si clair depuis que je suis de l'autre côté, depuis que je dors dans ces lits qui me faisaient horreur auparavant. Je ne me sens pas proche des femmes ici, mais désormais je les vois. Telles qu'elles sont. (Le Livre de Poche, p.232-233)

Elle ignore si Blandine, vraiment, l'accompagne dans cette décision, si elle voit Geneviève en train de courir dans cette allée froide et sombre, ou s'il s'agit de la pensée la plus saugrenue qui l'ait jamais habitée. Geneviève préfère croire que Blandine est là, qu'elle la porte, qu'elle la veille. Croire, c'est s'aider. (Le Livre de Poche, p.225)

L'espérance n'est pas une ressource inépuisable et doit bien, à un moment, se fonder sur quelque chose. (Le Livre de Poche, p.223)

Mentir est parfois plus qu'une nécessité, c'est un confort. (Le Livre de Poche, p.185)

Comment est-il raisonnable de croire en une chose si longtemps pour un jour être capable de la remettre en question ? À quoi bon soutenir des certitudes si celles-ci peuvent être ébranlées ? Il serait donc impossible de se fier à soi-même. Il serait donc possible de revenir sur sa propre loyauté à l'égard de l'hôpital dont elle a toujours porté les valeurs. (Le Livre de Poche, p.180)