Vaut pour les tomes 10, 11 & 12.
Avec un tome transition assez médiocre, les tomes 10, 11 et 12 sont consacrés à l'arc du la Tour du Paradis, le dernier des Système-R encore en état de fonctionner (les Systèmes-R étant des dispositifs permettant ressusciter quelqu'un en échange de la vie de quelqu'un d'autre, Gérald le mage de classe S voulant ici redonner vie à Zeleph le terrible magicien noir).
On sent que l'auteur a voulu écrire comme pour la guerre des guildes quelque chose de plus ambitieux et de plus abouti que les délires habituels. Et force est de constater que les dessins gagnent largement en qualité. Sauf que l'alternance entre moment épiques et moment loufoques à la "Muscleman" ou à la "Collège fou fou fou" ne marche pas avec moi.
Après une séquence plage (qui permet de montrer les héroïnes en bikini), et une séance casino (un gimmick de la saga "Dragonquest" qui permet de montrer les héroïnes en robe de soirée moulante et décolletée), on entre dans le vif du sujet. D'anciennes connaissances d'Erza viennent la kidnapper pour l'emporter à la Tour du Paradis, la sacrifier et ramener Zeleph à la vie ! Les anciennes connaissances en questions sont :
- Wooly Buchanan, qui ne ressemble pas à grand-chose en fait ^^
- Shaw, qui peut enfermer les gens dans des cartes à jouer
- Miliana, la cat addict déguisée en chatte
- Simon, le colosse obscuromancien
Mais on n'expliquera jamais pourquoi on a besoin d'Erza en particulier et pas de n'importe qui d'autre… Vengeance personnelle, besoin d'un mage de classe S, spécificité de l'ancienne résidente de la Tour du Paradis, facilité scénaristique… ?
Pendant que les membres de Fairy Tail se lance à rescousse d'Erza (et d'Happy enlevé par Miliana pour agrandir sa collection ailurophile), Jycrain se démène au Conseil de la Magie pour qu'une frappe aetherion soit lancée pour atomiser le dernier Système-R en état de fonctionner… le tout est entrecoupé de flashbacks sur l'enfance d'Erza au sein des mages noirs esclavagistes de la Tour du Paradis, qui m'ont fait penser à un remix de la révolte de Spartacus dessinée à la manière des X-Babies du Marvelverse. Mais je m'interroge sur la présence d'enfants exploités, maltraités, torturés et mutilés dans une dans un shonen mainstream… A moins que cela ne soit un clin d'oeil à la pyramide de Souther dans "Hokuto no Ken "?
On apprend que grand-père
Nob est à l'origine de l'entrée d'Erza dans la guilde de Fairy Tail. On apprend également d'où proviennent ses TOC et ses troubles de stress post-traumatiques.
J'ai trouvé que la manière dont les enfants esclaves découvrait leur pouvoir n'était pas si éloigné que cela de ce qu'avait écrit
Brandon Sanderson dans son cycle "Fils des Brumes" (un cycle fantasy avec un esprit très comics / manga, ce n'est donc pas surprenant).
Et je ne résiste pas à la tentation de signaler que les cachots de la page 75 du tome 10 ressemblent fortement à ceux du Midland dessinés par
Kentaro Miura dans "
Berserk"… Sûrement une coïncidence ^^
De bonnes bastons permettent à nos compères de pénétrer les défenses de la Tour du Paradis et à l'image de l'auteur avait fait pour l'arc Eisen Wald, ils se séparent en plusieurs groupes ayant chacun un objectif à remplir en un temps limité.
Mais le combat de Natsucat m'a bien fait sortir du truc… Pour délivrer Happy, Natsu affublé d'une tête de chat affronte la catgirl bipolaire et un magicien cartoonesque dessiné en pixels qui lance des attaques aux noms très évocateur comme « frappe polygonale », « frappe à 32 images par seconde », « pre-rendering polygon shot »… mouais
Et ah oui, il y tout un running gag sur le dandisme. Monsieur Hiro Mashima, Oscar Wilde est un dandy, pas le Charles Bronson d'"Il était une fois dans l'Ouest" ! Encore des gags qui peuvent tomber totalement à plat parce qu'on en fait trop. D'autant plus qu'ici on multiplie les situations humoristiques avec une Miliana qui n'arrive pas à savoir si Natsucat est un chat ou un être humain et qui aide à tout de rôle Wooly Buchanan ou Natsu...
Arrivé à ce stade, le mangaka change son fusil d'épaule et décide que les méchants psychopathes de la Tour du Paradis sont en fait des gentils manipulé par leur ancien ami. Cela sent un peu l'improvisation freestyle… du coup on relance la tension et le suspens en déclenchant un compte à rebours et en faisant intervenir une nouvelle brochette de méchants : les Trinity Raven, les assassins de la guilde Skulls.
- on a un homme-hibou catcheur équipé de deux missiles taggés « justice » dans le dos, qui débite des poncifs de shonen ponctués de « hou-hou » ! En comme il avale ses victimes pour absorber leurs pouvoirs et leurs techniques, difficile de pas penser à ce supervilain de "Dragon Ball Z" qui ponctuaient moult répliques de « bou-bou »… ^^
- on a Vivaldus Taka (oui, clin d'oeil au compositeur Antonio Lucio Vivaldi, mais qui ci ne sert à rien), une rock-star gothique à la Kiss muni d'une chevelure vivante – un classique du fantastique japonais - qui absorbe les liquides (une capacité bien pratique pour affronter Lucy et Jubia dont les attaques les pus puissantes sot basées sur l'eau). de plus, il peut posséder ses adversaires grâce à son « Rock of Succubus » (on a un truc du même genre dans un tome de "Hunter X Hunter"… sûrement un hasard ^^)
Ce qui nous gratifie de dialogues à la frontière du grand n'importe quoi :
[Vivaldus] Moi, je veux voir deux nanas se battre ! Je veux vous voir vous déchirer vos fringues !
[Lucy] Quel pervers !
[Vivaldus] Merci bébé, y'a pas mieux comme compliment ! Yeah !
[Jubia] Ceux qui connaissent pas le rock, ont qu'à crever ! Qu'est-ce que je déchire en premier ?
[Lucy] T'es sérieuse Jubia ?
[Jubia] le haut ! ça sert, t'as de trop gros seins !
Ensuite Lucy se retrouve à moitié nue et le catfight continue à coup d'arrachage de vêtements, de tirage de chevaux et de fessées… WTF ! Grossier ou grotesque ? Dans tous les cas tout le pathos sur le sort de magie combiné chouettement mis en valeur tombe à plat…
- on a Ikagura, une onna bugeisha au style très "Soulcalibur", qui affronte Erza (qui se retrouve pas moins de 5 fois en petites tenues en l'espace de quelques pages) dans un combat un peu expédié, mais surtout bien pompé sur le duel entre Hyunkel et Rafaruto dans "Dragonquest". Inutile de dire que la copie n'est peut-être pas au niveau de l'original…
Enfin, on passe au boss de fin de niveau :
Le fait que Gérald utilise une projection de lui-même (comme certains personnage de "Hunter X Hunter"), pour inciter le conseil à lancer une frappe d'Aetherion (une Arme de Destruction Magique) dans le but d'achever le Système-R au lieu au lieu le détruire, avec Ultia et sa magie du temps pour couvrir ses arrières, amène toute une série d'incohérences.
- pourquoi Erza appelle-elle Gérald « Jycrain » si c'est la première fois qu'elle rencontre la projection de Gérald ?
- pourquoi Erza s'étonne-t-elle que Gérald soit Jycrain si elle les 2 personnages qui ont la même apparence et la même personnalité ? Personne ne fait grand mystère de l'identité du maître de la Tour du Paradis, y compris lui-même…
- quel était le fameux plan de Gérald / Jycrain concernant Natsu précédemment évoqué ?
A force de naviguer à vue, forcément les faux-raccords pointent le bout de leur nez !
Natsu très vénère affronte Gérald dans un combat dans la plus pure tradition de "Dragon Ball Z" : c'est très sympa mais pas très lisible avec des exploz une page sur deux… On a une alternance de sacrifice héroïques, Erza se sacrifiant pour Natsu et ses amis (qui au départ voulait emporter Gérald avec elle dans l'au-delà), Natsu se sacrifiant pour Erza et ses amis, mais le ping-pong des bons sentiments devient vite redondant avant qu'être interrompu par le sacrifice de Simon qui est bien pompé sur celui de Cassios dans "Saint Seiya" (un hasard sûrement, l'auteur n'était pas coutumier des repompages divers et variés… ^^)
To be continued…
PS : Je n'ai pas osé compter les plans nichons/fesses… Genre la case où Erza est attachée à un mur avec une poitrine défiant les lois de la pesanteur et une robe de soirée moulante fendue sur le devant jusqu'à la culotte.
Quand je pense que dans les années 1980/1990 des mangas comportant un plan coquin tout les 2 ou 3 tomes ont été voués aux gémonies par les médias presstitués alors qu'aujourd'hui des mangas comportant plusieurs dizaines de cases coquines par tome passent comme un lettre à la poste quand ils ne sont pas encensés, je m'interroge fortement sur l'évolution des moeurs dans des sociétés où 80% des moins de 15 ans ont déjà vu plusieurs films pornographiques… (des trucs hardcore hein, pas les trucs érotiques qui étaient diffusés après minuit le dimanche soir sur M6).