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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fin, agréable et coloré, ce roman propose un joli portrait de femme au début du XIXème siècle, dans une Lombardie alors gouvernée par l'Autriche. Une époque où l'indépendance des femmes était encore soit une illusion, soit soumise à l'approbation d'un homme (un père, un mari...) éclairé ou en avance sur son temps. le parcours de Bianca en est une parfaite illustration, dépeint avec beaucoup de charme et une plume aussi légère qu'un pinceau.

Bianca est une jeune femme accomplie, élevée dans un environnement masculin après le décès précoce de sa mère, entre un père aimant aux idées progressistes et deux frères aux tendances protectrices. Peintre émérite, encouragée par son père qui la voudrait pleinement accomplie et indépendante, Bianca accepte l'invitation de Don Titta, noble milanais, poète et paysan comme il se définit lui-même à venir séjourner dans la propriété familiale afin de répertorier et peindre chacune des espèces végétales du domaine. le statut de Bianca lui permet de côtoyer cette grande famille, ses secrets enfouis et la petite cour qui l'entoure, et son talent lui vaut bientôt une réputation et de nouvelles commandes. Bianca s'enhardit, entrevoit l'indépendance financière que son père a souhaitée pour elle. Mais elle est jeune encore, pas assez aguerrie aux dangers qui guettent une jeune femme un peu trop romantique, un peu trop encline à vouloir faire le bien des autres malgré eux. Au fil des saisons, l'apprentissage de Bianca devient plus dangereux à négocier...

Une jeune femme étonnamment moderne, par les bons soins de son père qui lui avait révélé les motifs du choix de son prénom : "Tu t'appelles Bianca parce que nous t'avons voulue simple, essentielle, pure. Parce que nous voulions que tu choisisses toi-même tes couleurs". Et Bianca, spécialiste des couleurs dont elle compose ses toiles avec une sensibilité incontestable peine encore à trouver les siennes, troublée par les hommes qui l'entourent et parfois trompée par ses sentiments.

L'auteure n'hésite pas à user des couleurs, telle une palette de peintre pour faire jaillir les paysages, les décors et les saisons. Ce qui donne une belle sensation d'ensemble et une lecture bien agréable, un voyage parmi les merveilles végétales et les méandres de la nature humaine. Une leçon de choses, plus qu'une leçon de vie.
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Début du XIXème siècle en Italie ou plus précisément dans le Milanais (sous autorité autrichienne) car le pays n'est pas encore unifié mais frémit déjà d'idées nationalistes.
Bianca, une jeune aquarelliste, ayant reçu une éducation étonnamment moderne pour l'époque, est engagée par Don Titta, un célèbre poète afin de peindre l'exubérante flore de son immense domaine de Brusuglio. Elle prend alors une position un peu particulière dans la famille, capable d'attirer les confidences de Donna Clara, la mère du poète, comme de celles des domestiques, notamment les jeunes Minna et Pia (cette dernière intriguant tout particulièrement la jeune peintre par le traitement de faveur dont elle semble bénéficier par rapport au reste de la domesticité). Son statut d'employée est comme une interface tournée soit vers le domaine des maîtres soit vers le monde ancillaire. Pour autant, elle cherche un peu sa place, doit supporter quelques remarques discourtoises suscitées par l'originalité de sa situation (s'offrir les services d'une aquarelliste reste une folie coûteuse et remarquée même au sein de la noblesse ). Dans cette position intermédiaire, elle rejoint quelque peu Innes, le précepteur anglais de la nombreuse tribu de Don Titta mais celui-ci est accaparé par son amitié quasi fusionnelle avec le maître avec qui il partage des activités politiques subversives. L'auteure ne fait que les sous-entendre, ce que j'ai trouvé un peu dommage, un contexte politique et historique plus explicite aurait selon moi amené plus de densité.
Bianca réalise alors que l'action, les décisions se situent du côté des hommes et que les femmes, même riches, ne peuvent que suivre et s'adapter. Lorsque la famille quitte Brusuglio pour prendre ses quartiers d'hiver dans son hôtel particulier à Milan même, Bianca, au départ un peu désoeuvrée, se donne pour mission d'enquêter sur les origines de Pia, abandonnée bébé, à l'assistance publique.
Jusque là, le livre est plutôt lent et cette enquête amène un peu d'action mais pour autant, j'ai été déçue par le traitement que l'auteur donne à cette affaire, une fois la vérité découverte. Cela m'a semblé confus et surtout plat.
Globalement ce livre m'a donné la sensation d'aborder plusieurs pistes mais en les traitant souvent de manière fort diluée (un peu comme l'aquarelle) ce qui donne une impression de longueur.
Pour autant, c'est un livre qui a des qualités car il est bien écrit, ambitieux par la pluralité des thèmes qu'il aborde et les amateurs de botanique pourront se régaler des très belles descriptions. Il est également assez détaillé sur le fonctionnement de l'institution d'assistance publique au XIXème siècle à Milan, c'est d'ailleurs ce qui a motivé son écriture comme nous l'explique elle-même l'auteure, un aspect d'histoire sociale fort intéressant, rien que pour lui-même.
Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Après un prologue qui laisse deviner le drame d'une femme, drame commun à de nombreuses jeunes filles du XIXème siècle, le roman suit les pas de Bianca, jeune fille orpheline qui voyage pour aller s'installer auprès d'une famille aisée dans une grande maison entourée d'un vaste parc. Y vivent une grand-mère autoritaire, une mère et cinq enfants, et le père, poète habité par son écriture et au comportement parfois déroutant.
« C'est une étrange famille, une mixture d'affectations et de soucis concrets, un balancement de positions sociales, où, l'espace d'un instant, on veut bien se mêler au peuple et où, l'instant d'après, on prend de grands airs dédaigneux ; où, un instant l'on rit, et le suivant on affiche le plus grand sérieux. » Ces lignes définissent bien la famille pas tout à fait dans la norme, progressiste à une époque qui commence à peine à l'être, artiste mais cependant bourgeoise. le statut de Bianca y est mal défini, ni domestique, ni invitée, ni amie de la famille, employée mais libre de son temps et de ses allées et venues, ce dont elle profitera bien à un certain moment… Mais non ! Pas pour faire des frasques, car Bianca est plutôt sage, mais pour exécuter des travaux d'aquarelle pour le maître de maison, et aussi, de manière plus secrète, mener des recherches à propos d'une jeune domestique.
Un léger reproche serait que le lecteur ne sait pas trop où il va : roman d'apprentissage, récit d'amitié, histoire autour de secrets de famille ou autour de la création artistique, arrivée au milieu du roman, j'en étais toujours à conjecturer. Puis tout s'éclaire lorsque Bianca veut faire le bonheur des autres malgré eux, notamment de la petite Pia, laissée mais non pas abandonnée, juste après sa naissance, et que Bianca imagine pouvoir retrouver les parents de celle-ci…
Pouvoir se mettre dans la tête d'une adolescente du début du XIXème siècle est certainement un exercice difficile et Beatrice Masini y réussit à merveille, c'est le point fort de ce roman plein de charme, ainsi que la description du milieu où évoluent les personnages. On n'est d'emblée ni uniquement du côté des maîtres, ni seulement auprès des domestiques, et par ce côté, le roman est à rapprocher d'Une saison à Longbourn, peut-être parce que son souvenir est encore vif dans ma mémoire. Les quelques longueurs de ce roman, pour moi qui ne suis pas très fan de romans historiques, sont largement rachetées par un final émouvant.
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Il fait chaud, bien chaud à Brusuglio où vient de s'installer Bianca, loin de son Angleterre natale. Mais le temps n'est pas à la flânerie. Bianca vient d'être embauchée par celui que tout le monde appelle ici le Poète, don Titta, et il y a beaucoup à faire. Entourée de cette nouvelle famille qu'elle ne connaît pas encore, elle est chargée de peindre, répertorier, classer toutes les plantes du jardin. L'art de la peinture cherche à imiter une nature trop rapidement changeante, il faut faire vite. Bianca passe donc le plus clair de son temps à travailler et sa passion va se mêler à celle du Poète. Grâce à son esprit vif et intelligent, elle ne va pas tarder à se faire accepter par toute la famille, bénéficiant de certains privilèges qui font d'elle une domestique de luxe, diront les autres domestiques de la maison…
La vie à la campagne est douce, chaude et lente, parfois interrompue brièvement par les visites des amis venus de la ville. Cette vie en apparence si tranquille cache pourtant quelques secrets. Pourquoi le maître de la maison si mystérieux s'enferme des heures, parfois des jours entiers dans son bureau ? Quelle est la nature des conversations secrètes qu'il entretient avec son ami et poète Tommaso ? Quels secrets renferment le passé de donna Clara et d'où vient Pia dont l'esprit et les connaissances la distinguent des autres domestiques parmi lesquels elle ne semble pas avoir sa place ? Bianca le sait, il se passe beaucoup de choses à Brusuglio. Tout le monde semble savoir, mais personne ne parle. Derrière les conversations de convenances, une fenêtre restée ouverte et Bianca surprend des bruits de couloir…
Dans ce monde où la politique et l'art sont entre les mains des hommes, sortant des sentiers battus que lui impose sa condition de femme en ce début du XIXe siècle, Bianca choisit d'agir, choisit d'imposer ses désirs et ses choix. La revendication de son indépendance fait écho au désir d'indépendance qui anime Titta pour sa chère Italie. Mais cela ne peut se faire sans essuyer des déceptions, quelques désillusions, sans même un drame.

Je suis tombée sur le roman de Béatrice Masini tout à fait par hasard alors que j'étais à la recherche d'un roman d'un auteur Argentin. Et je dois dire que je suis agréablement surprise par la lecture de L'Aquarelliste. Béatrice Masini manie les mots agréablement et la qualité des tournures employées est un enchantement à chaque page. Les phrases sont longues, suaves, les mots chantent à nos oreilles et nous projettent au coeur du jardin de Brusuglio, abrités de la chaleur sous l'ombre d'un arbre fruitier.
Ce roman est véritablement un roman d'éducation et d'émancipation, et j'ai pris un immense plaisir à suivre Bianca dans un monde qu'elle a parfois du mal à comprendre.
Belle découverte.
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Bianca, une jeune femme indépendante venant d'Angleterre rêve de vivre de son art et, pour cela, accepter la proposition d'un célèbre poète de venir travailler chez lui au recensement d'un nombre important de végétaux. Botaniste et peintre, Bianca va faire preuve de son talent. L'histoire se déroule en Italie XIXe siècle, les autrichiens y avaient une grande place dans cette région de Milan. On y croise des discussions secrètes dans les jardins. Bianca se questionne sur les origines de cette Pia, domestique privilégiée par la famille et on se questionne aussi sur elle en tant qu'étrangère car elle a un don, elle possède des doigts de fée…
Les phrases sont longues, suaves, les mots chantent à nos oreilles, nous sommes projetés au coeur du jardin de Brusuglio, abrités de la chaleur à l'ombre des arbres fruitiers. C'est un roman très féminin par son apparence et par son contenu. Les femmes y prennent beaucoup de place même si on sait très bien qu'elles avaient très peu d'influence à cette époque ! Une époque sévère où chacun doit tenir sa place et lutter contre les élans du coeur pour sauver les apparences. C'est un roman qui se savoure très lentement.
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Dernière lecture du mois de Juillet pour le Prix des Lecteurs LDP 2015, et je dois dire que j'ai retardé cette lecture car la quatrième de couverture ne m'enchantait guère. C'est le deuxième roman où il est question de dessin/peinture et de Flore, en effet au mois d'Avril déjà la lecture d'une histoire similaire avait été fastidieuse: L'empreinte de toute chose.

Bianca, jeune femme à l'esprit indépendant, accepte la proposition d'un célèbre poète Don Titta de venir mettre à profit son savoir en botanique et ses qualités de peintre afin de répertorier les plantes du domaine familial de Brusuglio. Son statut lui permet de cotoyer la famille ainsi que la bonne société de l'époque, son talent et sa beauté lui valent quelques déconvenues avec le sexe opposé mais Bianca observe aussi tout ce qui se passe autour d'elle et décèle quelques secrets bien gardés. le passé de certains domestiques de la demeure apportent le suspense qui manque terriblement à l'histoire de Bianca et aux décisions qu'elle prendra.
Evidemment ce roman traite de la condition des femmes à une époque où la soumission et l'obéissance sont les qualités indispensables de toute femme qui se respecte, et dans cette optique Bianca n'entre pas vraiment dans le moule, l'histoire d'une indépendance tout aussi désirée pour l'Italie dont une partie est alors sous domination autrichienne.
Le point négatif de ce roman est la présence encore une fois de ces multiples descriptions de végétaux, des détails qui pourraient passionner les amoureux des fleurs mais qui ne m'ont pas fait accrocher au récit.
Roman fait d'un savant mélange de couleur de la nature et de nature humaine.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Avec un style presque suranné pour un récit contemporain, Beatrice Masini emporte le lecteur dans un récit songeur, introspectif et tout en délicatesse. Il est question de fleurs, de sentiments, il est question de la place du destin et de celle qui est assignée, par leur naissance, aux êtres.
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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