Le tour que joue le temps, c'est de nous faire croire à tort que tout durera toujours et, bien que rien ne dure, nous continuons de vivre dans ce rêve.
Londres, la vielle que j'ai essayé de faire mienne ces trois dernières décennies, pense par certitudes. elle adore les classifications. Ici, la ligne séparant la chaussée du trottoir, un individu d'un autre, prétend être aussi clairement définie qu'un fait scientifique. Même les ombres ont leurs places allouées, et Londres est une ville d'ombres, une ville faite pour les ombres, pour les gens comme moi, qui peuvent y passer toute une vie et pourtant demeurer aussi invisibles que des fantômes.
Nul n'est plus capable de mensonges, ni n'en a besoin davantage, que ceux qui veulent que leurs chemins ne se séparent jamais.