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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cyr, trentenaire, s'est installée à Amsterdam pour y rejoindre son meilleur ami. Peu de temps après, elle se fait virer de l'agence de pub pour laquelle elle travaillait en tant que conceptrice-rédactrice, après avoir appris la disparition de cet ami mort accidentellement lors de vacances en Thaïlande.
Déjà accablée, on lui demande d'écrire un discours pour la cérémonie.
Pour survivre à cette immense douleur, ne plus répondre à personne et fuir toute responsabilité, elle trouve du réconfort en se faisant livrer à domicile des petits meubles Ikea, des meubles en kit qu'elle peut monter grâce aux notices. Une manière de remettre à plus tard ce fameux discours qu'elle doit prononcer.
Mais la vie continue et Cyr va devoir aller vers les autres, s'y confronter pour grandir un peu, enfin.
La Pire Amie du monde est à la fois un magnifique roman sur l'amitié et un remarquable récit sur le deuil.
Alexandra Matine décrit parfaitement ce sentiment d'amitié entre les deux jeunes gens, cette femme et cet homme, ce lien tout à fait unique et particulier qui les unit dans une sorte de bulle et les met hors de portée des méchancetés ou médisances. Un sentiment qui peut paraître utopiste. Cyr, la narratrice du roman, s'adressant à son ami tout au long du roman en montre bien toute la singularité. Elle évoque également comment cette relation s'est modifiée lorsque son ami a rencontré Maud …
Déboussolée par cette disparition brutale, incapable de produire la moindre larme, elle ne comprend pas trop les conseils qui lui sont donnés pour faire face à la mort et à la tristesse qu'elle éprouve d'avoir perdu son meilleur ami et a du mal à penser que la fiancée ou les parents de son ami puissent souffrir autant qu'elle.
Régulièrement lui reviennent à l'esprit le décès de sa soeur puis de sa mère et les regrets et la culpabilité l'envahissent à propos de sa soeur.
Après Les Grandes Occasions, roman dans lequel Alexandra Matine décryptait avec talent les liens familiaux, La Pire Amie du monde se présente comme une analyse psychologique fine, un portrait plein de fraîcheur et de véracité de la jeunesse d'aujourd'hui incapable de compromis.
L'évocation du monde du travail actuel dans le domaine de la publicité est assez pertinente et l'exploration du langage utilisé, notamment du langage du licenciement très soft pourrait prêter à sourire s'il était une fiction.
En mêlant tragique et comique, désespoir et humour, tristesse et légèreté, Alexandra Matine m'a fait vivre auprès de son héroïne Cyr des moments forts au cours desquels je l'ai vue peu à peu, peut-être un peu trop lentement, après maints questionnements et tergiversations trouver enfin une sorte de paix de l'âme dans un final très émouvant.
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Des mots qui coulent sous nos yeux à la vitesse de l'éclair et que j'ai pourtant pris le temps de goûter avec plaisir, tendresse et tristesse. Ce livre tourne, retourne, prend aux tripes. Avalé en deux jours, j'ai pourtant l'impression d'avoir passé la semaine avec Cyr, l'héroïne, et d'avoir vécu à ses côtés la plus grande déchirure, la plus grande des pertes. Ce meilleur ami, qui n'aura jamais de nom, peut être n'importe qui, et c'est peut-être ça qui m'a le plus touché.
Alexandra Matine a ce don pour tout rendre réel, à en sourire, à en pouffer et même à en avoir les larmes aux yeux.
C'est une belle, que dis-je, une magnifique découverte qui m'a redonné goût à la littérature, aux beaux textes, qui vous laissent de marbre en extérieur mais vous retournent à l'intérieur. Ce livre c'est une histoire d'amour, une histoire d'amitié, une histoire de deuil mais aussi une histoire de féminité. Tout gravite autour de Cyr, et tout gravite autour du lecteur.

Merci aux Éditions Les Avrils et à Babelio pour l'envoi de ce livre en Masse Critique.
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J'ai découvert ce livre, et cette auteure, grâce à Babelio et la masse critique. J'ai beaucoup aimé cette lecture même si j'ai ressenti une énorme frustration à la fin. Pendant tout le livre on nous parle du discours que Cyr doit écrire, on la voit se torturer à l'imaginer et donc on espère qu'elle y arrivera pour mettre fin à notre curiosité. Sauf que l'auteure a décidé de nous laisser sur notre faim en ne nous faisant pas lire ce discours. Outre ça, j'ai trouvé que Cyr était très attachante, on comprend et ressent sa douleur d'avoir perdu son meilleur ami. L'écriture à la première personne favorise cette empathie. J'ai mis du temps à rentrer dans le livre mais je n'ai pas réussi a décrocher dans les 100 dernières pages où j'ai trouvé l'histoire plus intense et pertinente. En bref, j'ai apprécié la façon dont la thématique du deuil et de l'amitié homme femme est abordée par Alexandra Matine. Pour moi, c'est une belle réussite.

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Le titre ne m'attirait vraiment pas et j'ai mis du temps à me décider à cliquer sur ce roman lors de mon inscription à la dernière masse critique Babélio… Et pourtant, bien m'en a pris. Avec ce deuxième roman très réussi, Alexandra Matine transforme l'essai. On sent s'installer le style de l'autrice avec plus de précision et de maitrise que dans son premier roman. Elle sait plus que jamais où elle nous conduit et on se laisse guider avec délice dans sa prose poétique du quotidien. Encore une fois, j'ai été plus que conquise par son style épuré et efficace, foisonnant de métaphores originales qui régalent les lecteurs fatigués des topoï. de plus, l'histoire m'a davantage emportée que celle du premier roman d'Alexandra, Les grandes occasions. Tout simplement parce que le roman est écrit d'un point de vue interne et l'héroïne est à peu près du même âge que moi. C'est toujours plus facile pour s'identifier, et on est forcément davantage touché lorsqu'on s'identifie. C'est donc purement personnel, un autre lecteur aurait très bien pu se sentir moins proche de ce personnage. Mais de mon côté, ça a bien matché. le sujet semble bateau comme ça : une jeune femme doit écrire un discours pour l'enterrement de son meilleur ami. Et pourtant, Alexandra nous dévoile sans fioritures et avec une sincérité désarmante les difficultés des étapes du deuil et leur singularité en fonction des individus. Puis, derrière ce sujet, si banal en apparence, se cache une critique de notre société où l'amitié n'occupe qu'une place secondaire, où la relation amicale est déconsidérée qui plus est lorsqu'elle existe entre un homme et une femme. La narratrice se trouve dans une position de souffrance décuplée du fait de la non-validation de sa souffrance par ceux qui l'entourent, de la dé-considération de son deuil. Elle cherche tout au long du roman sa place au milieu des autres endeuillés qu'elle croise. C'est parce que sa souffrance est niée qu'elle ne parvient pas à écrire de discours pour l'enterrement, comment mettre des mots sur quelque chose qui n'existait qu'entre elle et son ami ? Un enterrement auquel elle n'est pas sure de se rendre car elle craint de ne pas y trouver sa place. Et la dernière phrase du roman nous poignarde encore de cette difficile réalité : « Mon meilleur ami… » Des mots qui retentissent comme immatures, sans profondeur, de même que le titre du roman, histoire de mettre l'accent sur les erreurs de nos perceptions. Alexandra Matine choisit de rendre justice à la profondeur des sentiments amicaux, qui plus est entre un homme et une femme, et elle y parvient avec grâce et justesse. J'ai toutefois regretté un nombre assez important de coquilles, notamment en matière d'accord des participes passés. Je suis assez étonnée car l'éditeur m'avait habituée à mieux… Dommage qu'il ait fallu publier ce deuxième roman sans le peaufiner autant que nécessaire chez Les Avrils. Ce n'est pas rendre justice à la qualité de la plume d'Alexandra Matine
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