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3,72

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au commencement de la lecture, ce fût compliqué pour moi d'accrocher à l' histoire. Il m'a fallu une cinquantaine de pages afin d' être embarquée.
Histoire froide, dure et qui a fait ressurgir cette boule dans ma gorge, celle qui est là pour retenir mes larmes.
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Esther attend ses enfants et ses petits-enfants qu'elle a décidé de réunir dans la touffeur de l'été, le temps d'un déjeuner en famille, espérant une trêve. Mère de quatre enfants, étouffée par un mari médecin à la personnalité écrasante, elle a rêvé d'une famille unie, mais ses enfants se sont déchirés et l'ont abandonné les uns après les autres, fuyant l'atmosphère mortifère de cette famille et préférant la fuite et l'évitement. Pendant qu'elle attend ses invités, Esther se remémore les moments heureux et les échecs successifs, le passé de son mari Reza, Iranien venu faire ses études de médecine en France, ses espoirs de jeune infirmière et le parcours de chacun de ses enfants : Carole, l'aînée, devenue médecin à son tour ; Alexandre, fils chéri du père, mais ayant souffert de cette pression ; Bruno, protégé par sa mère mais méprisé par son père, qui grandit dans l'ombre de son aîné ; et enfin, Vanessa, la petite dernière, qui quitte le domicile familial dès ses 18 ans. Une famille toxique racontée avec finesse par une autrice dont c'est le premier roman. Pari réussi.
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J'avais été attirée par le titre : « les grandes occasions ». J'imaginais une histoire brodée autour des repas de famille qui rassemble lors des grands évènements, quelque chose qui aurait analysé ce qui se joue dans les relations humaines quand on se réunit autour d'une table. C'est en partie vrai, mais il s'agit en fait d'un seul repas, dont on ne sait de bout en bout s'il aura lieu ou non. C'est presque un huis clos. On est enfermé avec Esther dans cet appartement parisien, étouffé de chaleur, puis oppressé par la tension qui s'installe. L'attente ravive les souvenirs, souvent douloureux, de cette femme dans sa septième décennie. Comme Esther tisse une tapisserie imaginaire entre les membres de sa famille, l'auteure tire un à un les personnages et les souvenirs, les assemble, les fait comprendre. Plus que les « grandes occasions », j'aurais d'ailleurs choisi pour titre un terme qui évoque cette tapisserie. Car c'est bien l'enjeu pour Esther finalement  : parfaire sa tapisserie, son oeuvre familiale, qu'elle tisse avec dévotion et abnégation.
A dire vrai, l'histoire n'a rien de très original. Mais ce que l'on retient, plus que le fil conducteur, c'est la langue toute poétique, envoûtante, presque hypnotisante, d'Alexandra Matine. On se laisse naturellement conduire de souvenir en anecdote dans le fil des pensées d'Esther, avec tendresse et colère pour cette femme, ses accomplissements, mais aussi ses regrets, ses non-dits. Et en miroir, on se laisse sonder sur nos propres imperfections et nos propres projections.
Une plume à suivre.
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Enfin un roman sans complaisance avec la famille ! Il est temps ! Faire détester au lecteur un père indifférent, froid et sec, engoncé dans ses principes poussiéreux, les oeillères soudées au crâne, c'est facile, déjà vu. Mais rendre une mère lamentable, en dépeignant celle-ci gargarisée de sens du sacrifice, possessive et passive, incapable de défendre ses enfants de la rudesse du père et uniquement soucieuse des apparences, c'est fort dans une société où les mères, quoi qu'elles fassent, se trouvent si souvent des excuses. On comprend alors la distance salvatrice prise par les enfants pour parvenir à mener leurs vies hors de la toile que la mère, pourtant, ne cesse de tisser pour tenter de les retenir. Pas une once de remise en question par ces parents qui paraissent figés dans la résine, comme si, sous prétexte d'avoir porté, nourri et logé leur progéniture, celle-ci devait leur être soumise sans condition. J'aimerais lire plus souvent de ces romans qui nous chuchotent : « oui, c'est la famille, et alors ? Si elle te nuit, pars en courant ! »
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Ce roman explore avec sensibilité la complexité des relations familiales. Esther, une mère de famille, essaye de réunir avec désespoir ses enfants.

Au fil du roman, les personnages se livrent et dévoilent leurs histoires, leurs fragilités et leurs ressentiments dans leur individualité.

Secrets de famille, silences et sentiments profonds sont au rendez-vous dans cette histoire profondément humaine.

J'ai aimé cette histoire familiale qui ressemble à celle des nombreuses familles à travers le monde. Ce livre montre à quel point les relations intra-familiales sont plus complexes qu'elles peuvent paraître.
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Ce livre commence par la fin : la mort d'Esther.
A quel moment s'est arrivé ? Qui est-elle ?
L'histoire va nous le dire, faisant revivre Esther par cette journée caniculaire d'été, à Paris, où on la retrouve, chez elle, dans son appartement avec son mari Reza. Elle attend ses enfants et petits-enfants pour déjeuner, les rassembler, elle espère les voir tous autour de cette table. Cette attente la plonge dans ses souvenirs avec son mari et ses 4 enfants, ses regrets, ses incompréhensions, ses choix et ses peurs de ne pas les voir, de ne pas partager une vraie vie de famille. A qui la faute ?
On plonge alors dans une famille qui derrière les apparences cachent des lésions, je dirais même une violence sous-jacente, pas de violence physique mais une violence psychologique, comme si aucun de ces enfants n'étaient à sa place, payant le passé d'un père dont la pauvreté et le passé a de quoi faire frémir. Parce que le père a réussi, en fuyant un pays en guerre, est devenu le médecin des exilés, exigeant face à la vie et à l'éducation.
Une fratrie de 4 enfants, Carole, l'ainée effacée et qui pourtant deviendra médecin comme son père, Alexandre, le fils préféré du père, celui qu'il montre en exemple, Bruno, le fils qui est resté dans l'ombre parce que trop fragile et Vanessa, la puinée, l'indépendante, qui est partie trop vite de la famille. Chacun a des reproches à faire à chacun. Dans la famille, il n'y a pas d'affection, il n'y a que des non-dits, des peines qu'on cache et des rancoeurs.
Alors vont-ils exaucer le voeu de leur mère et venir tous au déjeuner ?
Derrière l'attente, il y a cette mère qui souffre de s'être tu, qui comme Pénélope dans l'Odyssée tisse, il y a cette métaphore d'Esther, qui se répète, qui voudrait resserrer les fils de la tapisserie, les liens familiaux. Les noeuds qui se défont plus vite qu'ils ne se font et le chagrin qui en découle.
De drôles sentiments et sensations affleurent après la lecture de ce roman, parfois si proche d'une réalité familiale si courante. Ah les non dits ! les situations qu'on laisse pourrir. Difficile donc de ne pas sentir concerner.
J'ai eu parfois envie de secouer cette famille, de les bousculer, de leur dire de parler et : "donc ? quel est le problème ? Chaque famille connait des dysfonctionnements."
Un livre vrai, qui pourrait exister sous forme théâtrale. Mais pas le genre comédie de boulevard. C'est un très bon premier roman. Une auteure à suivre.
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L'histoire d'une famille imparfaite où les liens ne tiennent presque plus à un fil.
Soit on accroche avec cette famille et à toutes leur failles.
Soit on les trouve trop impersonnels.
A chaque chapitre une vision de cette famille entre les parents et les 4 frères et soeurs.
J'ai beaucoup aimé et je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes.
Tous cherchent l'amour, ont de l'amour et n'ont pas su s'aimer suffisamment et trouver leur place dans cet amour familiale.
Ce livre est un roman de blessures, de failles, de non-dits.
J'ai été très touchée par cette famille
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Mon avis sur cette lecture est : je n'ai pas d'avis. 
Lire plus bas pour comprendre.

Aimer un livre est-ce le dévorer en quelques heures sans le poser ? Happé par l'histoire, avec le besoin crucial de connaître l'épilogue ? Certainement...

Alors j'ai aimé cette lecture que j'ai descendu très rapidement. A chaque page tournée un rebondissement dans l'histoire familiale me donnait l'envie d'avancer plus en avant, pour comprendre. Comprendre comment est-ce possible d'arriver à ces extrêmes dans une famille qu'il est si facile de qualifier de dysfonctionnelle.

Aimer un livre est-ce ressentir une tendresse particulière pour l'un des personnages ? 

Certainement...

Alors j'ai détesté cette lecture. Aucun personnage ici ne m'a plu, pire, j'ai ressenti parfois de la colère ou même de la haine pour plusieurs d'entre eux. La mère et le père sont particulièrement irritants, et je pèse mes mots. 

L'autrice livre ici un portrait de famille où la psychologie des liens familiaux est admirablement retranscrite, dans le bon et surtout dans son pire côté. Elle a choisi de nous parler d'une famille pas parfaite dans laquelle non-dits, rivalité, jalousie ont gangrené le quotidien. Saisissant d'authenticité...

Indiscutablement, cette lecture m'a interpellé. Sans fard ni fioritures et avec une belle écriture, l'autrice détricote un à un les fils d'une histoire familiale compliquée, certainement pas si unique que ça, dans laquelle les clichés de la famille parfaite tombent les uns après les autres.

Chapeau bas pour le sujet de ce livre, osé et très bien traité au demeurant.

Finalement, est-on obligé de s'aimer si l'on partage les mêmes gènes ? 

A lire pour se faire sa propre opinion...
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Il existe 1001 sortes de silences.

Ceux qui détruisent.
Ceux qui deviennent grondement.

Les silences apaisants, bienfaisants.
Calmes , pudiques et doux.
Anxieux et violents.
Ou ceux que l'on meuble.

Les Grandes Occasions nous parlent de ces silences.

De ceux qui rendent une famille totalement écartelée.
Alors qu'elle aurait pu être unie.

Parce que les non-dits ont toujours été légion.
Parce que de la parole, rien ne peut sortir de bon.

Parce que parler, c'est espérer.
Et dans cette famille, on n'espère pas, ou si peu.

Les grandes occasions, ou l'histoire d'une mère, Esther, dont le bonheur est de réunir ses quatre enfants, autour d'un repas familial.

Tisser des liens entre eux, des fils serrés, tels ceux d'une tapisserie.
Voilà sa raison de vivre, son fol espoir.

C'est l'histoire d'un père qui a brisé chacun d'entre eux.
Par la violence de ses silences ou de ses mots.

Une histoire où la psychologie de chacun est très bien décrite, décortiquée, analysée, avec finesse.

Une histoire que l'on termine avec un goût amer, en se demandant ce qu'aurait pu être la vie de cette famille là, si seulement les non-dits n'avaient pas pris toute la place.

Une belle découverte, dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de Poche 2023 dans la Catégorie littérature!
Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Un moment de vie suspendu.
La table est mise sur la terrasse sous un soleil de plomb, la salade de tomates refroidit au frigo, la crème au chocolat cuit sur le feu.
Tout est prêt pour le déjeuner de famille, cette grande occasion de réunir tous les enfants.
Esther s'impatiente de recevoir tout le monde malgré son mal de crâne lancinant et la chaleur écrasante.
Elle attend les enfants qui tardent à arriver, ce déjeuner qu'elle a tant attendu, mais qui ne se passera pas comme prévu.

Je suis très agréablement surprise par ce petit livre pour lequel je n'avais pas particulièrement d'attente. L'histoire n'a pourtant rien d'exceptionnel mais je l'ai trouvée prenante et troublante de vérité.
C'est bien connu… on ne choisit pas sa famille. Les rapports peuvent parfois être compliqués, les affinités différentes entre frères et soeurs ou parents et enfants, la communication difficile. Pour autant, les liens du sang sont bien là, surtout quand il faut, pour les grandes occasions, quelles qu'elles soient.

Je n'en dévoile pas plus, et vous laisse découvrir par vous-même ce premier roman d'Alexandre Matine, qui malgré les premières apparences tire son épingle du jeu.
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