Quand je vous vois entrer dans une pièce vide, il m'arrive de ne pas vous suivre par crainte de n'y trouver personne.
- Alors, tu me crois uniquement factice ?
- Pas exactement. Le factice, c'est votre vérité. C'est vous tout entière.
Vous ne savez plus ce qui est vrai et ce qui est faux. Vous êtes tout le temps en scène. Chez vous, c'est une seconde nature. Vous jouez la comédie pour vos amis, pour les domestiques, pour papa et même pour moi. Avec moi, vous jouez le rôle de la mère célèbre, indulgente et tendre. Je me suis souvent demandé si vous aviez une réalité ou si vous n'aviez jamais été que le reflet de vos innombrables rôles. En vous voyant entrer dans une pièce vide, il m'est arrivé d'avoir envie d'en ouvrir brusquement la porte et d'y renoncer, par crainte de ne trouver personne.
On n'a pas besoin de motifs pour faire ce qu'on désire, mais seulement de prétextes.
Pour la première fois, elle se trouvait en face de la réalité.
-- Il faut se faire une raison! soupira-t-elle.
Des pensées traversèrent son esprit. "C'est comme de mentir sans s'en apercevoir. Ça c'est l'écueil. Sans doute vaut-il mieux être un imbécile et le savoir que de l'être en l'ignorant."
À quoi bon avoir des protections, pour ne pas s’en servir ? Par patriotisme, ou parce qu’à l’arrière on leur rendait la vie impossible, et plus tard, à cause de la conscription, la plupart des jeunes acteurs avaient abandonné la scène et les premiers rôles se trouvaient confiés à des réformés ou d’anciens grands blessés.
Pas question de mêler les sentiments aux affaires.
Enfin, l’amour n’est pas tout. À son heure, à sa place, c’est très bien. On s’en est payé pendant la lune de miel. Mais, à présent, au travail.
C’est trop fort d’en être à mendier de l’amour. Ah ! misère de ma vie !
De l’amour. Je croyais avoir épousé le plus bel homme d’Angleterre et j’ai épousé un mannequin.