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Citations sur Bibliocollège : Toine et autres nouvelles (7)

Aucun bruit dans la forêt que le frémissement léger de la neige tombant sur les arbres. Elle tombait depuis midi : une petite neige fine qui poudrait les branches d’une mousse glacée, qui jetait sur les feuilles mortes des fourrés un léger toit d’argent, étendait par les chemins un immense tapis moelleux et blanc, et qui épaississait le silence illimité de cet océan d’arbres.
Devant la porte de la maison forestière, une jeune femme, les bras nus, rapporta ses fagots et ses bûches et les entassa le long de la cheminée, ressortit pour fermer les auvents, d’énormes auvents en cœur de chêne, et rentrée enfin, elle poussa les lourds verrous de la porte.
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Son café avait pour enseigne : " Au Rendez-Vous des Amis " , et il était bien, le pé Toine, l'ami de toute la contrée. On venait de Fécamp et de Montvilliers pour le voir et pour rigoler en l'écoutant car il aurait fait rire une pierre de tombe, ce gros homme. Il avait une manière de blaguer les gens sans les fâcher, de cligner de l'œil pour exprimer ce qu'il ne disait pas, de se taper sur la cuisse dans ses accès de gaieté qui vous tirait le rire du ventre malgré vous, à tous les coups.
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Messieurs les écrivains qui sont tous parisiens nous chantent la Parisienne sur tous les tons, parce qu’ils ne connaissent qu’elle, mais je déclare, moi ! que la provinciale vaut cent fois plus, quand elle est de qualité supérieure.
La provinciale fine a une allure toute particulière, plus discrète que celle de la Parisienne, plus humble, qui ne promet rien et donne beaucoup, tandis que la Parisienne, la plupart du temps, promet beaucoup et ne donne rien au déshabillé.
La Parisienne, c’est le triomphe élégant et effronté du faux. La provinciale, c’est la modestie du vrai.
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Le pé Toine buvait tant qu'on lui en offrait, et de tout, avec une joie dans son œil malin, une joie qui venait de son double plaisir, plaisir de se régaler d'abord, et d'amasser des gros sous ensuite, pour sa régalade.
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Une planche glissa et j'aperçus, étalée sur un fond de velours noir, une merveilleuse chevelure de femme!
Oui, une chevelure, une énorme natte de cheveux blonds, presque roux, qui avaient dû être coupés contre la peau, et liés par une corde d'or.
Je demeurai stupéfait, tremblant, troublé ! Un parfum presque insensible, si vieux qu'il semblait l'âme d'une odeur, s'envolait de ce tiroir mystérieux et de cette surprenante relique.
Je la pris doucement, presque religieusement, et je la tirai de sa cachette. Aussitôt elle se déroula, répandant son flot doré qui tomba jusqu'à terre, épais et léger, souple et brillant comme la queue en feu d'une comète.
Une étrange émotion me saisit. Qu'était-ce que cela?
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De ce jour elle n'eut plus qu'une pensée : avoir un enfant, un autre ; et elle confia son désir à tout le monde. Une voisine lui indiqua un moyen : c'était de donner à boire à son mari, tous les soirs, un verre d'eau avec une pincée de cendres. Le fermier s'y prêta,, mais le moyen ne réussit pas.
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Messieurs les écrivains qui sont tous parisiens nous chantent la Parisienne sur tous les tons, parce qu'ils ne connaissent qu'elle, mais je déclare, moi ! que la provinciale vaut cent fois plus, quand elle est de qualité supérieure. La provinciale fine a une allure toute particulière, plus discrète que celle de la Parisienne, plus humble, qui ne promet rien et donne beaucoup, tandis que la Parisienne, la plupart du temps, promet beaucoup et ne donne rien au déshabillé.
La Parisienne, c'est le triomphe élégant et effronté du faux. La provinciale, c'est la modestie du vrai. Une petite provinciale délurée, avec son air de bourgeoise alerte, sa candeur trompeuse de pensionnaire, son sourire qui ne dit rien, et ses bonnes petites passions adroites, mais tenaces, doit montrer mille fois plus de ruse, de souplesse, d'invention féminine que toutes les Parisiennes réunies, pour arriver à satisfaire ses goûts, ou ses vices, sans éveiller aucun soupçon, aucun potin, aucun scandale dans la petite ville qui la regarde avec tous ses yeux et toutes ses fenêtres.
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