Boule de Suif - La Maison Tellier

La première nouvelle de ce recueil est aussi la plus longue et la plus connue. En 1870, les Prussiens envahissent la France, et arrivent jusqu'en Normandie. Les rouennais réagissent à cette occupation avec plus ou moins d'angoisse et certains d'entre eux décident de partir vers le Havre, pas encore occupé, voire vers l'Angleterre. Une voiturée d'une dizaine de personnes prend la route un beau matin, des rouennais croqués avec le style incisif De Maupassant qui vont devoir passer de longues heures de route ensemble et partager la halte dans une auberge. La présence parmi eux de Boule de Suif, fille qu'ils jugent facile, et qu'ils considèrent de bien haut ainsi que les aléas du voyage, plus long que prévu, vont révéler des traits de caractère bien mesquins.
Les autres nouvelles sont tout aussi réjouissantes. J'adore toujours le style et le don De Maupassant pour tirer à boulets rouges sur ses contemporains, pour narrer les coups du sort, les facéties de la vie, que ceux-ci touchent une prostituée, la femme d'un petit employé ou un capitaine des hussards. Il maîtrisait aussi parfaitement l'art de faire entrer le lecteur immédiatement dans ses textes, même et surtout quand ils sont très courts. Un délice
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j'ai adoré ce livre, toutes les nouvelles sont intéressantes et MAupassant sait très bien nous replonger dans cette époque. L'égoÏsme des bourgeois je pense a choqué beaucoup de personnes, mais c'est bien la réalité.

Cette tranche de vie m'avait sidéré, à l'époque : la description des attitudes, des sous entendus, de la resistance, de l'hypocrisie et du pouvoir sont relatés de façon si fine et vraie que le livre reste d'une étonnante modernité.

Maupassant a décidément le don de la fin qui n'en est pas une ; à la fin de "Boule de suif", on sent bien que l'histoire n'est pas fini sans pour autant rester sur sa faim.

Les personnages ont tous des personnalités intéressantes, et en quelque sorte "inversées". En effet, les gens dits "de bonnes conditions" sont en fait les plus inhumains : ils forcent Boule de suif à se donner au prussien pour au final la mépriser pour ce qu'elle a fait. Un peu étrange comme réaction tout de même, non ?
Celle-ci est pourtant si humaine, si gentille... Petit bémole : on apprend qu'elle a abandonné son enfant ; mais ne la blâmons pas trop vite car on ne connait pas le pourquoi du comment de son choix de "métier".

Ainsi, Maupassant, comme à son habitude, brille pas son style simple et réaliste, et s'exhorte contre les défauts de sa société, de la guerre [...] faisant "triompher" les "méchants" comme dans Bel Ami.

En bref : Une belle peinture de la société du XIXè siècle. Coup de coeur pour le personage éponyme.

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J'aime autant cet auteur en roman qu'en nouvelles.

Une magnifique histoire intemporelle, sur l'ingratitude, l'égoïsme, la morale et la mauvaise foi.