Citations sur Contes du jour et de la nuit (59)
Son regard, son sourire, les cheveux de sa nuque quand la brise les soulevait, toutes les plus petites lignes de son visage, les moindres mouvements de ses traits, me bouleversaient, m'affolaient. Elle me possédait par toute sa personne, par ses gestes, par ses attitudes, même par les choses qu'elle portait qui devenaient ensorcelantes.
" L'adieu" p211
p36 "Soit. Je te donne 400 francs (6). Mais tâche d'avoir une belle robe."
Notes du dossier de Pierre Reboul en fin de livre :
p255 (6) : cette formule résume tout un rapport odieux entre le seigneur et maître et... La femme. Cela dit, quatre mille francs d'aujourd'hui... (en 1984).
Lorsque le court repas fut fini, j'allai m'asseoir devant la porte, le cœur serré par la mélancolie du morne paysage, étreint par cette détresse qui prend parfois les voyageurs en certains soirs tristes, en certains lieux désolés. Il semble que tout soit prêt de finir, l'existence et l'univers. On perçoit brusquement l'affreuse misère de la vie, l'isolement de tous, le néant de tout, et la noire solitude du cœur qui se berce et se trompe lui-même par des rêves jusqu'à la mort.
- Le Bonheur
On parlait de l'amour, on discutait ce vieux sujet, on redisait des choses qu'on avait dites, déjà, bien souvent.
La mélancolie douce du crépuscule alentissait les paroles,
faisait flotter un attendrissement dans les âmes, et ce mot ; "amour", qui revenait sans cesse, tantôt prononcé par une forte voix d'homme, tantôt dit par une voix de femme au timbre léger, paraissait emplir le petit salon, y voltiger comme un oiseau, y planer comme un esprit.
Peut-on aimer plusieurs années de suite ?
_Oui, prétendaient les uns.
_Non, affirmaient les autres.
"Ah ! je vieillis. C'est triste. Autrefois par des soirs pareils, je me sentais le diable au corps. Aujourd'hui je ne me sens plus que des regrets. ça va vite, la vie !"
Moi, je leur devais le vie - mais la vie est-elle un présent ?
Et là-bas, au fond de l'horizon, la Corse s'enfonçait dans la nuit, rentrait lentement dans la mer, effaçait sa grande ombre apparue comme pour raconter elle-même l'histoire des deux humbles amants qu'abritait son rivage.
Lorsque le court repas fut fini, j'allai m'asseoir devant la porte, le coeur serré par la mélancolie du morne paysage, étreint par cette détresse qui prend parfois les voyageurs en certains soirs tristes, en certains lieux désolés.
Parler sans fin permet de différer l'instant où l'on retombe dans la solitude et l'angoisse.
Lorsque le court repas fut fini, j'allai m'asseoir devant la porte, le cœur serré par la mélancolie du morne paysage, étreint par cette détresse qui prend parfois les voyageurs en certains soirs tristes, en certains lieux désolés. Il semble que tout soit près de finir, l'existence et l'univers.
On perçoit brusquement l'affreuse misère de la vie, l'isolement de tous, le néant de tout, et la noire solitude du cœur qui se berce et se trompe lui-même par des rêves jusqu'à la mort.