La Parure

Toute une époque.

J'ai bien aimé cette nouvelle car la fin est marrante. Mathilde aurait dû dire la vérité a jeanne . Cette nouvelle est faite pour faire rire et réfléchir les lecteurs

Le plus grand plot twist de la littérature française, j'en ai bien peur.

Nouvelle lue durant mon adolescence, j'en avais gardé un agréable souvenir.
Alors pourquoi pas la relire pour la bonne cause, le Challenge Solidaire 2021 ?!
Cette fois-ci, lecture faite en ligne car oeuvre entrée dans le domaine public.

Mathilde Loisel, belle jeune femme, issue d'une famille modeste, épouse un employé du Ministère. Une vie qui l'ennuie à mourir, elle qui rêve de strass, luxe et paillettes, d'une vie de princesse.
Son mari lui tend le carton d'invitation de son employeur pour un dîner mondain. Mathilde pense de suite qu'elle n'aura rien à se mettre d'assez élégant pour cette soirée.
Sur les conseils de son mari, elle va demander à son amie bourgeoise, Mme Forestier, de lui prêter un bijou.
La malheureuse va perdre la belle rivière de diamants, et de ses yeux va couler une rivière de larmes.
Le couple va cacher la vérité à l'amie et passer 10 ans de sa vie à payer crédit sur crédit après avoir trouvé un collier de substitution.
La nouvelle se termine sur une chute inattendue.
Maupassant est décidément un conteur extraordinaire, il sait nous emmener avec lui, nous surprendre, nous émouvoir.

Ce bref texte est peut-être la plus réussie parmi les nombreuses nouvelles qu'a écrites Guy de Maupassant. L'infortunée héroïne Mathilde, ayant emprunté (à une amie) une parure très coûteuse, a le malheur de la perdre et doit la remplacer. Comme elle est fort pauvre, elle emprunte et se ruine. Sa vie est brisée. Mais la chute de la nouvelle est encore plus cruelle; j'en ai été stupéfait, la première fois que j'ai lu ce texte.
Mathilde Loisel est une "Madame Bovary", qui se trouve affreusement piégée. Piégée par l'obsession de sortir de sa médiocre condition de petite-bourgeoise. Et comme d'habitude, l'écrivain observe sans indulgence la société française du XIXème siècle. A vrai dire, il faudrait modifier peu de choses dans ce scénario pour transposer cette aventure à notre propre époque.

Tout comme Emma Bovary, Mathilde est une jeune femme frustrée par une vie médiocre (mariage de raison avec un employé) qui cherche à échapper à sa condition : briller, être reconnu dans la société des riches. Elle a, elle aussi, un mari dévoué, attentionné et généreux. Bizarre quand même : dès qu'on veut mettre en valeur les errements ou les erreurs d'une jeune femme il y a tout de suite un mari enamouré à qui on peut coller une auréole. Quoi qu'il en soit, elle est touchante cette petite Mathilde qui aspire à une autre vie. Son époux loin de la juger ou de la sermonner lui obtient une invitation pour assister à une réception mondaine. Mais comme Cendrillon, elle n'a rien à se mettre. Qu'à cela ne tienne, la bonne fée, alias le bon mari va lui céder toutes ses économies et elle pourra s'acheter la robe de ses rêves. Une amie aisée lui prête un bijou, une rivière de diamants et, le tour est joué, elle ressemblera enfin à une petite princesse.
Mais c'est sans compter sur la mauvaise fortune. À la sortie du bal, elle constate que la rivière de diamant a disparu et, n'osant avouer cette perte à son amie, elle et son mari décident de la racheter à un joaillier et de la restituer sans mot dire. Ils ont dû emprunter pour cela une somme importante qu'ils mettront dix ans à rembourser. Dix ans de labeurs acharnés et de sacrifice où la beauté de Mathilde se ternira.
Puis un jour, elle rencontre par hasard son amie rue des Champs-Élysées. Celle-ci peine à la reconnaitre face à sa mine fatiguée et à l'état de délabrement de ses habits. Mathilde lui avoue alors la vérité.
La chute est terrible,absurde et cruelle... la rivière de diamant était fausse.
Peut-on blâmer Mathilde d'avoir voulu échapper à sa triste condition et à sa classe sociale? D'avoir voulu sacrifier au paraitre quand on sait, avec du recul, qu'il est bien synonyme de pouvoir et que ce pouvoir est la porte qui donne malgré tout accès à une vie plus facile. Maupassant n'émet aucun jugement moral et il laisse le champ libre aux interprétations. Et l'interprétation la plus logique c'est qu'en sacrifiant sur l'autel du paraitre elle a fichu sa vie en l'air et qu'elle aurait mieux fait de se contenter de son sort.
Sujet tristement d'actualité qui devrait entrainer des tas de résonance pour un élève de 4e ; mais encore faut-il qu'il sache lire…

Regard attristé, compatissant mais acerbe sur une faiblesse humaine intemporelle, et le prix tragique de son piège : la tentation du paraître.
Ce qui reste par contre peut-être limité à l'époque du récit, c'est la probité résignée et l'endurance humble et digne avec laquelle une héroïne, probable dans le contexte, arrive à assumer son écart unique. Sa naïveté devant une banalisation insoupçonnée des jeux d'illusion pratiqués par l'entourage dont elle voulait rejoindre le brillant devient, paradoxalement, un gage de sa droiture.

Guy de Maupassant est un nom connu, mais surtout une redecouverte en ce qui me concerne. de lui, je n'avais lu que le Horla durant mes secondaires. Je me rappelle avoir ressenti un énorme malaise à cette lecture même si elle était très intense et extrêmement bien écrite.
Avec La parure, je retrouve ce malaise, ce pessimisme... Une héroïne qui n'en est pas une, un mari qui a toutes les qualités d'un héros mais qui se retrouve cantonné à un second rôle de pauvre homme dépassé par l'insatisfaction permanente de son épouse, une amitié à sens unique. Au final je me dis que l'héroïne n'a eu que ce qu'elle méritait pour s'être défiée de chacun et avoir fait passer sa vanité avant son mariage, son amitié et quelques valeurs morales élémentaires. Mais en même temps... N'est-ce pas une punition trop importante par rapport à son sentiment de ne pas être à la place qu'elle souhaite occuper ? Je laisse la question en suspens.
A tout le moins, l'héroïne aura vécu un second moment de félicité à la fin du récit suite à son sacrifice même s'il pouvait sembler inutile.
Cette nouvelle aussi courte soit elle est définitivement bien tournée et suscite de nombreux question et sujets de débat.

Cette nouvelle est une des plus connues, ayant suscitée de nombreuses adaptations filmées. Elle a pour cadre la toute petite bourgeoisie urbaine, une jeune femme, Mathilde, mariée à un petit fonctionnaire, honnête femme mais qui, chose relativement rare à cette époque, ne rêve que de l'envie de briller, de montrer plus que ce qu'elle a . Quand son mari et elle sont invités à une réception au ministère, elle emprunte une parure de diamants à une amie. Hélas, elle la perd à l'issue de la soirée, et va se ruiner pour remplacer cette parure.
Maupassant excelle à nous montrer cette classe moyenne naissante, à peine sortie de la pauvreté, et qui y retombe pour n'avoir pas gardé quelque peu le bons sens terre à terre paysan. La fin de la nouvelle est une révélation terrible pour Mathilde. Que c'est cruel et triste !
A notre époque de bling-bling et de surendettement pour acquérir une belle voiture ou un portable dernier cri, ce récit reste très moderne et très actuel.