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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela faisait longtemps que je n'avais pas savouré un recueil de nouvelles De Maupassant!
Celui-ci est particulièrement goutu, mais pour une fois je ne filerai pas la métaphore du paquet de bonbons dans lequel on vient piocher au hasard du sucré, du corsé , du poivré ou du salace car on est ici dans quelque chose de plus... mature ? sophistiqué ? qu'un assortiment de douceurs.
S'il y résonne ici et là l'accent rocailleux du bocage normand que je retrouve avec bonheur, il est surtout question ici de femmes, et de toutes les sortes de sentiments qu'elles inspirent aux hommes. Comme c'est la plupart du temps eux qui parlent et que nous sommes quand même encore en 1886, mieux vaut éviter de mettre ces nouvelles dans les mains de #metoo et autres #balancetonMaupassant, on risquerait l'émeute.
Toujours est-il que la plume est particulièrement ciselée, la construction des textes brillante et redoutablement efficace, et notre Maupassant au sommet de son art tant pour parler amour et volupté que pour croquer avec sarcasme et tendresse les petites et grandes bassesses qui régissent les relations entre les deux sexes.
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Critique de LE LAPIN

Un matin, Maître Lecacheur apprend qu'un de ses lapins a disparu. Aucun doute, quelqu'un a volé ce lapin et ce n'est pas l'épouse Lecacheur qui dira le contraire ! « Sur sa maigre figure irritée, toute sa fureur paysanne, toute son avarice, toute sa rage de femme économe contre le valet toujours soupçonné, contre la servante toujours suspectée, apparaissaient dans la contraction de la bouche, dans les rides des joues et du front. » le premier suspect est Polyte, un homme à tout faire récemment renvoyé de la ferme. Pourquoi chercher plus loin alors qu'il semble si évident que c'est lui qui a dérobé le gros lapin gris ? Et voilà que l'affaire se corse puisque Polyte couche avec la femme d'un berger un peu simplet, Séverin, qui ne connaît rien au droit du mariage.

Dans cette nouvelle bouffonne, l'auteur se moque sans vergogne de la bêtise avare des paysans, de la bêtise administrative des gendarmes et de la bêtise niaise des bergers. Tout le monde en prend pour son grade et tout ça pour un lapin passé à la casserole ! Selon le narrateur, « les maris trompés [sont] toujours plaisants », mais ils le sont surtout quand ils s'ingénient à prouver combien ils sont crétins et comment leur sied l'uniforme de cocu. Dans nombre de ses nouvelles paysannes, Maupassant met en scène des personnages un peu archétypaux qui, comme dans la Commedia dell'arte, remplissent à merveille le rôle que l'attend d'eux, au grand plaisir du lecteur !
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C'est toujours un plaisir pour moi de trouver des nouvelles De Maupassant qu je ne connais pas encore. C'est le cas avec ce recueil de nouvelles, grivoises à l'époque, mais somme toutes bien innocentes aujourd'hui. Il y est essentiellement question d'infidélités et d'amours contrariées, certaines ( Duchoux) sont très bonnes, d'autres beaucoup moins, quand Maupassant se laisse aller à la misogynie ambiante de l'époque et rend les femmes responsables de tous ces malheurs qui accablent les pauvres messieurs de ses nouvelles (je l'avais déjà noté dans le verrou, je ne vais pas y revenir). Dans tous les cas, Maupassant reste un de mes auteurs favoris, je ne m'en lasse pas....

Challenge Solidaire 2021
Challenge 50 objets 2021-2022
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Un recueil de nouvelles peu connus au lycée et qui mériterait d'avoir sa place, surtout quand les élèves ont des cours sur l'époque coloniale.
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Je n'ai jamais été fan de nouvelles, je ne le suis toujours pas.
Pourtant ce petit recueil De Maupassant m'a fait passer un bon moment.
L'air de rien, chacune des histoires met la femme en avant. Et pourtant, tous les personnages principaux sont des hommes.
C'est cela le talent !

Chacune des nouvelles qui composent ce recueil pourraient être le point de départ d'un roman. Tout est bien construit et bien assis pour débuter quelque chose de plus grand. C'est là que se situe généralement ma frustration en lisant ce type de format.

Il n'empêche que j'ai terminé ma lecture dans un grand éclat de rire, tant la chute de la dernière intrigue est surprenante.

Je ne connais pas les écrits De Maupassant (shame on me!) et cette première entrée dans son univers me donne même envie d'en découvrir plus. Comme quoi, lire des nouvelles me réussit quand même parfois.
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La main gauche, ce sont onze nouvelles parues entre 1887 et 1889 dans diverses revues. On y découvre un Maupassant un peu différent de beaucoup de ses autres nouvelles. Plus cru, plus mélancolique, on a l'impression qu'il cherche moins à plaire à son public. Et ce n'est pas pour me déplaire...
Ses histoires ne sont pas toujours géniales, mais toujours intéressantes, même largement un siècle après leur parution. Deux d'entre elles m'ont particulièrement plu: Boitelle, l'histoire d'un ordurier qui n'a pas le droit d'épouser la 'négresse'(on est en 1887 quand-même) dont il tombe amoureux, et Duchoux, qui raconte comment certaines belles idées sur la paternité se marient mal avec la réalité.
À lire à deux mains pour passer un bon moment.
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Un très bon recueil De Maupassant qui manie toujours aussi bien l'art de peindre rapidement une ambiance, d'introduire un milieu, de restituer un environnement. Au premier abord, j'ai été déroutée, la première nouvelle se déroulant dans l'Algérie en cours de "pacification", c'est-à-dire de conquête, encore peu présente dans les oeuvres littéraires de la fin du XIXème siècle. C'est la vision de l'Orient, avec l'imaginaire du harem et des femmes couvertes de voiles et de bijoux révélateurs et sensuels, mais c'est déjà un Orient domestiqué, colonisé, médiatisé par le regard de Français qui sont là pour le profit.
Maupassant alterne ensuite les scènes dans ma (notre) Normandie natale, avec des nouvelles plus habituelles pour lui qui mettent en scène petits hobereaux et rusés paysans à l'accent cauchois. Quelques scènes parisiennes aussi.
Finalement, ce qui unit les nouvelles de ce recueil, c'est la maxime délivré par un amant trompeur - et trompé : "les femmes sont toutes des rosses". Oui, Berbère sauvage, grosse paysanne ou douce bourgeoise parisienne, les femmes font le malheur des hommes en les trompant. Mais toutes ces histoires sont vues par le regard des hommes, Maupassant ne nous présente pas celui des femmes et leurs raisons - ce qui aurait pu être intéressant, mais moins XIXème siècle...
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Ces nouvelles vont de l'Algérie à la Normandie, de Marseille à Paris et mettent en scène des couples "mariés de la main gauche", c'est-à-dire illégitimes.
Cette expression désuète donne le ton de ces textes, véhiculant certaines idées très XIXe siècle.
Le 1er n'y va d'ailleurs pas avec le dos de la cuiller : il évoque la passion charnelle entre un colon d"Algérie et une "indigène". Les Algériens y sont présentés comme clairement inférieurs et les femmes comme des objets ou des animaux sauvages. C'est très très bien écrit, tant pour les évocations sensuelles que pour les décors, mais ça fait quand même se dresser les cheveux sur la tête.
La limpidité et la vitalité du style m'ont néanmoins poussé à continuer.
D'autres figures de femmes-objets reviennent, mais des bellâtres suffisants piégés par des femmes plus fines qu'eux apportent un rééquilibrage. de même, la supériorité revendiquée par les colons sur les Algériens se voit contrebalancée par la bêtise de paysans normands affichant des préjugés racistes grotesques.
Cette succession d'intrigues où les beaux rôles ne sont pas toujours attribués aux hommes natifs de l'Hexagone m'a fait réviser mon jugement sur d'autres parties du recueil. Les colons hautains, les notaires ventrus, les don juan méprisants ne sont-ils pas des caricatures, plutôt que des modèles des idées réelles De Maupassant ?
La serveuse noire du port du Havre rejetée par les parents d'un brave soldat amoureux d'elle, les femmes démunies, mais courageuses et honnêtes, ne soulignent-elles pas la ridicule vanité des hommes qui croient les dominer?
Ces portraits, outre leur beauté formelle, offrent alors une finesse bien plus subtile qu'une lecture sans recul pourrait laisser supposer.
Bien sûr Maupassant était aussi un homme de son siècle, mais il moquait avec talent certains profils déplaisants.
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