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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un très, très bon recueil (sûrement l'un de mes préférés) datant de la maturité De Maupassant. le seul (à ma connaissance, avec Contes du Jour Et de la Nuit), à ne pas porter le nom d'une des nouvelles qui le constitue.

La Main Gauche : voilà forcément un titre qui interpelle. Pourquoi la main gauche ? Je n'ai pas d'explication fiable ni vérifiée, juste un sentiment. Selon moi, cela fait référence, d'une part, à la main à laquelle on portait l'alliance, signe ostensible de disponibilité ou non, qu'on prenait sur soi d'outrepasser ou pas.

Il sera donc question, de façon quasi omniprésente, d'adultère ou de relations doubles (Allouma, Hautot Père Et Fils, L'Ordonnance, le Lapin, Un Soir, Les Épingles, le Rendez-Vous, La Morte) mais aussi de l'impossibilité de passer l'anneau à la main gauche, notamment pour cause de racisme (Boitelle).

Il est difficile cependant de ne pas voir aussi dans cette main gauche une allusion à la " sinistra ", par opposition à la " dextra ", main qui porte le sceau de la fatalité et du malheur comme dans Duchoux, le Port, Hautot Père Et Fils, L'Ordonnance ou La Morte.

Onze nouvelles donc, probablement moins originales que dans des recueils précédents (quoique...) mais parfaitement travaillées — ciselées pourrait-on dire — marque nette de la maturité de l'auteur et aussi probablement, en raison de la reconnaissance, d'une moins grande nécessité de produire beaucoup et vite comme ce fut parfois le cas au début de sa carrière.

J'en terminerai en vous livrant mes favorites, la première de toutes, La Morte, une nouvelle mi-réelle, mi-fantastique, un peu à la Gogol (voir Nouvelles de Petersbourg) brève mais édifiante. Ensuite je vous conseille bien volontiers Hautot Père Et Fils & Boitelle, deux belles nouvelles, bien écrites et plus consistantes. Il y a encore la désillusionnée Duchoux et enfin la succulente verve normande dans le Lapin.

Mais vous aurez compris que cette sélection ne révèle qu'un avis gauche et une main tremblotante, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Recueil un peu moins connu, mais dont le réalisme et le tragique occupent chaque nouvelle.
J'ai apprécié particulièrement le Port, parce que la chute est inattendue - on s'en doute - mais surtout parce que descriptions - soignées et imagées - et les dialogues sont brossés avec une vraisemblance époustouflante. Des films d'ailleurs ont été tirés de cette courte nouvelle qui est en elle-même un court métrage.
Ce n'est pas tant l'inceste qui est choquant dans cette nouvelle. Mais la manière dont le frère et la soeur réagissent, empreinte à la fois d'un désarroi humain et d'une simplicité qui ne prête pas même à sourire, mais plutôt à compatir. Au passage une satire de la société des notaires et autres gens aisés, « « « profitant » comme la plupart du temps de leur propre bonne a tout faire. (On retrouvera d'ailleurs dans Une Vie la même petite victime, soeur de lait de Jeanne, abusée par cet époux détestable). Á noter la description bariolée et fracassante des prostituées, accrochant les clients comme elles le peuvent, telles des araignées fondant sur des proies insouciantes.
Un grand recueil de nouvelles.
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Maupassant est un de mes auteurs français préférés, j'ai beaucoup aimé ces contes qui représentent bien la pensée du XIXéme siècle, les moeurs bourgeoises de l'époque, hypocrisie et les préjugés....
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Dans le sud algérien, une fille du désert s'installe chez un colon et se comporte comme sa femme avant de lui préférer un berger... Sur son lit de mort, un hobereau normand confie un secret à son fils. Veuf, il avait une maîtresse dans la ville de Rouen. Il voudrait qu'il s'occupe d'elle à sa place... Un brave bidasse rencontre une servant noire dont il tombe amoureux. Ses parents consentiront-ils au mariage ? Un militaire fait chanter la femme infidèle de son colonel... Un libraire découvre que sa femme le trompe mais pas avec celui qu'il imagine... Quand deux femmes sont en même temps les maîtresses d'un seul homme, une simple épingle à cheveux peut leur faire découvrir le pot aux roses... Un vieux noble désabusé espère pouvoir se consoler auprès d'un fils bâtard dont il ne s'est jamais occupé personnellement... Un marin normand retrouve par hasard sa soeur prostitué dans un bordel de Marseille...
« La main gauche » est un recueil comportant onze nouvelles sur le thème des relations hommes femmes qui pour la plupart se terminent assez mal. le lecteur y trouvera tout l'art de Guy de Maupassant, sans doute le plus grand maître de ce genre difficile. Dans un style naturaliste et dans un esprit désabusé, il nous narre des histoires toutes simples et bien datées, mais toujours d'actualité tant la finesse de ses observations de la nature humaine est fine et intelligente. Certaines sont un peu plus cruelles que d'autres. L'une, « La morte », sort du lot car elle relève carrément du fantastique et même du conte philosophique. C'est toujours un bonheur de lire ou de relire ces petits chefs d'oeuvre.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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LA MAIN GAUCHE /MAUPASSANT

Allouma /Guy de Maupassant
Depuis un mois Maupassant rôdait à pied dans la région magnifique qui s'étend d'Alger à Cherchell, Orléansville et Tiaret. Dans ces moments - là, en ces courses alertes dans l'air vif des hauteur à travers les arbousiers, plus rien ne lui pesait, ni le corps, ni le coeur, ni les pensées, ni même les soucis.
Aux approches de la nuit, il réalisa alors qu'il était perdu. Un Arabe de passage lui indiqua le chemin pour retrouver son ami Auballe, un grand garçon blond installé ici depuis neuf ans. Après avoir mangé beaucoup d'argent avec les femmes, Auballe avait placé son reste en terre algérienne et planté des vignes. Au cours du repas, alors que Maupassantlui demande comment il fait pour les femmes, Auballe lui conte une histoire qu'il a vécue quatre ans auparavant.
À côté de chez lui était installée la tente de son serviteur Mohammed et un beau jour il voit incidemment sous la tente en passant dans un clair-obscur une jeune fille presque nue étendue sur une couche et endormie. Il avoue que cette vision lui a traversé le corps, ranimant en lui la vieille ardeur qu'il connut souvent. Après avoir dit deux mots à Mohammed, Auballe voit venir la fille chez lui « les yeux allumés par le désir de séduire, des yeux qui l'appelaient, l'enchaînaient, lui ôtaient toute force de résistance et le soulevaient d'une ardeur impétueuse. »
Elle s'appelle Allouma et lui raconte sa vie, une vie d'aventures sans doute inventée de toutes pièces suppose Auballe qui par ailleurs n'est pas tendre dans ses jugements sur les Arabes et les Africains en général. Allouma est une métisse aux mille attraits cachés captivants et physiques, « croisement de sang arabe et de sang nègre ». Elle va demeurer dans la maison : c'est le souhait d'Auballe. Jusqu'au jour où les absences répétées de la belle gazelle l'inquiètent…
La nouvelle Allouma a été traitée récemment de littérature coloniale et il faut bien dire que Maupassant nous apparait ici sous un jour peu glorieux, même s'il faut toujours resituer un texte dans son époque et son contexte. Autres temps autres moeurs ! Mais enfin nombre de passages ont de quoi surprendre un lecteur d'aujourd'hui.
Cette nouvelle fait partie du recueil « La main Gauche ».


Boitelle /Guy de Maupassant
Dans le pays normand, le père Boitelle prénommé Antoine avait la spécialité des besognes malpropres : nettoyer les fosses, les fumiers, les puisards, les égouts et toutes les fanges. On l'appelait l'ordureux !
Marié, il avait quatorze enfants dont huit étaient encore à la maison. Il avait choisi ce métier par une sorte de dégoût de la vie, contrarié qu'il fut après son service militaire.
En effet, alors qu'il était il y a déjà bien longtemps soldat au Havre, il avait l'habitude d'aller admirer les oiseaux exotiques d'un magasin spécialisé près du port. Il prit goût à l'exotisme et de voir tous ces volatiles multicolores lui procurait un plaisir qu'il renouvelait à chaque sortie. Jusqu'au jour où devant le petit Café des Colonies jouxtant l'oiseleur, il vit une belle et jeune négresse en train de balayer.
Son goût de l'exotisme s'exacerba au point qu'il revit la jeune noire et après quelques semaines s'étant follement épris d'elle, lui proposa de l'épouser. Auparavant, il lui fallait l'accord de ses parents à lui, et proposa à la jeune fille de les rencontrer à la ferme chez eux…
Il faut bien dire que les Noirs étaient rares à cette époque en Normandie et étaient vus comme des extraterrestres et les parents d'Antoine n'en avaient jamais vus…
Dans cette Normandie rurale où le racisme était plus que jamais présent, la tâche d'Antoine s'annonçait redoutable !
Un classique De Maupassant qui n'a pas pris une ride.


Hautot père et fils / Guy de Maupassant
Lors d'une partie de chasse, Hautot père est grièvement blessé suite à une maladresse avec son fusil. Veuf depuis des années, et sentant qu'il va mourir il confie à son grand fils César qu'il a depuis quelques temps une maîtresse à Rouen et qu'il faut aller la voir pour l'informer de l'accident dramatique. Il a le temps de donner l'adresse et le nom de la jeune femme avant de succomber.
Au jour prévu par son père, César arrive à Rouen et rencontre Caroline. Un petit garçon joue dans la pièce et César apprend que c'est le fils de son père, donc son frère. César a aussi pour mission d'informer Caroline qu'elle ne sera pas oubliée dans le partage des biens hérités. Éplorée, elle ne peut tenir la conversation sur ce sujet et lui donne rendez-vous pour la semaine suivante…
Tel père, tel fils ? Une nouvelle intéressante que j'aurais voulue plus longue…

L'endormeuse /Guy de Maupassant
Alors qu'il vient de lire le journal du matin donnant le nombre de suicides annuels, le narrateur songe de chez lui, en admirant la Seine, que cette question de société mérite une réflexion sérieuse et son esprit vagabonde…et se fait jour dans son rêve l'idée d'un temple du mépris de la mort, un lieu bien étrange où l'endormeuse vous tend ses bras…jusqu'à l'anéantissement…
Publiée en 1889, cette étrange nouvelle s'attache à relevé le sort douloureux réservé aux candidats au suicide, appelant par là même à la reconnaissance de la liberté de la mort volontaire.
Extrait : « le suicide ! mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus ! »


UN SOIR
le narrateur, l'auteur en l'occurrence, vient d'arriver sur le « Kléber » dans l'admirable golfe de Bougie (aujourd'hui Bejaïa) en Algérie. Ivre de lumière et d'espace, il lui tarde de quitter le navire afin de parcourir la région.
À peine débarqué, il fait la rencontre sur le quai d'un ancien camarade de pension, un certain Trémoulin, devenu colon dans la viticulture qui lui propose instamment de s'installer chez lui plutôt qu'à l'hôtel. Passionné de pêche nocturne au flambeau, il invite l'auteur le soir même à une sortie en mer.
C'est l'occasion pour Trémoulin, qui connaît une certaine solitude de se confier et raconter ce qu'il est devenu après son baccalauréat. Il rêvait d'être écrivain, mais, finalement tomba amoureux de la fille de son voisin tailleur. Si follement amoureux qu'en quelques jours ils sont fiancés et mariés. Ils tiennent ensemble une librairie à Marseille et vivent le parfait bonheur.
le bel amour est bientôt terni par l'emprise d'une jalousie destructrice qui le mine, lorsque Trémoulin surprend sa femme à faire des allées et venues suspectes entre la librairie et un ailleurs qu'il va inspecter...
Au terme d'une période de souffrance morale, il choisira l'exil en Afrique…Seul !
Une brève nouvelle au très beau style, celui d'un conteur hors pair qu'est Maupassant, et à la chute surprenante…

LES ÉPINGLES
Deux amis grands séducteurs et collectionneurs de femmes se rencontrent et se confient leurs frasques. L'un deux vient de connaître une belle déconvenue pour un détail qui lui avait échappé. Les femmes ont toujours plus d'un tour dans leur sac pour savoir s'il y a une concurrente en piste !

LE PORT
le matelot Célestin Duclos vient de rentrer au port de Marseille après des années de navigation autour du monde et avec ses compagnons de débauche il arpente le labyrinthe de bouges s'échelonnant tout au long des ruelles descendant vers le port. Chacun ayant trouvé sa chacune, après quatre heures de folie dans les chambres, les mathurins finissent de boire quelques verres. Célestin ne sait pas encore que sa conversation avec la femme qui l'a choisi lui réserve une surprise, plus encore, un choc.

LA MORTE.
« Je l'avais aimée éperdument ! Pourquoi aime - t - on ? Est - ce bizarre de ne plus voir dans le monde qu'un être , de n'avoir plus dans l'esprit qu'une pensée , dans le coeur qu'un désir , et dans la bouche qu'un nom : un nom qui inonde incessamment , qui monte , comme l'eau d'une source , des profondeurs de l'âme , qui monte aux lèvres , et qu'on dit , qu'on redit , qu'on murmure sans cesse , partout , ainsi qu'une prière . » Ainsi commence cette nouvelle où le narrateur se rend au cimetière pour se recueillir sur la tombe ce son amour disparu. C'est alors qu'un phénomène fantastique se produit… Et si les morts pouvaient sortir de leur cercueil et rectifier les épitaphes figurant sur leur tombe !

Solitude / Guy de Maupassant
Dans cette brève nouvelle, deux amis dont l'auteur flânent nuitamment sur les Champs-Élysées et évoquent la question de la solitude humaine. Et conjointement, l'isolement est le conséquence du fait que la pensée d'autrui est insondable ; « quel mystère que la pensée inconnue d'un être, la pensée cachée et libre ! » de même « personne ne peut découvrir mon moi ». La solitude a cela de paradoxal qu'elle est plus grande dans la foule.
L'amour vient apporter un répit trompeur qui donne l'illusion de n'être pas seul. « La femme est le grand mensonge du rêve…Quel délire égare notre esprit ! Quelle illusion nous emporte ! » Après l'étreinte, la solitude est là.
Et pourtant, « ce qu'il y a de meilleur au monde, c'est de passer un soir auprès d'une femme qu'on aime, sans parler… »
Quelques belles lignes comme sait les écrire Maupassant.



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J adore presque tout de ce monsieur mais la main gauche ma fait sourire... Je ne sais meme pas si a l epoque on vait decouvert le syndrome de la main etrange....
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