AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Dimanches d'un bourgeois de Paris (17)

Et Patissot, en s'en allant, fut pris d'une immense considération pour cet homme, non pas tant à cause de ses grands succès, de sa gloire et de son talent, mais parce qu'il mettait tant d'argent pour une fantaisie, tandis que les bourgeois ordinaires se privent de toute fantaisie pour amasser de l'argent.

V. Deux hommes célèbres.
Commenter  J’apprécie          00
– Admettez-vous avec moi que la guerre soit une chose monstrueuse ; que cette coutume d’égorgement des peuples constitue un état permanent de sauvagerie ; qu’il soit odieux, alors que le seul bien réel est « la vie », de voir les gouvernements, dont le devoir est de protéger l’existence de leurs sujets, chercher avec obstination des moyens de destruction ? Oui, n’est-ce pas. – Eh bien, si la guerre est une chose horrible, le patriotisme ne serait-il pas l’idée mère qui l’entretient ? Quand un assassin tue, il a une pensée, c’est de voler. Quand un brave homme, à coups de baïonnette, crève un autre honnête homme, père de famille ou grand artiste peut-être, à quelle pensée obéit-il ?… 
Commenter  J’apprécie          20
– C’est à la campagne que nous irons. Je ferai, en passant, une visite à Meissonier, dans sa propriété de Poissy ; puis nous gagnerons à pied Médan, où habite Zola, à qui j’ai mission de demander son prochain roman pour notre journal. 
(...)
– Vous avez lu les Rougon-Macquart ?
– D’un bout à l’autre. 

(...)

Il cherchait en même temps à se figurer cet homme dont le nom sonore et glorieux résonne en ce moment à tous les coins du monde, au milieu de la haine exaspérée des uns, de l’indignation vraie ou feinte des gens du monde, du mépris envieux de quelques confrères, du respect de toute une foule de lecteurs, et de l’admiration frénétique d’un grand nombre.
Commenter  J’apprécie          10
Ces sottes plaisanteries amusaient follement le peuple.
Il suffit, du reste, de relire les traits d'esprit, gaudrioles, épigrammes et gauloiseries, même des meilleurs poètes des quinzième et seizième siècles, pour s' assurer que nos pères avaient le rire facilement excitable. C'était de la gaieté lourde, sans dessous malins.
Au dix huitième siècle apparaît l'ironie : le rire devient sec, perfide, amer, féroce. Au lieu de chatouiller, l'esprit blesse, il tue même.
Commenter  J’apprécie          100
Voici qu'on parle d'augmenter le traitement des députés, ou plutôt, voici que les députés parlent d'augmenter leur traitement.
Qui donc parlera d'augmenter celui des employés, qui rendent, ma foi, autant de discutables services que les bavards du Palais Bourbon ?
Commenter  J’apprécie          20
La campagne, pour le Parisien, c'est Meudon, Saint-Cloud, Asnières ou Argenteuil. Là il se dilate, s'amuse. Mais, si on le transportait dans la vraie campagne au milieu des champs silencieux, tranquilles, immobiles, où poussent les récoltes épaisses, où seuls, un cri d'oiseau, un mugissement de vache traversent parfois la muette solitude, il serait saisi d'inquiétude et redemanderait bien vite sa petite campagne à canotiers tapageurs, à chemins de fer et à bastringues.
Commenter  J’apprécie          30
Quant à vous, mesdames, qui ne cherchez qu'à être belles et séduisantes, vous dont la main pressée nous donne des frissons, et dont l'oeil voilé nous verse du rêve, vous dont nous vient tout bonheur et tout plaisir, toute espérance et toute consolation, je vous demande, à deux genoux, pardon si j'ai écrit, dans cet article, des choses sévères pour votre race ; et je baise avec amour le bout rosé de vos doigts.
Commenter  J’apprécie          30
Vous avez une montre, n’est-ce pas ? Eh bien, cassez un ressort, et allez la porter à ce citoyen Cornut en le priant de la raccommoder. Il vous répondra, en jurant, qu’il n’est pas horloger. Mais, si quelque chose se trouve détraqué dans cette machine infiniment compliquée qui s’appelle la France, il se croit le plus capable des hommes pour la réparer séance tenante. Et quarante mille braillards de son espèce en pensent autant et le proclament sans cesse.
Commenter  J’apprécie          70
Faire concourir au gouvernement toutes les forces vives d’un pays, représenter tous les intérêts, tenir compte de tous les droits, est un rêve idéal, mais peu pratique, car la seule force que vous puissiez mesurer est justement celle qui devrait être la plus négligée, la force stupide, le nombre. D’après votre méthode, le nombre inintelligent prime le génie, le savoir, toutes les connaissances acquises, la richesse, l’industrie, etc., etc.
Commenter  J’apprécie          20
Reste le suffrage universel. Vous admettez bien avec moi que les hommes de génie sont rares, n’est-ce pas ? Pour être large, convenons qu’il y en ait cinq en France, en ce moment. Ajoutons, toujours pour être large, deux cents hommes de grand talent, mille autres possédant des talents divers, et dix mille hommes supérieurs d’une façon quelconque. Voilà un état-major de onze mille deux cent cinq esprits. Après quoi vous avez l’armée des médiocres, qui suit la multitude des imbéciles. Comme les médiocres et les imbéciles forment toujours l’immense majorité, il est inadmissible qu’ils puissent élire un gouvernement intelligent.
Commenter  J’apprécie          10







    Lecteurs (135) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Maupassant es-tu là?

    Quel écrivain Maupassant eut-il pour maître d'écriture?

    Charles Baudelaire
    Gustave Flaubert
    Barbey d'Aurévilly
    Tourgueneff

    7 questions
    296 lecteurs ont répondu
    Thème : Guy de MaupassantCréer un quiz sur ce livre

    {* *}