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Citations sur Le bouc émissaire (67)

Mais même si je parvenais à retenir, une brève demi-heure, leur attention chancelante, je serais bien obligé de reconnaître, lorsque j’aurais fini, que tout ce que je leur apportais était inutile, que je ne leur offrais que des espèces de chromos historiques, des modèles de cire, des marionnettes...Le sens véritable de l’histoire m’échappait parce que je n’avais été jamais assez proche du peuple qui l’avait vécue.
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Je revins au cabinet de toilette et ouvris la fenêtre. Ce soir, les marronniers étaient immobiles et il n'y avait aucune clarté, point d'étoiles, et personne non plus à la fenêtre de la tourelle au-dessus de moi. Je me couchai dans le lit de camp et allumai une cigarette en songeant que c'était ma seconde nuit sous le toit du château et que plus de quarante-huit heures s'étaient écoulées depuis mon arrivée à Saint-Gilles, or, je savais bien que tout ce que j'y avais dit ou fait m'avait entraîné plus loin, engagé plus profondément et lié plus étroitement encore à cet homme dont le corps n'était pas mon corps, dont l'esprit n'était pas mon esprit, dont les pensées et les actions étaient à des mondes de distance des miennes, et dont pourtant la substance intime répondait à mon caractère, se confondait avec mon moi secret.
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Je ne pouvais pas demander pardon d'une chose que je n'avais pas faite. Le bouc émissaire ne peut que porter la faute.
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Je ne connaissais que trop cette mélancolie inséparable des derniers jours de vacances, mais j'éprouvais cette fois plus que jamais l'angoisse du temps trop vite enfui, non parce que trop rempli mais parce que je n'y avais rien accompli.
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Il commençait à pleuvoir et il s’éloigna sous un énorme parapluie comme un lutin sous un champignon.
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Ma grand-mère était Bretonne. Dans l’ancien temps, on donnait son mal aux animaux. Quand quelqu’un avait la petite vérole, on prenait un poulet et on le suspendait tout vivant dans la chambre. Aussitôt la maladie quittait la personne et passait dans le poulet ; vingt-quatre heures plus tard, il était pourri, mort et le malade était guéri. Ça serait peut-être une bonne idée d’aller chercher un poulet et de le suspendre à côté de monsieur le comte.
- Je ne crois pas, dis-je. Qui sait si cela n’agirait pas en sens inverse ? Le poulet pourrait être malade et me passer sa maladie, sinon la petite vérole, une autre aussi désagréable.
La question était de savoir lequel de nous deux avait réchappé : Jean de Gué ou moi ?
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La cause de cette humeur était difficile à discerner. La satisfaction physique ne suffisait pas à l’expliquer ; dans le passé, elle s’était montrée sans effet. Un changement d’identité pouvait-il modifier la circulation du sang, libérer quelque substance dans la pensée refoulée jusque-là par un préjugé ? Le monde était plein d’épaves qui cherchaient l’apaisement en faisant l’amour sous un déguisement. Je n’étais pas de ceux-là. La Béla de Villars complétait un dessin, un ensemble contenant mère, femme et enfant. La chaleur de la première, la dépendance de la seconde, le rire de la troisième se modelaient pour accueillir la dernière arrivée comme une compagne. Cela, je le comprenais et acceptait le tout. Il y avait là une partie de la solution mais une partie seulement.
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Ce ne fut pas ma main brûlée qui m’empêcha de dormir – elle ne me faisait plus mal – mais ma découverte que l’aspect était tout, que la peau et les traits de Jean de Gué leur suffisaient à tous.
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Sa réaction fit glisser la gamine de mes genoux et cabrioler du divan sur le sol, chemise de nuit retroussée par-dessus sa tête et révélant son derrière nu. Riant aux éclats, la tête cachée dans ses vêtements, tout le bas de son corps à l'air, elle était en train de marcher sur ses mains quand Blanche et Paul entrèrent.
Blanche s'arrêta, les yeux rivés sur le petit animal nu et gambadant.
-Que fais-tu ? dit-elle vivement. Rabats tout de suite ta chemise de nuit.
Marie-Noëlle se remit debout sur ses orteils nus, en se secouant, ses vêtement retombèrent en place, puis elle sourit à ses spectateurs.
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Elle sauta du lit, en courte robe de nuit, se jeta sur moi, ses bras autour de mon cou, et me couvrit de baisers.
Elle se mit à rire, me serrant encore plus fort comme un petit singe, puis me lâcha soudain, et revint à son lit en faisant une cabriole. Son équilibre retrouvé, elle s'assit en tailleur, ses jolis pieds nus à côté du lit et me considéra sans sourire.
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