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Citations sur Les souffleurs de verre (39)

Première partie - La Reyne d'Hongrie

Les ouvriers qui ne faisaient pas partie de l'équipe au travail s'étaient tous alignés le long de la route, avec leurs femmes et leurs enfants, pour regarder partir ma mère.Certains avaient les larmes aux yeux(...)
-C'est la fin d'une époque, dit Michel
Et, levant les yeux vers lui, je vis qu'il paraissait perdu, comme un enfant abandonné (...)
Ce n'était pas seulement la fin du règne de la Reyne d'Hongrie (*pseudo de la mère) qui avait dirigé notre communauté pendant plus de quarante ans, mais aussi-moins d'un an plus tard, bien que nous ne nous en doutions pas- celle de l'Ancien Régime* que la France connaissait depuis cinq siècles. (p. 114)
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Un lien étroit unissait la mère et la fille (...). les fils, même s'ils vivent sous votre toit, ont leurs préoccupations, leurs affaires, leurs épouses, leurs soucis politiques ; mais une fille, même quand elle prend mari, comme Zoé - et le mari de Zoé était un médecin fort éminent - fait toujours partie intégrante de la mère, c'est un oisillon avec qui l'on garde une intimité confiante, qui partage les joies et les peines, qui emploie les mêmes expressions familiales depuis longtemps oubliées par le fils. Les chagrins de la fille sont ceux que la mère endure ou a endurés elle-même.
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Un lien étroit unissait la mère et la fille, comme ça avait été le cas, tant d'années auparavant, entre Sophie Duval et sa propre mère, Magdaleine. Les fils, même s'ils vivent sous votre toit, ont leurs préoccupations, leurs affaires, leurs épouses, leurs soucis politiques; mais une fille, même quand elle prend mari, comme Zoë - et le mari de Zoë était un médecin fort éminent -, fait toujours partie intégrante de la mère, c'est un oisillon avec qui l'on garde une intimité confiante, qui partage les joies et les peines, qui emploie les expressions familiales depuis longtemps oubliées par le fils. Les chagrins de la fille sont ceux que la mère endure ou a endurés elle-même: les désaccords mineurs qui s'élèvent de temps à autre entre un mari et une femme, Mme Duval les avait connus autrefois, de même que les ennuis domestiques, les prix élevés des denrées, les maladies subites, le renvoi d'une servante, tous ces innombrables détails qui composent la journée d'une femme.
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On dit que la mort exerce cet effet sur nous, lorsque nous avons été prévenus de son approche. Inconsciemment, nous nous efforçons de ne pas perdre de temps. Les mesquineries disparaissent, de même que tout ce qui a peu de valeur dans notre vie Si nous avions su plus tôt, songeons-nous, tout aurait été différent : pas de colère, ni de volonté de détruire et, surtout, pas d'orgueil.

Quatrième partie : L'émigré
Chapitre XIX
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Dans ce récit, je ne parlerai pas de mon propre chagrin. Beaucoup de femmes perdent leur premier-né. Ma mère, avant ma naissance, avait perdu deux enfants en deux ans. J'avais vu Cathie subir le même sort et suivre son second bébé dans la tombe. Les hommes nous appellent le sexe faible. Peut-être ont-ils raison. Mais porter la vie en nous, comme nous le faisons, la sentir germer et s'épanouir, puis se détacher de nous, sous la forme d'une créature vivante, distincte de notre être bien qu'en faisant partie, et la voir se flétrir et mourir, cela demande beaucoup de force et de résistance morales.
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Deuxième partie- La Grande peur

La France, comme mon frère Robert quelques années auparavant, était, de l'avis général, au bord de la faillite.
-Voilà des années que je le répète, déclarait Pierre lorsqu'il venait nous rendre visite. Ce qu'il nous faut, c'est une Constitution écrite comme en Amérique, avec des droits égaux pour tous et l'abolition des classes privilégiées. Nos lois et notre régime sont caducs, de même que notre économie, et le roi ne peut rien y changer. Comme le pays tout entier, il est prisonnier de la féodalité.
Je me souvenais du temps où il lisait Rousseau, au grand déplaisir de mon père. Son enthousiasme n'avait fait que croître et il brûlait de mettre en vigueur la philosophie de Jean-Jacques. (p. 119)
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Deuxième partie- La Grande peur

Je ne savais pas grand-chose au sujet des questions municipales et encore moins sur l'administration du pays dans son ensemble (....)mais je pouvais constater par moi-même que les impôts et les restrictions rendaient la tâche de plus en plus ardue pour nous autres commerçants, que le coût élevé du pain affligeait surtout les ouvriers les plus pauvres et que les classes les plus riches- la noblesse et le clergé- étaient exemptées de l'impôt sous toutes ses formes. (p. 119)
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Rumeurs et révolution nous avaient une fois de plus rattrapés.
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" Si tu épouses un verrier, avait dit Pierre Labbé à ma mère, sa fille Magdaleine, en 1747, tu abandonnes tout ce qui t'est familier pour entrer dans un univers clos. "
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Mes parents se regardèrent, puis regardèrent le visage souriant de mon frère, qui ne montrait aucune anxiété, et que le récent désastre n'avait affecté, semblait-il, d'aucune manière.
"Tu viens de perdre une petite fortune, fit observer mon père. Comment peux-tu affirmer que cela ne se reproduira pas?
-Aisément, répliqua Robert. C'est M.Canette qui se lance dans cette entreprise, ce n'est pas moi. Je serai payé pour mes services.
-Et si l'entreprise échoue?
-M.Canette y perdra, moi pas."
Je n'avais pas plus de quinze ans à l'époque, mais malgré mon jeune âge, je me rendais compte qu'un sens manquait à mon frère - appelez cela le sens moral, appelez cela comme vous voudrez - et cette lacune se trahissait par la façon même dont il s'exprimait, par son insouciance à l'égard des biens ou des sentiments d'autrui, et par son incapacité à comprendre un point de vue autre que le sien.
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