Il fut jadis une Italie sans tomates. J'imagine les pauvres Étrusques et Romains, les siècles d'individus qui ont vécu ici avant la découverte du Nouveau Monde. Leur ail, leur basilic privés de tomates. Il y a aujourd'hui tant de gens qui grandissent, croyant appeler tomates les globes décolorés qui arrivent toute l'année dans les supermarchés. Il faudrait leur donner un autre nom. Même pas, un numéro. J'avais espéré associer nos tomates italiennes à un peu de maïs doux américain. Quoi de plus savoureux ?
..... Nous n'avons obtenu que trois épis décharnés sur les deux paquets de graines semés. Anselmo a regardé de haut mon complot US. Commentaire : "Engrais à cochons ...".
Page 361
Le même jour, le voisin nous a invités à dîner. Nous voulions refuser imaginant trois heures de mots bloqués et de silences gênés. "Grazie, mille grazie, ma non parliamo bene italiano." Nous nous sommes excusés : "Merci, mais nous ne parlons pas bien l'italien. Plus tard, quand on y arrivera mieux ...".
Les sourcils presque au-dessus de la tête, il se montra incrédule : " Mais vous pouvez manger, quand même ?".
Burano.
Toutes les couleurs dont on ne peindrait jamais sa propre maison prennent ici un merveilleux air de fête. On a l'impression que les habitants se sont rués à une grande foire aux peintures, offrant au meilleur prix des teintes de citrouille et de lavande. Un grand nombre de mauvais tableaux ont dû trouver leur inspiration au cours d'un aller et retour rapide dans l'île. Du village se dégage un sentiment allègre et ludique.
Pages 145-146
Après cette aventure, on nous traite comme de vieux amis. La famille entière est au courant du "problema" avec l'Alfa. On nous amène des verres de "prosesco" et tout le monde s'accorde pour dire que l'Alfa est une bonne voiture, que les voitures italiennes ont les plus beaux "designs" du monde.
Page 131