« Curieusement, tout est dit sur Capri,mais les livres oublient l’essentiel. Mais comment définir l’essence d’un endroit ? Ils ne le font pas, il fallait que je vienne. Les vagues sur les rochers sont là pour m’en parler, la chemise bleue du pêcheur crie une définition, l’ombre délicate de l’amandier imprime sur un mur blanc trois bonnes raisons en calligraphie noire. Capri. Marcher, explorer, revenir sur ses pas. Inspirer profondément l’odeur de la mer, de la menthe sauvage cuite par le soleil. Faire l’amour dans une lumière de nacre. Plaisanter avec une femme qui coupe les mauvaises herbes le long de sa clôture. Fixer dans sa mémoire une cascade de bougainvillées, roses et abricot, qui mêlent leurs fleurs devant une couche de chaux. Pique-niquer sur une plage de galets, croquer le raisin brûlant qu’Ed égrène devant ma bouche. »
Un des ces livres, A tavola con gli Dei, rassemble de très anciennes recettes de la cour des Gonzaque et des illustrations tirées de psautiers et manuscrits : un cochon promis à l'abattage, un sanglier au milieu des fleurs, une femme qui récolte le miel de ses ruches sous une jolie pergola, une page de partition ornée d'un artichaut, d'un oiseau et d'un papillon de nuit. On explique comment faire de la confiture d'amande et des offelle - petits biscuits doubles, fourrés de marmelade ou de massepain.