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Une mosaïque remarquablement puissante de sensations.
Point de ballade douceâtre aux méandres de l'Orient ; si la ville est un dédale omniprésent, elle semble parfaitement indifférente au destin des personnages. Et pourtant, cette histoire ne pouvait avoir lieu qu'ici, à Beyrouth, la libertine, la traditionnelle, la contradictoire, effervescente, résignée. Elle a forgé en trame de fond les désillusions latentes des six trentenaires privilégiés qui, pendant cette nuit fatale, sont livrés à quelque chose d'eux-même, en pleine déroute. le talent de l'auteure se révèle à ébranler ses personnages, tour à tour subtile, tranchante, onirique ou crue. Elle distille une telle palette d'émotions, que le lecteur n'a pas d'autre choix que d'être à son tour saisi, pris par les tourments d'un ou de plusieurs des protagonistes. Mais le livre n'en a pas fini avec vous ! Car à travers une construction en mosaïque, où la romancière croise les parcours en évitant de les intriquer exagérément, il souffle une profonde légèreté, une aspiration ténue, constante, croissante et bientôt indocile au dépassement et au bonheur. Dès que ce courant vous agrippe, vous ne pouvez rien lâcher : ni l'histoire, ni l'auteure et son style implacable, ni le livre. Au final, « Beyrouth la nuit » est tout sauf un livre sur une génération ou « libanais » et qui se complairait à l'apitoiement ; c'est un intense édifice contemplatif qui vous secoue et donne un bon coup de pied… où vous voudrez. À lire furieusement !
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Un soir de l'été 2010, dans une chaude ambiance de Coupe du Monde, six personnages se croisent et se perdent dans une ville blessée l'espace d'une nuit, heures de drame, de rupture et d'adieux.

C'est un livre d'ambiance, où chaleur et atmosphère lourde sont admirablement retranscrits. Marylou, Anis, Kamal, Olivia... autant de personnages, trentenaires définis par leurs fantasmes, leurs envies, leur soif d'amour, de sexe, de carrière, d'appartement luxueux. Qu'elle semble carriériste et matérialiste, futile et désoeuvrée, cette jeunesse dorée décrite par Diane Mazloum. Pourtant après un premier abord extrêmement irritant, au fil des pages surgissent leurs angoisses profondes, comme autant de séquelles d'une guerre qu'ils n'ont pas faite. Guère attachants mais tellement angoissés, dans un pays sinistré par la guerre ou les chars dorment à l'abandon. Un roman qui peut autant irriter que séduire.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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Je vous parle du premier roman de Diane Mazloum dont la lecture m'a agréablement surprise ! Si vous voulez retrouver ma chronique sur L'âge d'or du même auteur, c'est par ici ;)

Dans ce roman nous suivons une jeunesse désabusée. Elle s'appelle Marylou, Yves, Zalfa, Olivia, Kamal, Anis. Ce sont les bébés de la guerre du Liban, une génération à part.

L'originalité du roman résulte selon moi en sa temporalité. L'action se déroule sur un laps de temps relativement court, du coucher au lever du soleil : une nuit à Beyrouth. Durant cette nuit, nos personnages vont se rencontrer, s'aimer, se chercher, se croiser, s'interroger et se perdre.

Malgré la ferveur de la soirée (l'Allemagne affronte le Ghana pour la Coupe du Monde) ils se retrouvent seuls face à leurs incertitudes. La solitude, paradoxalement, va tisser une connexion entre eux et les pousser dans leurs retranchements. L'écriture de Diane Mazloum insuffle un caractère mystique à leurs faits et gestes et nous avons la sensation d'assister à un rite initiatique.

Les chapitres courts s'enchaînent et nous passons de personnages en personnages, toujours de manière chronologique. Parfois, un personnage de la scène précédente s'imbrique dans la suivante, provoquant l'éventualité d'une rencontre. L'auteure force ses protagonistes à l'introspection et les éloignent pour une poignée d'heures du bling bling des nuits Beyrouthine. Beyrouth, ville qui ne dort jamais, ville de tous les excès.

Lorsque j'ai lu le titre, je me suis attendue à plonger dans une Beyrouth by night à la sauce Gossip Girl : fête, sexe et alcool. Mais ce n'est pas cet angle que Diane Mazloum a choisi pour parler de cette jeunesse dorée libanaise. Au contraire, nous avons la sensation de nous engouffrer dans leurs failles et de les accompagner dans cette douloureuse exploration.

Lien : https://www.jepeuxpasjailect..
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Dans le cadre du challenge organisé par @autricesdumonde, je me suis envolée pour le Liban, le temps d'une soirée.

A Beyrouth, une nuit de pleine lune, nous suivons six personnages le soir du match Allemagne-Ghana de la Coupe du monde de football 2010. Marylou demande à Yves de l'aider à se débarrasser des vestiges de ses anciens amours. Kamal découvre qu'un drame a frappé sa dernière conquête. Osman sent Sevin lui échapper. Anis cherche à joindre ses amis mais personne ne lui répond. Olivia reste désespérément amoureuse de Kamal et Zafla de Peter.

Le récit dynamique est composé de courts chapitres alternants entre les personnages nous livrant leurs états d'âmes, leurs réflexions, leurs déceptions, leurs espoirs et leurs doutes. L'auteure décrit l'ambiance de Beyrouth, ses tours en construction, ses boîtes de nuits lumineuses, l'effervecence d'un match, le mélange de ses églises et de ses mosquées, les vitrines parfois luxueuses, les nombreux barrages déployés et l'ombre menaçante des attentats.

Si ce roman est bien rythmé grâce à sa structure et aux personnages sujets de cette nuit tragique, je n'ai pas vraiment adheré à l'histoire en elle même. Je dirais que ce roman est avant tout notable pour l'atmosphère qui s'en dégage. Je vais tenter de lire un autre livre de cette auteure.

"Rappelons que les guerres libano-israëlienne de 1982 et de 2006 ont chacune pour point de départ la fin du Mondial, et que les deux fois l'Italie a emporté la coupe. le mondial de 2010 sera-t-il, lui aussi marqué par un conflit ? "
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Je n'ai pas accroché du tout... Les différents personnages ne m'ont pas parlé, l'histoire ne m'a pas emballé ni transporté.

J'attendais peut être trop de ce livre. Je pensais découvrir Beyrouth by night version société décadente. Or, je n'ai vu que des individus, en lutte contre leur démon intérieur, sans qu'aucun lien, aussi ténu soit-il, existe avec le fait que le bouquin se déroule au Liban. Dis autrement, on aurait pu transposer les personnages dans d'autres pays et le résultat aurait été le même;
Très cyniquement, je serai tentée de dire que seul la petitesse du volume du livre m'a plu...
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Beyrouth, Juin 2010. Sur fond de Coupe du Monde de football, d'attentats et de crash d'avion, dans une ville partagée entre quartiers modernes et ruines, entre lumière et obscurité, nous suivons le chassé croisé de plusieurs personnages issus de la jeunesse dorée de la ville.

Il y a Marylou qui veut faire table rase de son passé amoureux en détruisant tous les souvenirs patiemment classés et rangés dans une mallette, parcequ'ils la lient encore à ses anciens amants. Anis qui cherche désespérément à contacter ses amis pour partager la soirée en attendant le début du match. Son ami Kamal dont toutes les filles sont folles, bouleversé malgré lui par l'annonce de la mort de Nara qu'il a aimée l'espace d'une nuit, puis perdue de vue. Il repasse en boucle dans sa tête l'image de leur rencontre, de leur nuit et celle du crash de l'avion qui lui a coûté la vie. Olivia la starlette, amoureuse de Kamal qui commettra malgré elle un acte irréparable. Zalfa toujours amoureuse de Peter qu'elle n'a pas revu depuis une dizaine d'années et enfin Osman qui cherche l'amour auprès de Sévine alors que celle-ci le fuit.

Durant cette de nuit de Juin, la plus courte de l'année, tous vont être confrontés à la fois à leur passé et à leur avenir. Cela va être d'autant plus dur pour eux que cette génération née pendant la guerre manque de racines, oscille entre le rêve et la réalité et a du mal à faire face à cette dernière. Au premier abord, on peut penser que tous ces jeunes adultes sont superficiels mais Diane Mazloum réussit à nous faire partager leurs tourments, leur manque de confiance en eux et en leur avenir. Elle porte sur eux un regard lucide mais tendre.

Le récit est partagé en courts chapitres, chacun consacré à un personnage ou à un couple, et agencés chronologiquement ; on passe ainsi de l'un à l'autre depuis le début de la soirée jusqu'au lendemain matin tôt,quand leur destin bascule. le style de l'auteure est fluide mais rythmé, efficace, parfois cru. J'ai aussi beaucoup aimé la touche d'onirisme dont elle a teinté son récit.

Un très beau premier roman, une auteure à suivre.....

Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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Soirée d'été libanaise, vingt-cinq ans après la fin de la guerre civile. 🍁 "À Beyrouth, quand le soir vient et que l'humidité monte, les pores de la chape de béton s'ouvrent: des pousses tendres jaillissent du bitume et de la terre, des éclaboussure de mousse perlent sur la façade des immeubles. Une légère brise passe, les plantes se dressent, plus souples, plus élastiques, et de jeunes palmiers sauvages surgissent entre les buildings."
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