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Critique de hellrick


Robert McCammon fut jadis un des principaux pourvoyeurs des collections « Terreur » et « J'ai lu épouvante » (MARIE TERREUR, L'HEURE DU LOUP, etc.), recevant notamment trois fois le prestigieux Prix Bram Stoker. Après LE MYSTERE DU LAC, considéré par beaucoup comme son chef d'oeuvre, McCammon fit une pause de dix ans avant de revenir aux affaires avec le diptyque « le chant de l'oiseau de nuit », écrit en 2002 et traduit en 2008. Depuis McCammon a publié cinq autres romans mais aucun ne furent traduit en français.
Première partie de ce « chant de l'oiseau de nuit », LE PROCES DE LA SORCIERE a été décrit comme la rencontre de « Sleepy Hollow » et du « Nom de la Rose ». Il s'agit, comme le titre l'indique, d'un roman de procès, un « procedural » comme disent les Américains. Sauf que l'action se déroule à l'approche de l'an 1700 (qui comme toutes les fins de siècle annoncent, pour certain, l'Apocalypse), dans un village du Nouveaux Monde, Fount Royal. Rachel, une métisse trop belle pour sa propre sécurité, se voit accusée par les villageois de faire commerce avec Satan et d'avoir tué son mari ainsi que le révérend. Un juge, Isaac Woodward, est chargé d'un procès dont l'issue ne fait pas le moindre doute. Pourtant, son clerc, le jeune Matthews, croit à l'innocence de Rachel et va s'employer à la démontrer…quitte à fouiller un peu trop dans les secrets de la petite ville.
Epais roman, LE PROCES DE LA SORCIERE se prolonge avec LE VISAGE DU MAL, les deux livres constituant une seule histoire. Autrement dit, c'est du costaud, pratiquement mille pages au total, pour une enquête dans la droite ligne des « polars historiques ». le fantastique y est discret. Est-il présent ou pas ? le lecteur l'ignore à l'issue de ce premier tome. Rachel est-elle une sorcière ? Sans doute pas mais l'auteur laisse penser qu'un véritable sorcier (ou sorcière) se cache dans le village. Sinon comment expliquez certains événements ? Rationnel ou fantastique…la réponse (peut-être) dans le tome 2. Sinon McCammon a toujours un style bien huilé, il sait poser son ambiance, ne lésine pas sur les détails scabreux qui devaient être monnaie courante dans ce genre de patelin (adultère, commérage, trafic de relique et même zoophilie, l'inceste aussi sans doute). Tout ce côté historique, bien documenté, est fascinant. Cela dit il faut avouer que le roman comporte quelques longueurs préjudiciables. On aimerait, parfois, un peu plus de nervosité, davantage de retournements de situation dans cette enquête que seul le jeune Matthew semble vouloir faire aboutir. Près de 500 pages sans avoir véritablement avancé peut sembler décourageant…Mais, dans l'ensemble, le livre se lit agréablement et les derniers chapitres voient (enfin) une montée de la tension (et donc de l'attention du lecteur) qui encourage à lire rapidement la suite afin de recevoir (on l'espère !) les réponses aux nombreuses questions posées par cette longue (mais agréable) entrée en matière.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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