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Critique de Masa


Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore Robert McCammon, sachez qu'avec lui, j'ai eu trois gros de coeur : « L'heure du loup », « Scorpion » et « Le mystère du lac ». Cet auteur complètement mésestimé est l'un des plus grands écrivains de Fantastique du XXè siècle.

Ils sont rares ses écrits traduits dans notre langue. Je dois me rabattre sur le secteur de l'occasion pour me faire plaisir. « Mary Terreur » – « Mine » de son nom vrai nom – n'a connu qu'une seule édition, celle de la très décevante J'ai lu épouvante, au vieux format carré. le bouquin est bien épais. Il est constitué de 500 pages, hum, 500 pages dont je me délecte d'avance. Une très belle illustration de Mathieu Blanchin inspiré d'une des scènes du livre (bien qu'elle arrive dans la dernière partie).

Mary Terreur de son vrai nom Mary Terrell – rien à voir avec le personnage historique – est une cinglée, phsycotique, emprisonnée par son passé. Dans les années ‘60, Mary rejoint un groupuscule d'extrémistes qui sème la terreur dans les États-Unis. Anarchique et anticonstitutionnelle, ce mouvement radical – baptisé Storm Front, Robert McCammon s'est certainement inspiré d'un même mouvement idéologique raciste qui a vu le jour dans les années ‘90 ou simple coïncidence ? – organise des attentats, des attaques ciblées sur les forces de l'ordre. Mary est l'un des membres les plus actifs. Elle va copuler avec le chef spirituel nommé Lord Jack, mais leur progéniture ne verra jamais le jour. J'en dirai pas plus, car Robert McCammon va longuement développer les raisons. D'un autre côté, Laura est heureuse d'être enceinte. Deux femmes différentes pour un seul enfant.

Ce livre va faire grincer des dents à toutes les mères. À toutes les femmes à l'instinct maternel développé, je vous déconseille ce savoureux roman.

Je suis un peu déçu que ce roman soit un thriller. J'aurais préféré du Fantastique, domaine dans lequel Robert McCammon excelle. Pourtant, le protagoniste de Mary terreur est une réussite. Complètement siphonnée du bocal et instable, cette énergumène psychotique est imprévisible. le pari de faire un personnage central détestable est réussi. Au début, j'ai trouvé intéressant et marrant de suivre ses pulsions psychoses, mais le second chapitre (« soldat inconnu ») et son sous-chapitre (« Mauvais Karma ») me l'a rendu antipathique. À partir de là, je l'ai détesté.
En parallèle, on suit Laura, la jeune mère, dont le but est de récupérer son nourrisson. Deuxième personnage développé, j'ai trouvé très intéressant de voir son évolution.

Mélomane, c'est un hommage au groupe Doors – à la voix de Jim Morrison – qui est en toile de fond. En plus d'être mentionné par Mary, chaque chapitre correspond à un extrait d'une chanson, comme Robert McCammon le mentionne à la fin : « When the music over's », « The end », « Love street », « Rider of the storm », « Light my fire ». Mary Terreur voit en ce chanteur son Dieu. Robert McCammon nous avait déjà concocté un hommage à la musique (« Get arround » des Beach boys) avec « Le mystère du Lac ».
J'ai bien aimé les rares passages où le Fantastique fait un semblant d'apparition – enfin, je préfère le voir ainsi, même si c'est davantage apparenté à la névrose de Mary. Ces moments où Mary terreur discute avec ses fantômes. J'ai aussi apprécié quelques passages d'angoisse, comme celle avec le chenil.

« Mary terreur » est un très bon thriller où il n'y a pas de temps mort. Ce livre est plein d'action avec une véritable chasse à la cinglée au travers de l'Amérique, de New-York à San-Francisco. Toutefois, j'ai un peu moins aimé la partie centrale qui s'étire en longueur et cette traduction qui me fait grincer des dents – “Au jour d'aujourd'hui“, ça n'existe pas, un parti pris du traducteur Jean-Daniel Brèque. Autre fait que je n'aime pas trop, c'est cette manie des auteurs américains – ça me fait penser à Dean Koontz, j'ai même eu un peu l'impression d'en lire un – quand ils nous pondent le CV de leurs personnages. Un défaut bien visible ici, puisque le premier chapitre, y est consacré à la vie de Laura. Sinon, c'est un bon bouquin avec des personnages bien développés, d'épouvante, mais qui ne fera pas plaisir par sa thématique pour les mères.

L'enfant du jeudi à une longue route à faire.
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