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Citations sur Zephyr, Alabama (Le mystère du lac) (153)

Ils ont dit que c’était fini, le temps des bouteilles de verre livrées à domicile. Fini. Comme l’époque des dinosaures. Il y a pas de place pour ça dans un monde avec des rayons de supermarché où tout est en plastique. L’avenir est aux trucs jetables. Du plastique, c’est ce que les gens veulent maintenant.
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Bientôt, tout sera en plastique, dit Vernon tout en redressant une maison miniature. C’est ce que nous réserve l’avenir. Du plastique partout, à perte de vue.
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Je n’avais jamais compris ce qu’était vraiment la haine avant d’imaginer quelqu’un en train de fabriquer une bombe qu’il laisserait un dimanche matin dans une église, là où elle pourrait tuer des enfants.
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La portière arrière s’ouvrit alors, et toute la Cadillac se mit à tanguer, tandis qu’une montagne s’efforçait de s’en extirper. Biggun avait mis une salopette de l’armée et une chemise marron foncé. J’eus l’impression qu’une des collines de Zephyr avait pris vie dans sa parure de novembre, comme si elle avait pu s’arracher à son socle de roc pour rouler dans les rues de la ville.
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Ce soir là, alors que j'allais sombrer dans le sommeil, attendant déjà le réveil fatidique à cinq heures du matin, il ouvrit ma porte et lança dans le noir d'une voix inquiétante de calme : "Cory ? Fais attention cette nuit, si tu vas faire pipi. Ce matin, mamie a trouvé une mue de serpent toute fraîche sous ton lit avec une sonnette grosse comme ça, en plus. Allez, dors bien". Et il referma la porte. Le lendemain à cinq heures, je ne dormais toujours pas.
Longtemps après, je compris que grand-père Jaybird m'aiguisait comme on aiguise une lame sur une pierre à affûter. Je ne crois pas qu'il le faisait exprès, mais le résultat est là. Prenez l'histoire des serpents. Pendant toute cette nuit où j'étais resté tapi dans le noir, la vessie prête à éclater, mon imagination n'avait pas chômé. J'avais vu ce serpent à sonnettes lové quelque part dans ma chambre, à l'affût du moindre craquement de plancher lui indiquant la présence d'un pied nu, j'avais vu ses écailles couleur de forêt, son horrible tête plate flottant au-dessus du sol, ses crochets légèrement humides. J'avais vu les muscles de ses flancs frissonner lentement, tandis qu'il se délectait de mon odeur. J'avais vu son grand sourire s'épanouir dans le noir. "Je te tiens , fiston ! ", avait-il semblé dire.
S'il y avait eu une école pour l'imagination, Jaybird en aurait été le directeur. Cette nuit-là, j'avais assimilé une leçon que je n'aurais pu apprendre dans aucune université : "Comment l'esprit sécrète sa propre vérité".
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Drôle de chose que l'imagination. Elle vous fabrique des toiles d'araignée là où il n'y en a pas, et des ténèbres en plein soleil.
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Elle était couverte d'écailles en forme de diamants, de la couleur des feuilles d'automne : brun clair, violet brillant, vieil or et fauve. Toutes les nuances de la rivière y étaient, des tourbillons ocre de la boue au rose clair des reflets de la lune sur l'eau. Une forêt de moules et quelques hameçons rouillés s'étaient accrochés à ses flancs que ravinaient les canyons gris d'anciennes blessures. Un corps aussi épais qu'un chêne centenaire tourna sans se presser dans l'eau autour de nous, comme s'il avait tout son temps. Les gémissements terrifiés de Gavin ne diminuaient en rien ma fascination. Je l'avais reconnu. Mon cœur pouvait battre la chamade et mon souffle s'étrangler dans ma gorge, je le trouvais plus beau que tout.
Puis je me souviens du croc dentelé, planté comme une lame dans le morceau de bois de Monsieur Sculley. Beau ou pas, le vieux Moïse venait d'avaler la moitié d'un chien. Et il avait encore faim.
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Nous venons au monde pleins de cyclones, de comètes et de feux de forêt. Nous naissons capables de lire dans les nuages, de chanter avec les oiseaux et de voir notre destin dans les grains de sable. Mais en grandissant, nous perdons tout ça à coups d’éducation, d’instruction religieuse, de peignes et de gants de toilette. On nous force à marcher droit et à être responsables. On exige que nous nous conduisions comme des grands, des adultes, bon sang ! Et vous savez pourquoi ? Parce que ceux qui nous le demandent ont peur de notre liberté et de notre jeunesse. Parce qu’ils sentent en nous cette magie qu’ils ont laissée dépérir en eux, qu’ils sont amers et honteux d’avoir perdue.
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Et il a écrit un livre sur la ville et ses habitants, sur ceux qui en font ce qu’elle est. Il n’y avait sans doute pas une vraie intrigue là-dedans. Peut-être que rien dans ce livre ne vous saisissait à la gorge ou ne vous glaçait le sang, mais il décrivait la vie. Le flux des choses et des voix, ces petits riens du quotidien dont sont faits les souvenirs. Il serpentait paresseusement, comme une rivière. On ne savait jamais ce qui nous attendait au détour du prochain méandre tant qu’on n’y était pas arrivé, mais c’était un voyage profond, distrayant, qui donnait envie d’aller puis loin. Il débordait d’une vie dont l’existence du garçon manquait cruellement.
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Quand j’ai besoin de force, elle est mon roc, et quand j’ai besoin de réconfort, elle est mon édredon.
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