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Critique de ladymuse


Ceci est le 2° volet de mon brillant début de critique dex deux romans de Cormac McCarthy, "Le gardien du verger" et " Un enfant de dieu", une panne d'Internet m'ayant brutalement interrompue hier.
J'ai donc été dans l'obligation d'aborder "La route", lequel je n'ai pas lu, pour pouvoir continuer. J'ai beau porter aux nues Cormac McCarthy , ce roman m'a paru, dans le genre lugubre, plus que je ne pouvais supporter, sans pour autant faire offense à son auteur, étant donné son succès quasi universel. J'oublie de dire que "Un enfant de dieu" doit être entré manuellement, et que je trouve la chose très mal faite.

Malheureusement, entre temps, j'ai oublié mes quelques balbutiements, et craignant de me répéter j'entrerai dans le vif du sujet et n'en ferai qu'une bouchée.

Cormac McCarthy n'a pas son pareil pour peindre une nature sombre et la plupart du temps déchaînée. En voici un exemple :

"Dans les bois les brumes pâlissaient et se dispersaientpareilles à de vieux fantômes gris, entre les couettes de mousse la terre sombre bougeait et les fleurs sauvages repliées pour la nuit rouvraient leurs sèches frondaisons le long du sentier où se traînait le chien squelettique auréolé de sa propre incrédibilité, le vieil homme marchant à pas mesurés sur les arêtes de quartz et de schiste, son bâton de mage se balançant doucement sur son épaule, portant dans un sac en papier souillé et flasque les étranges et sinueuses racines dont il faisait le troc."

Généralement je survole gracieusement les descriptions, m'assurant du coin de l'oeil de leur fin qui approche. Mais dès ce premier roman de Cormac McCarthy, la nature "sauvage, violente, intacte, plus ancienne que l'homme, et, qui, probablement, lui survivra." (bien vu, mais que de virgules.. ), est un protagoniste. Ce serait ignorer un personnage que d'en faire abstraction.

Dans ce sombre tableau, les trois personnages qui sont au centre du récit (de façon un peu trop linéaire à mon sens dans son deroulement), apparaissent comme les figures emblématiques de l'Amérique de Huckleberry qui est considéré comme le roman fondateur de la littérature moderne américaine, partant ici d'un principe de lutte contre l'hypocrisie d'une société en pleine prohibition sur fond de crise économique.

Il y a une scène à la Goodis dans la tentative de meurtre par un auto-stoppeur, d'une violence hallucinante et qui marque le debut d'un compagnonnage entre Sylder et John Smiley. Moi, j'aime Goodis, qui est beaucoup plus qu'un auteur de romans policiers. Il a d'ailleurs été scénariste.


Le 3° roman de Cormac McCarthy, "Un enfant de dieu", n'a pas d'"entrée", curieusement, dans Wikipedia. C'est peut-être une bonne chose étant donné le commentaire de la 4° de couverture, qui fait de son protagoniste (difficile de dire héros à propos de ce roman), un tueur en série. Quand bien même ce serait le cas, je déplore une fois de plus cette façon d'informer le lecteur de l'enjeu principal d'un roman. de plus ce genre de romans à été banalisé à l'extrême , ce qui n'est certainement pas le cas de celui de McCarthy, dont l'âpreté est la qualité principale. Il est à noter que l'on donne maintenant les tueurs en série en pâture au lecteur et plus il y a de meurtres plus on est content. Il a fallu le talent de Marc Dugain pour sortir du lot.

Ce roman m'a glacé le sang. Si mes souvenirs sont exacts, cette fameuse 4° quatrième de couverture parlait de la compréhension que l'on ressentait à l'égard du "héros". Je n'irais pas jusque-là ... Il a été considéré par un critique comme un des 10 meilleurs livres de Southern Gothic (les quatre premiers romans de cet auteur sont considérés comme tels. Pourtant, il me semble que l'on trouve dans "Le gardien du verger" certains éléments du roman western, genre vers lequel McCarthy se tourna ensuite, car il est dépourvu de figures grotesques (j'espère que je ne me contredis pas). Dans ce roman , tout est épouvantable, et le froid est l'élément dominant.


Je ne manquerai pas de lire d'autres romans de cet auteur fabuleux que le début de "La route" m'avait fait royalement ignorer jusqu'à présent.

Nota bene : je n'aime pas la science fiction à part les trois soft : Asimov, Barjavel et Ray Bradbury


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