Qu'est- ce que ça pouvait faire si C. avait un problème qui nécessitait un travail ? Tôt ou tard, chaque enfant a une faiblesse. Sans compter que, comme sa propre mère le lui avait toujours dit, ce dont une mère a besoin, c'est d'enfants heureux, pas d'enfants parfaits.
On ne se protège pas des cauchemars en construisant de petites palissades blanches.
Anne Sexton
Le bonheur était mon pays d'adoption, pas ma terre natale. Je m'attendais toujours à en être expulsée du jour au lendemain.
« Est-ce que ma mère fait quoi ? avais-je demandé à Max le policier, car les possibilités me semblaient infinies.
- T'entraîner au beau milieu de la nuit à la recherche de ton père ?
- Non, avais-je répondu, les yeux baissés sur mes mains. C'est la première fois. »
J'avais menti. Ce n'était pas le premier mensonge à propos de ma mère et ce ne serait pas le dernier. Car j'avais beau n'avoir que neuf ans, je savais déjà qu'il y avait pire que d'avoir ma mère. C'était de ne pas avoir de mère du tout.
(p. 82)
Ils avaient poliment repoussé toutes nos avances : brunchs, barbecues, places de concert. (...), peut-être simplement ne nous aimaient-ils pas. En tout cas, on les aurait dit entourés de fils barbelés très minces que l'on ne voyait qu'après une inspection minutieuse. Or j'avais la peau beaucoup trop fine pour me risquer à approcher davantage.
- Jenna est ta mère, j'imagine ?
Sandy hocha la tête puis haussa les épaules.
- Mais c'est pas le genre de mère habituel.
- Je ne suis pas sûre qu'une telle chose existe, fit Molly.
(p. 411-412)
Les parents de [mon mari] sont juste... ils sont intimidants, je crois. Sa mère m'a dit une fois que j'étais différente de [ses] autres petites amies. Que j'avais plus d'esprit, c'étaient ses mots. Je crois que ça se voulait un compliment, que ça signifiait que j'avais une meilleure influence sur lui que ses autres copines, quelque chose dans ce goût-là. Mais ça m'a donné l'impression d'être un cheval à qui on regarde les dents. Ils sont comme ça : bien intentionnés, mais toujours un peu maladroits.
(p. 114)
Tous les gosses font des crises. Même ceux qui sont parfaitement normaux sont pour la plupart cinglés.
(p. 200)
« [...] ce matin, au moment de déposer Will à l'école, j'ai eu une engueulade stupide avec la mère de Cole, Barbara. »
Barbara était une personne que j'évitais. C'était la supermaman par excellence, tandis que moi, après un an et demi de profonde insuffisance maternelle, je devais me démener pour être ne serait-ce qu'une mère potable.
« A quel sujet ?
- Je lui ai dis que Will n'aimait pas aller chez les gens. Et elle m'a rétorqué avec ses airs de salope je-sais-tout : 'Eh bien ce n'est tout simplement pas normal.' Comme si elle était une espèce d'arbitre toute-puissante de la stabilité psychologique. »
(p. 79)
Tu es la seule personne au monde qui prendra soin de toi. Plus vite tu le comprendras, mieux tu te porteras. p.342