AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Aiguilles d'or (72)

Souviens toi, dit-elle avec douceur. Fais-les trébucher, fais-les trébucher.
Commenter  J’apprécie          20
Les échoppes à gin ou à jeux d'argent avaient toutes été baptisées de noms susceptibles de les attirer : La Taverne de la Mer, La Croix du Sud, Le Refuge du Matelot, et ainsi de suite. La plupart des établissements étaient si minuscules et pitoyables que les peintres d'enseignes devaient mobiliser tout leur talent pour inscrire le nom en entier sur la façade.
Commenter  J’apprécie          90
- Mais quand on l'a trouvé, Monsieur Butterfield était nu.
- Des détrousseurs de cadavres, des voleurs de haillons. Dans le quartier, même un rat mort garde pas ses poils.
Commenter  J’apprécie          110
Mais avant que les chamailleurs n’aient le temps de se mettre d’accord, leur querelle fut noyée dans le soudain carillon de toutes les cloches de la ville.
L’an de grâce 1881 devenait l’an de grâce 1882.
Commenter  J’apprécie          00
Par une sombre nuit d’hiver, sept enfants se blottissaient près d’une grille de ventilation sur Mulberry Street. […] A peine vêtus de haillons informés et répugnants, le visage et toutes les parties à nu noircis par la crasse, ils semblaient dans cette ruelle obscure n’être que des ombres chétives, une assemblée de gobelins dégénérés.
Commenter  J’apprécie          10
Madame Leed était assise sur l’un des matelas, dos à la cheminée. C’était une femme pâle et mince avec une abondante chevelure noire qui virait prématurément au gris, des yeux enfoncés, un long nez cassé et une bouche sèche. Elle avait une couverture déchirée en travers des genoux et un châle en laine sur les épaules. Dans ses bras reposait un bébé d’un an, malingre et agité de soubresauts comme une grenouille sous électrodes.
Commenter  J’apprécie          292
Les seize dames aperçurent des hommes assis, adossés aux façades des bâtiments, dans les flaques gelées de leur propre vomi, et elles virent des bébés - petits tas de cartilages aux yeux injectés de sang, emmaillotés dans des haillons immondes - alignés en rangées sur les marches de pierre d'une maison tandis que leurs mères entraient ou sortaient d'un bar à côté d'un pas titubant. Elles observèrent des chiens torturés par des gamins hilares et un homme se faire fracasser le crâne à coups de brique.
Commenter  J’apprécie          30
Marian Phair avait toujours considéré ses enfants comme des sortes d’ornements. Ils étaient faits de chair, ils avaient parfois une volonté propre, il leur fallait à boire, à manger et de quoi s’occuper, mais du point de vue de leur mère, ils n’avaient d’importance que lorsqu’ils apparaissaient en public à ses côtés, avec de beaux habits et de belles manières. Il y avait eu des moments où la conscience de Marian l’avait assaillie à cause de sa réticence à reconnaître Edwin et Edith comme des créatures dotées d’une âme ou de besoins d’affection ou d’attention quotidienne ; mais elle avait toujours étouffé cette conscience en se disant que, quand les enfants seraient plus grands et auraient développé un peu de conversation, elle leur permettrait de rester plus souvent avec elle. Edith, en particulier, était une petite chose docile qui pourrait être dressée à atteindre les objectifs que Marian jugerait appropriés ; et Edwin gagnerait nécessairement en stature avec l’âge, si ce n’est par ses réussites, par sa position en tant qu’héritier présumé de la famille. Mais à présent, ils étaient perdus. Et sa conscience ne la laissait pas en paix.
Commenter  J’apprécie          212
Mais malgré ces poches de lumière vacillante et de mouvement, un silence absolu et stupéfiant dominait la cave envahie de fumée bleue. C’était comme si dans cet endroit, l’odorat avait pris le pas sur l’ouïe et la vue. On n’entendait rien, on voyait à peine, mais l’odeur d’opium en combustion s’immisçait profondément dans la conscience.

Même si les rares éclairages colorés, la terrible absence de bruit, l’odeur puissante et pénétrante, et la torpeur des occupants ne pouvaient manquer de produire une impression sinistre sur l’observateur de passage, ceux qui la fréquentaient se savaient en parfaite sécurité. Aucune femme ne se faisait molester, aucun homme ne se faisait blesser dans des bagarres, et les rares paroles brutales qu’on entendait étaient ignorées. Cet endroit avait beau être fréquenté par des criminels, ils respectaient ici un code d’honneur plus strict que nulle part ailleurs.
Commenter  J’apprécie          80
Par l’une des fenêtres ternies du couloir, il jeta un regard au « pont des Soupirs » – élégante et incongrue réplique du célèbre passage vénitien – qui rattachait l’impassible palais de justice à la sordide maison d’arrêt. À ce moment-là, Maggie Kizer y était justement conduite par deux gardes. Sa silhouette droite, son port élégant et son visage à la beauté distinguée semblaient en parfaite harmonie avec la finesse de l’architecture de ce triste pont fermé sur lequel étaient passés les criminels les plus dangereux et les plus dégénérés de la ville ; à l’inverse, les hommes qui l’escortaient étaient des Irlandais à la posture voûtée et au front saillant. D’ici un instant, cette reine parmi les criminels allait arriver dans le couloir où Duncan se trouvait.
Commenter  J’apprécie          90






    Lecteurs (4004) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Blackwater

    La principale thématique de la saga est ...

    le climat
    le capitalisme
    la ville de Blackwater
    la famille

    10 questions
    45 lecteurs ont répondu
    Thème : Blackwater - Intégrale de Michael McDowellCréer un quiz sur ce livre

    {* *}