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Critique de Ortie27


J'ai été très enthousiasmée par cette lecture, d'abord pour l'ambiance. 

Michael McDOWELL avec son écriture visuelle réussissait à transmettre son New york de la fin du 19ème en une peinture gothique et étrange, on y trouve des couleurs austères des tons rouges, de la dorures, des jeux d'opacité, des ombres, des lumières tamisées ou éblouissantes, mêlée à des odeurs d'opium ou de parfums âpres, des sons où les lieux, les maisons, les chambres, sont des personnages à part entière.

J'avais apprécié Blackwater pour l'ambiance et les personnages et selon moi LES AIGUILLES D'OR a un atout supplémentaire, je l'ai trouvé passionnant, plus habile, plus sombre, plus profond, plus détaillé.

Les personnages de ce roman sont iconiques.

Vont s'affronter deux clans :

La famille riche prospère catholique respectueuse de l'ordre, de la morale morale, les STALLWORTH, avec son pasteur et ses enfants : Benjamin, le vilain petit canard hideux et la douce et venerable Helen (mon personnage favori), le juge republicain James si intransigeant, si haineux, qui a soif de pouvoir et qui veut écraser "la vermine" du Triangle noir, qui elabore un stratagème scabreux avec l'aide du journal Tribune et de son journaliste Simeon Laughter, et de Duncan Phair son beau-fils qui cache bien des secrets.

La femme de ce dernier Marian, la bourgeoise stereotypée et la repugnante aversion qu'elle a pour les pauvres, et les jumeaux Edith et Erwin promis à un si bel avenir.

Certains membres du clan STALLWORTH vont donc s'en prendre au Triangle Noir et sans le savoir plus frontalement à un clan de femmes criminelles tout autant iconiques : les SHANKS qui représentent le vice, la corruption.

Les manigances menées par Lena, la grand-mère allemande qui a eu par le passé affaire au juge STALLWORTH et qui a perdu trois des siens. Ses filles Louisa connu pour ses recels et Daisy, l'avorteuse mère de deux enfants Rob et Ella vont faire preuve de beaucoup d'intelligence dans leur plan macabre pour parvenir à réaliser le dessein de la grand-mère meurtrie.

Les personnages sont à quelques exceptions prêts très mauvais dans les deux clans mais ils disposent chacun d'humanité selon leur condition, le contexte, leur milieu…

McDowell a l'art pour tisser les interactions des personnages, pour une histoire cohérente, pleine de rebondissements. Les personnages sont tous bien décrits, denses, consistants, certains sont poussés dans leurs retranchements les plus sombres, les plus extrêmes (Duncan est bien malmené, Benjamin est le dindon de la farce, Helen la douce, la mère des jumeaux, le juge, le pasteur) et c'est juste très jouissif.

Ce roman est musclé, le rythme est agréable de petits chapitres de 10 pages tout au plus et il est divisé en deux parties, le suspense plane, on retient son souffle.

La traduction est irréprochable, l'écriture est très agréable.

La première partie évoque beaucoup les habitudes des deux clans, d'abord les manigances des riches Stallworth. le second chapitre, met plutôt en lumière les conséquences de leurs actions menées envers le Triangle noir et les conséquences que cela aura sur le clan SHANKS qui prend la lumière pendant que l'autre famille n'a pas le temps de se mordre les doigts de s'en être pris de manière si odieuse, grotesque, humiliante à la pauvreté.

En plus, l'auteur a beaucoup d'humour et certaines descriptions de personnages ou de situation sont à hurler de rire et ça fait du bien, car l'histoire est sombre.

Certains passages m'ont rappelé l'univers de Dickens, mais aussi de Burton et de Lovecraft, de Stephen King.

Que s'est-il passé pour ces deux clans à partir du premier janvier 1882 ? Je ne vous en dis pas plus. Jetez-vous sur ce one shot à partir du 06 octobre en librairie, vous ne pourrez pas le louper avec sa magnifique couverture rouge argentée et dessinée par Pedro Oyarbirde.

L'excellente nouvelle est que la maison d'édition prévoit de sortir 4 autres romans de feu McDowell dans les deux prochaines années à venir, à intervalle de 6 mois.

On est vernis comme dirait l'autre !

Je remercie la M.E et babelio pour l'envoi de ce roman, dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

Je suis impatiente de découvrir les 4 prochains romans.

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