Rachel ne me connaît pas. Elle n'a pas la moindre idée de qui je suis vraiment. Pour elle, la vie c'est du soleil, des arcs-en-ciel et des licornes roses. Pour moi, c'est plutôt ténèbres, orage et rats.
(quand on ne se fie qu'aux apparences...).
Je voudrais qu'il continue à me voir comme la fille culottée qui n'hésite pas à le draguer dans un bar. J'ai peur qu'il ne découvre qui je suis vraiment : une froussarde qui bégaye à la moindre émotion, un petit chat effrayé, une pauvre nana qui n'est jamais sortie avec un garçon.
Je déteste qu'on s'apitoie sur le sort des animaux. Les gens dont le cœur saigne quand ils voient un chien affamé n'ont en général aucune pitié pour la souffrance des humains, je l'ai remarqué plus d'une fois.
(Isaiah).
Il m'arrive de boire une ou deux bières, mais je n'aime pas la sensation d'être soûl ou défoncé. Perdre le contrôle, ce n'est pas ce que je cherche. Parfois, je fais semblant de fumer des pétards, juste pour impressionner la galerie et montrer que je suis un rebelle.
(Isaiah).
[Maman] est absolument parfaite, mais elle est incapable de me voir telle que je suis. C'est ça aimer ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup, d'être aimée comme ça ?
(Rachel).
L'amour est comme une chaude flamme qui repousse le froid et les ténèbres.
Sa réponse me rappelle une fois de plus que mes frères s'imaginent qu'il ne peut rien m'arriver de plus grave que de mécontenter notre mère.
(Rachel).
Isaiah s'est créé un personnage qui tient les autres à distance. Moi, c'est tout le contraire : je me suis créée un personnage pour plaire à ma famille. Ou plutôt pour gagner l'amour de ma mère.
Les sentiments, ça fait beaucoup trop mal.
J'aurais voulu rester dans cette famille, avec cet homme qui me comparait à un dragon. Lui, il voyait en moi la vie, pas la destruction. Ma mère a gâché ma chance d'être heureux parce qu'elle ne voulait pas me perdre. Parce qu'elle voulait contrôler ma vie, même depuis sa prison.
(Isaiah).