Je remercie les éditions Albin Michel et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Je suis très embêté parce que je pense que ce livre est hyper ciblé. Ciblé sur la "ménagère de moins de cinquante ans, responsable des achats, qui aime le rose, l'eau de rose, les roses, les historiettes type
Barbara Cartland, dont l'auteure me semble une dériv-é-e moderne.
Ce livre est bien construit mais sans originalité. Ce livre est bien écrit mais sans originalité. le scénario est bien construit mais sans originalité. Il n'y a rien qui fasse crisser, qui bouscule, qui interpelle, qui fait réfléchir (ou vraiment a minima).
L'écriture est typique des romans américains formatés, rien de mal mais rien de bien.
Il ne manquerait plus que les leçons de morale à la fin. Mais heureusement il n'y en a pas. Ceci dit on a le happy end. Qu'on sent venir gros comme une maison. Tout comme les rebondissements d'ailleurs.
Quant au fond de l'histoire, une histoire de couple privilégié, riche, beau, sans réel problème qui s'ennuie dans leur vie trop facile et qui se crée donc des complications. Au point de risquer tout briser. Puis finalement tout le monde est beau et gentil.
Ce livre énervera les féministes parce que l'héroïne est une fausse battante et trop-pleine de cliché. Ce livre n'intéressera pas les obsédés sexuels car il n'y a pas assez de sexe. Ce livre n'intéressera pas les amoureux du style parce qu'il n'en a pas particulièrement. Ce livre n'intéressera pas les machos, ce livre n'intéressera pas les minorités parce qu'elles sont mis bien au loin, c'est un livre de WASP. Ce livre ne fait pas rêver non plus, il ne va pas assez loin dans le luxe, l'exaltation du luxe, de la gloire, du fric.
Bref, il ne plaira qu'aux personnes fades, fadasses, qui n'ont aucune ambition en lecture, en littérature et se distraient de peu.
J'ai déjà lu pire, mais ce pire avait le bon goût d'être plus court. Car ce livre fait quand même plus de 360 pages, le credo de la USA-lit' qui en donne pour son argent...
J'aurais aimé faire une belle critique positive, mais ça m'est tout bonnement impossible. Et honnêtement, si il n'y avait pas dans mon entourage un couple en difficulté qui m'a fait faire des liens et résonances, ce livre me serait tombé des mains. Et pourtant je suis courageux !
Allez, je vais essayer de valoriser, avec des pas-si-mal : "... elle est secrètement contente d'être capable de transformer sa maternité en une sorte de sport d'endurance. Là où d'autres mères abandonnent, elle, elle s'accroche. Les contours de son existence se confondent avec les phases de développement de ses enfants, de sorte que tous leurs états passés, du nourrisson l'enfant en bas âge, se sont imprimés dan sa peau, en un palimpseste de fluides corporels."
""Ca va ?" lui demande-t-elle avec une expression douce destinée à amoindrir l'effet qu'une telle question ne manque jamais de produire sur les hommes. Pourquoi donc les femmes s'entêtent-elles à prétendre que la sollicitude constate dont elles font montre est une firme d'amour, alors que tout homme comprend très bien de quoi il retourne : une volonté de contrôle émotionnel ?"
"C'est déstabilisant pour Maya de se retrouver devant le tribunal aux affaires familiales en tant que requérante, simple civile face à cette usine sans âme de recyclage de la misère humaine. Elle s'est souvent fait la réflexion que l'intérieur ressemble au salon VIP d'une compagnie aérienne moins les touristes en tenues colorées, le bruit des avions et l'anticipation du soleil à venir. A l'inverse, les gens que l'on y rencontre ont toujours un air désespéré. Leur vie est en jeu et tous affichent la même mine hâve et le même regard perdu. Ils se battent pour les deux choses les plus susceptibles de susciter l'envie de tuer et de mourir chez les humains : l'argent et les enfants."
"... sans le savoir, je lui ai montré comment désirer ce qu'il avait déjà"."
Et je m'arrête là-dessus.