Ce qui a décidé Denise Jacob, soeur de
Simone Veil, à s'engager dans la Résistance, c'est sans doute son expérience du scoutisme.
Des valeurs telles qu'honneur, patrie, fidélité, service, étaient pour elle indispensables à respecter en temps de guerre, aussi cherche-t-elle à se rendre utile dès l'installation des Allemands à Nice, où elle réside avec sa famille, en 1943.
Par l'entremise d'une amie cheftaine, elle devient agent de liaison à Lyon sous le pseudo de "
Miarka", totem hérité de son passage chez les éclaireuses.
Elle va alors parcourir de nombreux kilomètres à vélo sillonnant la ville en tout sens, empruntant passages secrets, escaliers dérobés et traboules afin de relier les différentes activités du réseau.
Un engagement non seulement risqué mais qui lui vaut aussi de vivre chichement.
Elle entretient quand même une correspondance régulière avec sa famille et en particulier avec ses soeurs dont elle partage les lectures.
Grillée à Lyon, elle est mutée à Annecy.
Elle est arrêtée durant une mission pour laquelle elle s'était portée volontaire.
D'abord emmenée à la prison de Montluc, siège de la gestapo, où personne heureusement ne sait qu'elle est juive et où elle est soumise à la torture, elle est ensuite déportée à Ravensbrück, camp de femmes utilisé comme réserve de main d'oeuvre gratuite.
Tout au long de sa détention, elle tient des carnets intimes dans lesquels elle recopie également des poèmes.
Elle est libérée après une dernière déportation à Mauthausen qui aurait pu lui être fatale et apprendra à son retour la détention de sa famille à Auschwitz.
Elle ne retrouvera indemne que Simone et Madeleine, ses deux soeurs.
Antoine de Meaux, romancier, journaliste et réalisateur, a bien connu Denise.
En 2013, il s'est assis à son chevet à la clinique des Peupliers où elle était hospitalisée et l'a écoutée raconter...
Se basant également sur sa correxpondance, des archives et ses écrits intimes, il nous offre une biographie complète et fouillée, non dénuée d'émotion.
À la lecture de ce parcours de vie, on reste sans voix devant le courage, l'abnégatiin, mais aussi l'optimisme entêtant de cette jeune femme prise dans la tourmente et l'horreur.
Les passeurs de mémoire, encore et toujours indispensables pour ne pas oublier, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs...
Merci à Babelio et aux édtions phébus pour cette lecture intense et instructive.