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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1994… Qui s'en souvient ? Qui s'en soucie ? Adlène Meddi nous entraîne en Algérie pour nous parler de son pays et des algériens.

Il nous raconte une tranche d'histoire de son pays au travers de quatre jeunes : Amin, Sidali, Farouk et Newfel.

1994 a changé toute leurs vies.

Dans un texte construit comme une pyramide, l'auteur nous parle tout d'abord d'un passé proche 2004. Amin est en Algérie et assiste aux obsèques de son père, ancien militaire très redouté Zoubir Sellami. Sidali est depuis dix ans en cavale en France mais décide de revenir en Algérie pour revoir son ami Amin et le sortir de l'asile psychiatrique où il est détenu.

Ensuite nous remontons le temps en 1994. Les quatre copains sont lycéens. La guerre interne en Algérie bat son plein entre armée et « terroristes ». Alger est à feu et à sang, y règnent assassinats, tortures et arrestations arbitraires. Ces quatre gamins vont devoir entrer dans ce conflit dont ils ont hérité.

Elle naquit ainsi, l'armée impérieuse et anonyme, dans la chaleur humide d'un printemps plein de sang. Dans l'extraordinaire débauche de meurtres éclatant dans chaque recoin du pays chéri. du pays payé cher, des rues de l'enfance plus petites, maintenant que, jeunes hommes, ils toisaient le monde du haut de leurs certitudes et de leurs faits d'armes passifs. Spectateurs aguerris des attentats quotidiens, meurtris, morts, mortifiés et mille fois mourants sous le soleil matraquant des kalachnikovs officielles ou non. Armement acharné, sans nom, sans raison mais, finalement, déterminé à les détruire dans ce qu'ils étaient, dans ce qu'ils seraient. Demain ou tout à l'heure.

Pour comprendre cet héritage, l'auteur nous emmène en 1962. On est à la fin de la guerre d'Algérie qui oppose les français aux algériens. Zoubir, le père d'Amin, est alors un jeune soldat de l'Armée algérienne. Farès, le père de Sidali, se bat à ses côtés. de l'histoire de ces deux hommes va découler l'avenir de leurs fils.

Dans ce texte on ressent énormément d'émotion, de rage aussi, de la part de l'auteur.

Au-delà d'un texte magnifiquement écrit, tous ces sentiments nous atteignent d'une manière rare en littérature. On ressent l'amour de l'auteur pour son pays et pour ses habitants, pour ces lieux, ces ruelles, cette Méditerranée. Mais on ne peut éluder la tristesse, les regrets, la colère qui en ressort.

L'histoire de ces quatre jeunes est poignante, tragique. Elle est servie par une plume sublime. Alors bien sûr c'est politiquement orienté, ça tente d'expliquer et de trouver des justifications mais il faut toujours avoir conscience que la vérité n'est pas forcément que d'un seul côté, qu'il faut comprendre avant de juger. Je garderai une tendresse particulière pour ce roman qui m'a beaucoup touchée et que je vous recommande sans l'ombre d'une hésitation.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Adlène Meddi a beaucoup fait parler de lui dans le milieu littéraire avec son dernier roman 1994 qui a bien marché depuis sa mise en vente en octobre dernier aux éditions Payot Rivages.

Ce journaliste d'investigation s'est recyclé avec énormément de talent et d'habileté dans le travail de romancier policier et qui utilise avec beaucoup de maitrise toute la matière documentaire qu'il a intégré de son expérience de journaliste de terrain dans un Pays où ce métier nécessitait pas mal de courage.

On avait beaucoup aimé la prière du Maure un de ses précédents roman, mais avec 1994 il met encore la barre au dessus en terme d'ambition et d'ampleur.

Le récit, admirablement construit, raconte une guerre sans nom dont les Algériens portent encore les stigmates aujourd'hui, et qui terriblement fait écho à la guerre d'Algérie , car ces jeunes héros du roman se retrouvent plongés malgré eux dans le tourbillon de cette guerre.

Grâce à la plume à la fois précise et flamboyante de l'auteur, on est largement emportés par le dédale de mémoires où le présent et le passé se mélangent constamment et sidérés par le sentiment d'effroi devant les événements décrits et ses tristes acteurs.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dur, cru, direct, c'est la ligne choisie par le corsaire pour raconter l'Algérie des 90, parler de cette guerre qui n'a jamais porté son nom, où la mort marquait sa présence sans avertir, une atmosphère lourde étouffante, une lecture qui m'a replongée dans une époque que j'ai bien connue yalatif, où la nuit s'invitait en plein jour, où les cris accompagnaient des youyous.
1994 est un exécutoire, un remède traitant l'amnésie d'un peuple qui avait décidé comme un accord tacite et non - dit d'oublier cette période ; 1994 est une transcription des émois, de ces sentiments un mélange de rage, d'incompréhension et le sentiment le plus vil est cette impuissance flirtant avec lâcheté et haine ;
L'auteur choisira Farouk, Amine, Sid Ali Nawfal quatre jeunes lycéens pour nous embarquer dans des réminiscences des aïeux (1962) les enfers de nos pères (1994) et l'amnésie des jeunes (2004) .« On l'a fait juste parce que vous autres, nos pères, nos légions de pères, nous faites payer le prix ingrat de votre lâche échec, de votre si belle vie à l'ombre des nuages noirs que vous avez refusé de voir, décennie après décennie. C'est vous, les assassins, vous, les coupables ! »
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C'est un livre inspiré d'une période qui a bouleversé la vie de beaucoup d'algeriens 'la décennie noire' l'histoire est celle d'une bande d'adolescents qui, un jour décident de faire un pacte entre eux et créer un groupe clandestin de lutte antiterroriste, chose qui aura beaucoup de répercussions sur leur avenir. Au fil des chapitres on découvre ce qui s'est passé à cette période et ce que sont devenus les personnages 10 ans plus tard. Pour moi ce fut un véritable coup de coeur l'histoire est bouleversante certains passages sont vraiment durs mais le livre se lit rapidement
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