La guerre d'Algérie n'est pas terminée…et je pense que le pire reste à venir. Les courbettes du monde politique français, sans compter les recommandations de certains historiens pour ne pas dire d'un seul et unique, nous replongent dans les turpitudes d'un pays qui n'a jamais pu grandir. Parce que lorsque l'on veut parler de l'Algérie il faut faire inévitablement rentrer en scène la France.
1994 est un dilemme avec pour paysage les années de plomb algériennes. le FIS s'est mué en GIA et frappe dans les faubourgs d'Alger. Tout ce qui porte un uniforme est une cible potentielle et le film de Pontecorvo «
La bataille d'Alger,1966 » avec pour réalisateur et vedette principale
Yacef Saadi (Il joue son propre rôle) est aujourd'hui un outil pédagogique au service des forces de sécurités. Ainsi, ces dernières s'identifient aux paras de Massu afin de venir à bout des islamistes infiltrés dans les banlieues, l'efficacité prime sur l'idéologique, il faut désormais aller à l'essentiel et prendre exemple sur les vainqueurs de la bataille d'Alger en 1957. Les valeurs se sont inversées et les historiens islamo-gauchistes assermentés ne peuvent pas manipuler la vérité comme bon leur semble car pas plus les dernières années qu'à l'époque de la décolonisation, ils n'ont jamais pu investir les antres du FLN, cette rébellion les détestait et s'en méfiait malgré leurs « valises » remplies de billets.
Quelques tâtonnements après les accords d'Evian, un Ben Bela controversé enclin à emboîter le pas à
Fidel Castro en faisant du pied à l'ours russe ne fera pas long feu et la dictature militaire s'imposera ensuite comme une évidence.
Mais les accords d'Evian seront saufs : tu me garantis le prix du pétrole, les essais nucléaires à Reggane ainsi qu'une main-d'oeuvre pas chère dans mes usines et en échange je participe à ton développement en formant tes cadres. Les « Accords d'Evian » c'est l'ALENA des français…
Le système a fonctionné durant trente ans, avec des hauts et des bas, quelques tentatives d'attentats, des rixes dans le bled dont personne ne parlait. Mais la mécanique s'est essoufflée, la caste bourgeoise du FLN percluse de corruption n'a pas su assurer le renouvellement des élites. Une armée puissante offrait plus de garanties qu'une société peuplée d'intellectuels et d'universitaires toujours plus motivés à bouleverser l'ordre des choses.
1994 est un dilemme avec au premier plan une bande de jeunes lycéens. Fils des vainqueurs de la révolution Algérienne, désormais bras armé du pouvoir militaire. Ils sont le sang du sang de ceux qui égorgeaient nos appelés du contingent et le meurtre appel le meurtre. Seulement cette poignée de lycéens refuse cet héritage et réfute également la logique de ceux qui rejoignent les fous d'Allah. Ils veulent se laver de ce sang qui leur brouille l'horizon. Et pour cela, ils n'ont pas d'autre choix que de créer une insurrection au sein de l'insurrection elle-même. le schéma est sans fin, la surenchère se poursuit à l'infini.
1994 c'est aussi pour moi l'année où les fameuses « Universités populaires » vont bon train en France. Nos vibrionnants islamogauchistes ont trouvé un terrain fertile dans les banlieues afin de planter leur graine. Les petits gamins issus de l'immigration offrent un bon terreau à nos intellectuels de gauche.
Mais ils n'auront pas plus de succès à ce moment-là qu'ils n'en auront dans l'avenir ou qu'ils n'en n'ont eu par le passé. le vent de la critique et de la contestation dispensés au futur prolétariat ne tardera pas à profiter aux islamistes. Khaled Kelkal en sera le parfait exemple.
Ce roman a du mal à démarrer, ceci lié certainement a un grand nombre de personnages mais également au suspens insufflé par l'auteur, laissant planer le doute sur les implications et motivations des acteurs principaux Amin et Slimani. Il faut tenir bon et passer les cents premières pages pour profiter du récit et comprendre le message de l'écrivain journaliste.
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