Erickson, hypnose et psychothérapie

... Milton n'a pas eu besoin de comprendre pourquoi il était dyslexique pour en guérir.

Il y a les outils et la manière de s'en servir. Là se situent le talent, le génie, la médiocrité ou la nullité du thérapeute. Il y a des bons et des mauvais artisans, des artistes et des barbouilleurs. Un thérapeute compétent reconnaît aussi les pathologies, les catégorises de problèmes ou les individus avec lesquels son expérience trouve ses limites et il les confie à d'autres, plus doués dans ces domaines, pour donner toutes leurs chances aux patients. Je ne sais pas bien traiter les toxicomanes.

Ce terme de "résistance" est un mot que je mauvis Souvent, il traduit plus l'incompétence du praticien que la gravité du trouble du patient.

En prenant cette fois une métaphore chirurgicale, je dirai que les mots sont des scalpels. Bien maniés, ils produisent des miracles ; mal maniés, ils peuvent rendre malade, voire tuer. Et comme "on ne peut pas ne pas communiquer" (Watzlawick), la première tâche du thérapeute est d'apprendre à communiquer correctement.

... la psychothérapie est un question d'expérience ; c'est l'expérience de la vie du patient qui rencontre celle du thérapeute. Ce n'est qu'en prenant appui sur cette base que, paradoxalement, on peut commencer à faire oeuvre scientifique dans ce domaine. Je ne crois pas aux thérapeutes désincarnés qui pensent pouvoir se contenter d'appliquer des techniques apprises dans les manuels ou les séminaires. Pire, je les considère comme dangereux. Malheureusement, ils existent.

Le sommeil paradoxal est ainsi nommé parce que l'EEG de cette phase n'est plus un tracé de sommeil (qui est ralenti) mais un tracé d'éveil et d'intense activité cérébrale, avec de nombreux mouvements oculaires, alors que dans le même temps, tous les muscles de l'organisme sont flasques, comme totalement paralysés.

Le cerveau montre une activité différente de celle observée lors d'une simple tâche d'imagerie mentale ou de remémoration de souvenir. il paraît envahi de toutes sortes de perceptions internes (visuelles, sensitives, motrices), ce qui suggère qu'en hypnose, le sujet est acteur, impliqué dans des scènes "vécues".

Des premiers résultats semblent montrer que, lors de l'induction hypnotique, c'est-à-dire de son installation, l'activité du cerveau gauche tend à s'intensifier jusqu'à une certaine saturation qui atteint un maximum après lequel ce cerveau gauche se désactive, tandis que la relève est prise par le droit, dont on observe 'activité augmenter de manière inversement proportionnelle à la décroissance du premier (Gruzelier). Or, il est exact que, lors de l'induction hypnotique spontanée ou provoquée, il y a une saturation de la pensée logique jusqu'au point où elle mâche prise.

En hypnose, nous racontons souvent des histoires métaphoriques à nos patients et en cas d'erreur, ceux-ci sortent souvent de la transe, mais heureusement ne nous massacrent pas !

La partie consciente "malaxe" les données du problème, en les analysant logiquement et en les classant dans des catégories rationnelles. Puis elle confie le travail à l'inconscient qui traite ces mêmes données avec ses mécanismes qui sont plus analogiques ; l'inconscient procède à une recherche d'évocation des expériences passées de la personne qui ont une parenté avec l'actuelle et sont stockées dans sa mémoire. Il les compare comme on superpose plusieurs calques de dessins proches pour en distinguer les différences et les similitudes. Enfin, l'inconscient renvoie la solution au conscient "Une idée m'est venue".