AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Erickson, hypnose et psychothérapie (151)

Pendant la dernière guerre mondiale, mon père était en prison avec deux frères mathématiciens. Un vieux clou est devenu leur "craie", et le mur de la cellule le tableau noir. On venait prendre l'un pour une séance de torture, l'autre continuait à calculer ; on ramenait le premier en sang, il attrapait la "craie" aussitôt et reprenait la démonstration à l'endroit où son frère l'avait laissée ; et ainsi chacun son tour ; les séances de torture n'étaient plus que de brèves parenthèses inintéressantes et "casse-pieds" dans un travail qui les passionnait : la découverte d'un théorème inédit. [...] Ceux qui souffrent de douleurs paroxystiques peuvent apprendre à réduire le temps vécu de la douleur et élargir les plages de confort, comme les deux mathématiciens.
Commenter  J’apprécie          90
Erickson : "Quand vous appliquez un protocole d'hypnose sur une grande série de sujets et que celui-ci est inefficace chez 30% d'entre eux, vous concluez que 30% des sujets sont résistants à l'hypnose. Vous vous trompez. La vérité est que 30% des sujets sont résistants à votre protocole ; en définitive, nous n'avez pas mesuré la résistance de la population étudiée à l'hypnose ; vous n'avez mesuré que votre protocole, c'est-à-dire rien du tout ; vous n'avez pas touché le phénomène, mais une création artificielle de votre esprit ; c'est votre esprit qui n'a pas saisi au moins 30% de l'hypnose et vous ne parviendrez à réduire ce "résidu incompressible" de sujets que vous qualifiez de "résistants" qu'en revoyant complètement la prémisse de votre recherche. Commencez par respecter l'individualité de chacun."
Commenter  J’apprécie          80
Dans les addictions, en dehors des difficultés propres à chacune, leur est commun le fait que les malades ne considèrent plus la vie que de manière binaire : avec ou sans le produit. La vie "avec le produit" paraît seule attractive ; la vie "sans le produit", terne, banale et morose. C'est un obstacle à la guérison : guérir ne semble pas un but bien "folichon". L'hypnose permet d'abord de réintroduire un confort écologique non toxique, d'une manière personnelle. Elle permet ensuite de réintroduire, en les suggérant, des sensations variées et nuancées dont les malades ont perdu le souvenir : chaud, froid, sucré, salé, amer, faim, repu, ennuyé, satisfait, intéressé, vite, lent, agréable, désagréable, agacé, content, tendre, détestable, etc. C'est une véritable réanimation des sensations sensorielles élémentaires puis complexes, et de la sensibilité affective. Elle permet enfin de traiter un éventuel problème de fond, source de l'addiction et participant à sa pérennisation, par exemple des phobies chez un alcoolique.
Commenter  J’apprécie          70
Les patients démontrent qu'un tout petit changement dans un secteur minime, secondaire, accessoire ou même apparemment étranger au problème peut non seulement le régler, mais les amener à considérer la vue d'une façon entièrement nouvelle. Avec le temps, les problèmes s'étendent "en tache d'huile" dans la vie des gens. Les solutions, aussi, sont contagieuses et même, elles le sont plus que les problèmes, parce qu'il est plus agréable de vivre agréablement que de vivre désagréablement : c'est moins fatigant et l'être humain suit la loi du moindre effort. Cette évidence habituellement sous-estimée est une base fondamentale de la thérapie.
Commenter  J’apprécie          70
J'aime ce que j'appelle "la thérapie mi-figue mi-raisin". Les patients ne savent pas ce que je pense : ils ne savent pas si je suis sérieux ou si je plaisante, si je dis ce que je pense ou si je cherche à les provoquer, si je ne dis pas ce que je pense vraiment ou si je dis des choses que je ne pense pas vraiment ; et quand ils croient l'avoir deviné, je m'échappe avec une boutade. Cela les amuse souvent, les exaspère parfois, mais ce n'est pas l'important. L'important, c'est qu'ils sont en déséquilibre, privés de repères et ainsi plus disponibles au changement qui est mouvement. La thérapie reste ainsi dynamique, la curiosité sans cesse stimulée, grâce à une confusion sans cesse entretenue.
Commenter  J’apprécie          50
La plupart de mes échecs viennent d'une insuffisante attention à l'inédit, qui m'empêche de marcher au même rythme que le patient et inhibe le travail de mon inconscient, privé d'aliment.
Qu'est-ce que le talent sinon que de coopérer pleinement avec son inconscient ? Tous les grands chercheurs scientifiques, les grands architectes, les grands médecins, les grands politiques, les musiciens, les peintres et les écrivains savent l'importance de cette inspiration soudain qui les saisit à des moments inattendus. Ce sont d'excellents sujets hypnotiques. La thérapie, aussi, est une création artistique. Le thérapeute doit beaucoup réfléchir et surtout beaucoup dormir.
Commenter  J’apprécie          20
Dans un certain nombre de cas, l'état hypnotique est en soi thérapeutique. Le simple fait de le vivre, sans que le thérapeute émette aucune suggestion amène le changement. Certains auteurs appellent cela "l'hypnose sèche" : l'expression est vilaine. J'ai plus vilain, mais plus précis à proposer : "HSSE", "Hypnose Sans Suggestions Explicites". Être en état hypnotique, c'est s'intéresser plus à vivre aune expérience intérieure qu'à l'analyser.

Commenter  J’apprécie          20
Pour aider un paraplégique, mieux vaut s'intéresser à la force de ses bras qu'à a faiblesse de ses jambes. ce début de guidage vers le changement doit intervenir dès la première séance.
Commenter  J’apprécie          20
3. « Nous nous enfermons dans un bureau ; tour à tour extatique, énigmatique et inquiétant, il est halluciné ; toutes les deux minutes, il arrête la conversation parce que ses voix lui parlent et il se détourne pour les écouter ; impoliment, il préfère entendre le son de ses voix plutôt que de la mienne ; je commence à être agacé, ce qui constitue une réaction non professionnelle. Peu à peu, je manifeste, par ma mimique, un sentiment de malaise croissant, une perplexité et une inquiétude bizarres. Son attention est accrochée. Il me regarde curieusement. Ses voix le rappellent. Bientôt, j'ai les miennes. Mes hallucinations auditives viennent de l'autre côté de la pièce et m'intéressent plus que lui les siennes : les miennes sont mieux, plus captivantes, plus angoissantes aussi. Les siennes le rappellent de plus en plus faiblement. Au bout d'une demi-heure de cet échange psychotique, Jean se redresse, me regarde droit dans les yeux, pose les deux mains à plat sur la table et me dit : "Bon, Docteur, maintenant, on arrête. D'accord ?" Je donne mon accord à ce gentleman agreement. Nous nous quittons bons amis. Nous n'avions plus d'hallucinations. » (p. 165)
Commenter  J’apprécie          10
... on conclut toujours la séance d'hypnose en suggérant que le changement va s'étendre à d'autres domaines de l'existence que ceux touchés par le problème et qu'il va s'étendre aussi à l'avenir. Cette suggestion floue est d'une efficacité souvent si remarquable qu'on aurait tort de s'en priver ! Elle peut "rapporter gros".
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (15) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    436 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}