Puis vint le temps béni où l'on ne se pose plus de questions, où l'on se laisse prendre par l'existence qui déferle, où l'on marche à dix centimètres au-dessus du sol en laissant un air nouveau nous griser comme un alcool.
Je ne sais plus qui a dit un jour : "Dans la vie, on n'est jamais compris, on est admis". (p. 104)
Le monde masculin est plein d'abrutis qui sont persuadés que ce que séduit les.femmes ce sont leurs démonstrations de force, alors que cest le contraire...
Je n'avais pas d'autre légitimité que celle que lui m'avait donnée, et il n'était plus là. J'ai ressenti ça d'une manière excessivement douloureuse, insupportable, et je ne m'y suis jamais résigné. Ça fait partie, pour toujours, de la blessure...
« C’est dès le premier échange de regards que j’ai compris que ce ne serait pas une patiente ordinaire."
"Dans la vie, on n'est jamais compris, on est admis". Je ne sais pas exactement ce que veut dire "comprendre", parlant d'un homme, d'une femme, ou d'un enfant..."Connaître", en revanche, m'évoque plus de choses...Le partage... La connivence, l'exquise connivence...(p.104)
[à propos de peintures rupestres préhistoriques en Dordogne]
" (...) A chaque fois c'est pareil, je me demande ce qui m'émeut le plus, ce que je leur trouve de plus sacré : qu'elles soient si belles, qu'elles aient attendu dans le noir pendant si longtemps, ou qu'elles aient vu des hommes préhistoriques..." (p. 78)
J'ai sursauté, intérieurement. Je connaissais bien cette formule. David utilisait souvent ce tour de langage, qui consiste à mettre en parallèle deux échelles de valeur : manière de fleurir ses propos, selon les cas de manière sérieuse ou drôle ; dans la bouche de Camille, la figure de style me frappa comme un projectile. Il était là, à travers elle, diffus mais présent comme un secret entrouvert.
J'étais partagé entre le désir de décrypter les attitudes de cette femme, la gêne que suscitait cette étrange ambiance du non-dit, et la terreur de voir apparaître soudain un David inconnu.
Le sien.