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Critique de ulysse13003


Réfugié à Vienne juste avant sa chute en 1938, le poète et parolier Walter Mehring réussit à récupérer l'imposante bibliothèque de son père, restée jusque là à Berlin. Foudroyé en 1915 alors qu'il tenait un volume de "La critique de la raison pure", Sigmar Mehring lègue à son fils une cathédrale de livres, fruit d'une civilisation qui croit au triomphe du progrès et de la connaissance face aux forces de la destruction et de l'obscurantisme.
Dans la première partie, Mehring exhume les titres qui l'ont marqué et qui ont constitué l'ossature de sa propre culture : contes d'Andersen, romans d'aventure, poésie, romans de Melville et de Conrad... Il feuillète pour nous les grands romans du XIXe siècle, de tolstoï à Proust, dernier venu dans la bibliothèque du père. Comme le suggère le très beau sous-titre, il dresse "l'autobiographie d'une culture".
Mais les violences de la Première Guerre mondiale et de la Révolution russe et leurs cohortes de victimes ont raison du positivisme d'Auguste Comte. le fils cède alors aux sirènes du dadaïsme, de la théosophie, des auteurs de la Kabbale. Il préfère les circonvolutions absconses de la poésie de Rimbaud aux doctrines mortifères du XXe naissant.
Ce livre raconte avec des accents tragiques l'engloutissement de la civilisation occidentale dans les autodafés et les pogroms, engloutissement dont Stefan Zweig et Joseph Roth, exilés comme Mehring, ne se remettront pas.
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