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4/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 29/04/1896
Mort(e) à : Zurich , le 6/10/1981
Biographie :

Poète et écrivain allemand. Membre du mouvement Dada à Berlin.
Collaborera à Der Dada (1918) et à Dada Almanach (1920).
En 1920, toujours à Berlin, il ouvre un cabaret où auront lieu de nombreuses représentations Dada.
Il est l'auteur, également, de nombreuses chansons satyriques qui rencontreront un grand succès dans les plus célèbres cabarets de l'époque de la République de Weimar.
Ses livres seront brulés par les nazis en 1935. Emprisonné, il réussira à s'évader en 1941 avant de se réfugier aux E.U.
Ce n'est qu'en 1953 qu'il reviendra en Europe.

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Bibliographie de Walter Mehring   (2)Voir plus


Entretien avec Agnès Maupré, à propos de son ouvrage Le journal d’Aurore



28/10/2016

Le journal d’Aurore relate les déboires d’une jeune fille de treize ans « seule comme un rat, affligée d’un physique monstrueux et d’une famille ennuyeuse », d’après ses propres mots. Comment se remettre dans la peau d’une adolescente lorsqu’on est une adulte ?


Je n’ai pas vraiment eu la sensation de me remettre dedans. La vie d’adulte n’est pas si différente de la vie d’ado. A l’âge d’Aurore on se dit qu’on ne peut pas être plus perdu. Mais en fait, si. On s’en rend compte assez vite. Après, je retrouve de vieilles sensations, en dessinant Aurore. Je revois mes copines et leurs familles, mes profs. J’imagine que les vingt ans qui me séparent de ça déforment les choses mais c’est aussi ça qui est agréable…



Les couleurs vives de l’album contrastent avec l’humeur morose de l’héroïne. Pourquoi choisir un cadre si dynamique ?


Les couleurs sont de Grégory Elbaz, un merveilleux ami et dessinateur. On avait travaillé ensemble sur le dessin animé du Chat du Rabbin - intégrale Tomes 1 à 5 - tome 0 - Chat du Ra... de Joann Sfar et ça fonctionnait bien. Du coup, Aurore a été l’occasion de reconstituer le binôme, différemment. A mon avis, les couleurs ne s’opposent pas au fond. Aurore râle, mais elle râle dynamique. Elle est molle et avachie mais avec la tension sous-jacente de la bestiole prête à bondir. Elle est ado, on ne sait pas ce qu’elle va devenir. L’adolescence est le monde de l’incertitude mais aussi le monde de tous les possibles, c’est ça qui est beau.



Vous dessinez la grand-mère d’Aurore comme une dame d’âge mûre aussi fringante qu’enjouée. Est-ce l’image que vous vous faites de la grand-mère idéale ?


Oui, j’imagine. Aurore vit sa vie un peu à l’écart de ses parents. Mais elle a quand même besoin de soutien, en dehors de ses copines. Ancelin et sa grand-mère prennent ça en charge et la perfusent d’énergie et d’optimisme, chacune à leur manière.



Les parents d’Aurore sont esquissés avec des couleurs moins dynamiques que les autres personnages. Pourquoi ce choix ?


Ils sont un peu dans l’ombre de l’histoire, dans l’angle mort de la tête d’Aurore. Ils ne peuvent pas être intéressants, ce sont ses parents. Apprendre à considérer ses parents comme des humains à part entière, ça prend toute une vie.



Après lecture du livre éponyme de Marie Desplechin, l’image que vous vous faisiez des personnages concordait-t- elle avec celle de l’auteur ?


C’est merveilleux de bosser avec Marie, elle a une vision très ouverte de ses personnages. Elle laisse tout le monde s’y glisser, moi compris. Du coup, on a été assez vite d’accord… Et puis, c’est l’année d’Aurore, puisqu’elle est aussi adaptée au cinéma par Emilie Deleuze. Ca fait plein d’adolescentes revêches lâchées dans le monde…



Comment êtes-vous parvenu à préserver le rythme quasi-quotidien du journal intime sous le format de la bande dessinée ?


Au début, je pensais qu’il valait mieux se détacher de ça et supprimer un maximum de voix off. Mais finalement, il m’a semblé que les réflexions intimes d’Aurores et ses blagues étaient au contraire tout le sel du récit et que c’était ça qu’il fallait mettre en avant, tout en essayant de ne pas être redondant, de créer une complicité entre le texte et l’image.



Agnès Maupré et ses lectures



Quelle est la bande dessinée qui vous a donné envie de dessiner ?


Le petit monde du Golem, de Joann Sfar, quand j’avais seize ans. Je me suis sentie chez moi, la bande dessinée m’a appelée. Et dès que je m’y suis mise, j’ai trouvé ça très addictif, de faire avancer une histoire à la fois par le dessin et par le texte.



Quel est l’illustrateur qui aurait pu vous donner envie d’arrêter de dessiner (par ses qualités exceptionnelles...) ?


Boah, je ne suis pas sûre de fonctionner comme ça. Parfois, en regardant certaines choses, Alberto Breccia, certains mangas, comme l’L`enfer en bouteille de Suehiro Maruo, j’envie une technique et une limpidité dont je suis incapable. Ou bien, en lisant Peanuts, une compréhension de l’humain fine et délicate. Mais c’est plutôt dynamisant de voir de belles choses…



Quelle est votre première grande découverte en bande dessinée ?


Gros dégueulasse de Jean-Marc Reiser. Dans le dessin, c’est la vie à l’état pur et l’amour de l’humain. Je le lisais en cachette quand j’étais petite même si, en vrai, mes parents ne m’auraient pas particulièrement engueulée en me voyant lire ça.



Quel est la bande dessinée que vous avez relu le plus souvent ?


Peut-être les Donjons de Christophe Blain, ou Peanuts, ou les Gaston.



Quel est la bande dessinée que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Aucune idée. J’ai honte de ne pas connaître plus de choses, mais rien de spécifique.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Capucin, Tome 1 : La mauvaise pente de Florence Dupré la Tour ! C’est un auteur génial et un de mes livres préférés. J’adorerais bosser avec elle, un jour.



Quel est le classique de la bande dessinée dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Je ne suis pas tintinophile, ça m’ennuie un peu. Après, ce n’est pas que je trouve ça surfait. Plutôt que les personnages ne me touchent pas…

Avez-vous une citation fétiche de bande dessinée ?


Je pense souvent à une phrase du papa d’Achille Talon : « Comment ai-je pu croire que j’avais une chance ? ». Je me dis souvent ça quand je me plante.



Et en ce moment que lisez-vous ?


En ce moment, je me fais une session Virginie Despentes. J’ai découvert récemment, avec King Kong Théorie (je sais, j’arrive après la bataille) et c’est un gros coup de foudre.




Entretien réalisé par Héléna Suffrin

Découvrez Le journal d`Aurore de Agnès Maupré aux éditions Rue de Sèvres :



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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui sommeillait, domestiqué, au fond de la Bibliothèque, dans les légendes du passé et les contes pour enfants, soudain reprenait sang et force. (...) Walter Mehring a flairé le monstre avant bien d'autres. L'éducation du père lui avait donné une compréhension des faits sociaux rare chez l'intelligentsia allemande d'outre-Rhin.
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« Jamais encore je n’avais possédé ma bibliothèque livre par livre comme en ce moment où j’appris sa perte. » (p. 229)
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Que cette époque réapprenne à chanter
Les bonnes chansons méchantes, sarcastiques
-Même si n'en avions ni le cœur ni l'esprit-
Un défi rien qu'à vous !

Et que nous chantions jusqu'à vous atteindre-
Et qu'un coin s'enfonce dans ce grossier billot !
Et allège un peu le poids sur nos cœurs !
Et à nous un défi ! Et à vous un défi !
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Partout, Tolstoï flairait "la présence de Lucifer", dans le brouillard matinal chargé de soufre, dans l'encens diabolique d'une "Église universelle du socialisme panslaviste". D'ailleurs, un aussi sombre personnage se trouvait effectivement à l’œuvre, un de ces "staretz" "dont le pouvoir vous vide jusqu'à la moelle de toute volonté", son rival : Fédor Dostoïevski, qu'il évita de rencontrer sa vie durant et auquel il survécut près de trente ans, mais qui dans notre monde actuel eut sur lui le dessus. Car c'est dans ce monde que la destinée de la famille Karamazov s'est confirmée. Les reptiles se dévorent entre eux.
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Le pronostic médical le plus exact fut exprimé par Jacob Burckhardt, professeur d'histoire à l'Université de Bâle : " Les conditions de la vie en Europe peuvent être, en l'espace d'une nuit, atteintes d'un brusque processus de pourrissement et ce qui, actuellement, figure encore en tant que forces positives durables révélera soudain une faiblesse mortelle."
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Chaque nouvelle expédition guerrière augmentait sa communauté mendiante des "pauvres en esprit" depuis que les premiers bastions contre la barbarie étaient tombés, Vienne, Prague et l'Espagne en partie ravagée.
Dans cet écroulement de l'Occident et de sa morale judéo-chrétienne, de son esthétique hellénique, seul le titubant rêveur gardait l'équilibre, comme un matelot à bord du "bateau ivre" sait s'accoutumer au rythme marin.
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« La vie humaine ne vaudrait pas un fétu si la littérature n’extrayait un peu d’or de sa quintessence. » (p. 112)
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Dans la préface : « En même temps qu’évocation d’une société dans ce qu’elle a de futile et d’éphémère, cette Bibliothèque perdue est l’analyse des valeurs qui ont résisté à l’épreuve. » (p. 12)
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« L’âme d’un peuple – l’âme en tant que symbole, naturellement - s’exprime dans les chefs-d’œuvre de sa littérature, disait mon père. » (p. 37)
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Une raison que délaisserait la fantaisie ne mettrait au monde que des monstres. Pourtant, ce sont de tels amphibies froidement conçus qui nous environnent aujourd'hui.
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