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"Son majeur gauche va à la rencontre du clavier et égrène six notes timides, son index vient alors à son secours pour lui donner la force d'un accord, puis son petit doigt se joint en renfort pour qu'enfin sa main droite ait l'élan nécessaire pour porter la mélodie."

Ce geste musical, l'amorce de l'Adagio de Bach, Tillie, Xià et Shēn, qui ne se connaissent pourtant pas, l'effectuent exactement de la même manière.
Les accords silencieux est composé de leurs trois récits qui s'entremêlent : Tillie à New-York en 1937, Shēn à Shanghai en 1936, Xià à Hong-Kong en 2014.

Sur fond de musique, la petite histoire se mêle à la Grande Histoire : l'invasion de la Chine par le Japon, la Ségrégation aux Etats-Unis, la Deuxième Guerre Mondiale, la Révolution culturelle en Chine...

J'ai été très touchée par ce roman, par ces destins brisés ou fissurés, par les culpabilités résiduelles. Bien que non-musicienne, j'ai pu me laisser porter par la mélodie du texte.
J'ai également beaucoup apprécié la construction narrative, des allers-retours entre passé et présent, des passages d'un personnage à un autre. Les liens entre eux sont esquissés, suggérés, jusqu'à ce que le moment soit venu de leur révélation.

Une très belle découverte !
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C'est avec une belle émotion que je quitte les destins de Tillie, de Mei, de Xia...
Cet ouvrage nous berce par sa poésie, son lyrisme. Mais avant tout questionne. Par la présence de ce piano, le steinway papillons, balayant le temps, à travers les continents et au travers de ces destins, l'auteur nous interpelle quant à la notion d appartenance, de destin, de liens, d'objet charge d'histoire...
Et mon piano à moi, un sauter 1970, quelle est son histoire? L'envie me prend de chercher, d'apprendre davantage de lui.
Un bel ouvrage !
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C'est l'amour et la passion de la musique, et plus particulièrement celle du piano, qui anime ce récit. « Les accords silencieux » est un roman choral qui nous fait voyager aussi bien dans le temps (de fin 1930 à nos jours) que géographiquement (de New York à Hong Kong). J'ai globalement aimé cette histoire, même si j'ai eu du mal à y rentrer, me mélangeant entre les temporalités et certains personnages. de plus, certaines coïncidences ne sont guères réalistes, mais j'ai fini par me laisser porter par la musicalité du récit. Comme souvent, j'ai surtout aimé les parties liées au passé, et notamment ce traitement sous forme de lettres ou d'extraits du journal intime de Tillie. Outre la Seconde Guerre Mondiale qui est abordée dans les premières pages, c'est également un autre pan de cette période que nous découvrons avec le conflit sino-japonais dont on connaît finalement peu de faits.

Nous avons d'un côté, la famille Schutlz, des immigrés allemands qui travaillent à différents postes dans l'entreprise new-yorkaise Steinway & sons. Gustaf, le père, a été l'accordeur officiel de Rachmaninov lors de ses tournées américaines. Les jumeaux, Tillie et Joseph, ont eux aussi la musique dans le sang, mais la jeune femme met un terme à ses études musicales et une future carrière de professeure, pour devenir vendeuse et se mettre ainsi au service des « Immortels », ces pianistes de légende. Joseph, violoncelliste de talent, va quant à lui, s'engager dans l'armée quand les Etats-Unis rentrent en guerre. Il sera alors le témoin de toute l'horreur perpétrée par ses compatriotes…

Parallèlement, nous suivons le jeune Shen, recueilli par sa tante An, qui est au service d'une riche famille chinoise. Mei, la patronne, va se prendre d'affection pour le jeune garçon, d'autant que son arrivée correspond avec le départ de son unique fils, Vince. Toujours en Chine, mais de nos jours, nous suivons Xia qui rentre au service de Tillie devenant sa « pianiste de compagnie ».

Mais, il y a deux autres personnages importants dans ce roman. Deux fils conducteurs, deux liens qui unissent le groupe : le piano, d'une part, ce fameux Steinway, et d'autre part, un morceau, l'Adagio de Bach. Vous allez ainsi vibrer tout au long de votre lecture au son de cette mélodie, mais surtout d'une partition aux deux idéogrammes mystérieux calligraphiés sur sa page de couverture …
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Malheureusement, je ne pourrais pas fournir un avis complet sur ce roman, car je n'ai pas réussi à en dépasser la moitié... Je l'ai abandonné tout simplement bien que ce livre soit relativement court. Je n'ai pas accroché à la plume de Marie-Diane Meissirel ni à l'histoire, à mon plus grand regret... Pourtant, j'ai été attirée par le résumé et j'avais envie d'en savoir plus. Je suis certaine que ce roman plaira à beaucoup de lecteurs, et d'après ce que j'ai pu lire, je vois que c'est déjà le cas.
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Un grand merci pour commencer à Babelio et Pocket pour cette masse critique privilégiée !

Les Accords silencieux est un roman choral où l'on suit le parcours de Tillie, qui au crepuscule de sa vie après avoir rencontré une jeune pianiste prometteuse nommée Xia, se souvient de ses années a New-York, de sa passion pour la musique et de tous les grands pianistes, les immortels, qu'elle a côtoyés. Séparées par plus de soixante-dix ans, réunies par la même vibration pour la musique, Tillie et Xia ignorent à quel point leurs destins sont mêlés.

Le pitch m'avait pourtant séduit, mais la multiplicité des points de vue, les extraits de journaux s'enchaînent avec une narration plus classique, de style, des changements d'époque, et les sauts dans le temps m'ont très vite perdue. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni m'intéresser pleinement au contexte historique... Les amateur.ices de drames familiaux et historiques y trouveront peut-être leur compte, malheureusement pour ma part j'ai eu du mal à aller au bout...
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J'ai mis quelques chapitres à me sentir embarquer, mais une fois prise j'ai dévoré ce roman qui tourne autour de l'histoire de deux femmes, une très vieille et une très jeune, mais pas que! le récit, alternant passé et présent, nous mène sur les pas de plusieurs personnages, d'un bout à l'autre du globe, avec pour point central un piano.

Le récit est brillamment mené, on comprend tout de suite certaines choses et d'autres restent dans un flou artistique jusqu'à la fin, qui m'a émue.

De plus, on en apprend un peu sur la Chine de Mao et sur « l'après Mao » ce qui m'a beaucoup intéressé et m'a donné envie de lire d'autres livres traitant de ces deux périodes.

Encore merci à @babelio_ et @editions_pocket pour cet envoi dans le cadre de la masse critique!

~collaboration commerciale non rémunérée~produit offert~
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Les accords lourds d'un adagio s'élèvent de chaque chapitre de ce roman. Tel un pendule, le lecteur balance entre la côte Est chinoise et sa soeur américaine. le temps siffle aux oreilles de ce balancier malgré lui, filant du début du 20ème siècle à nos jours. Des destins entremêlés de femmes et d'hommes, combattant les oppressions, tous reliés par un fil d'ADN commun : les touches noires et blanches d'un Steinway, ce piano mythique, personnage principal de ce court roman.
Les aller-retours temporels extrêmement rapides sont parfois de nature à perdre le fil de l'identité des personnages et de leur histoire. Plusieurs femmes chinoises glissent ainsi leur destin dans celui d'une autre. Marie-Diane Messirel est impitoyable avec les poupées de papier auxquelles elle donne vie, et la déchirure n'est pas seulement délibérée, elle est chirurgicale.
Le fond de paysage sonore qui s'étire derrière la vitre de ce train bondé de biographies emplies de drames remplit les oreilles, les gorges, et entrave les capacités. Bach envahit tout, et lorsque le Steinway se referme, l'écho de ses accords silencieux fait tomber ses croches au pied du lecteur.
"Le sol, couvert des innombrables portées de notes qui l'avaient maintenu à la surface ces dernières semaines, se mit à vaciller."

Ce roman est un mémorial dédié aux silences et à leur force. "Le silence était une toile sur laquelle se dessinaient les arabesques multicolores des pigeons musiciens de son enfance, s'évaporaient les volutes argentées des voix féminines célébrant la lune, s'imprimait en rouge l'estampille rythmée des percussions des rites nuptiaux et funéraires, s'esquissait le trait d'encre fragile d'un erhu solitaire, perdu sur une route de poussière et se dévoilait, peu à peu, le miracle d'une symphonie. Cette harmonie lumineuse venait sauver l'humanité de l'abîme."

A ceux qui aiment les cordes frappées par le feutre, à ceux qui aiment les personnages vifs et qui avancent contre les éléments, à ceux qui s'emplissent de larmes au son de la Sonate au clair de lune, à ceux qui nourrissent le rêve de caresser les touches d'un pianoforte, je dédie cette chronique. Les accords silencieux sont faits pour vous. Je vous laisse, je pars ouvrir mon fidèle ami noir et blanc.
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Ce roman de Marie-Diane Meissirel nous plonge dans une ode à la musique qui retrace des vies liées les unes aux autres et imbriquées dans cette même passion pour la musique. de Hong-Kong à Shanghai en passant par New-York ou encore l'Inde, l'auteur nous fait découvrir le destin de deux familles et sait nous faire passer par mille émotions.
La musique est au centre du roman et joue un rôle déterminant pour chacun des personnages. On traverse les générations à travers ce roman choral et l'Histoire occupe aussi une place importante avec le contexte historique qui influe indéniablement sur la vie des personnages et va parfois faire basculer leur destin.
L'auteur joue avec la temporalité pour nous livrer petit à petit les liens qui unissent les différents personnages et cela entretient un suspens certain. Un rythme prenant et une construction pensée tiennent le lecteur en haleine.
Une plume douce, sensible et touchante qui donne vie à un roman somptueux et harmonieux. Une très belle découverte même pour les non mélomanes!
En refermant ce livre je songe à découvrir les autres romans de l'auteur.
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"Tout être porte sur son dos l'obscurité  et serre dans ses bras la lumière. " Lao-tseu

Dans ce très joli roman paru initialement chez Les Escales en 2022, l'autrice, que je découvre avec ce titre, convie le lecteur à un voyage magnifique dans le temps et l'espace, voyage baigné de musique.

Un splendide piano Steinway gravé de deux papillons et un erhu chinois.
Une très vieille dame qui ne peut plus jouer de piano.
Une très jeune fille qui va faire revivre sous ses doigts surdoués le piano de cette vieille dame.
L'adagio du Concerto italien en ré mineur de Bach.
Une partition de cet adagio , ornée de deux idéogrammes calligraphiés sur la couverture.
Hong-Kong, New-York, Shanghai,  Moscou, Bombay.
Rachmaninov, Horowitz...
Tillie, Gustav,  Shen, Irina, Xia...

De 1937 à  2015, avec de nombreux sauts dans le temps et entre les personnages, sans chronologie ce qui demande au lecteur une petite gymnastique mentale pour ne pas se perdre, c'est une histoire complexe que nous offre l'autrice, au travers de la grande Histoire, seconde guerre mondiale, occupation de la Chine par le Japon, révolution culturelle, évènements de la Place Tian'anmen. Secrets de famille, amours et vies brisées,  c'est romanesque à souhait !

"Tous les pianos dont je m'occupe sont devenus des variations de ton coeur. Je me suis mis à leur écoute comme j'aurais aimé passer ma vie à l'écoute de ton âme  "
Quelles que soient les épreuves auxquelles sont confrontés les personnages, la musique les aide à les vivre et les transcender.

Merci Babelio et Pocket pour cette découverte !


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"La musique à une résonance universelle, elle offre un espace de dialogue avec soi-même et les autres, 'elle crée un lien entre la terre et le ciel, votre désir viscéral d'oeuvrer pour l'harmonie du monde..."
Cette belle et juste phrase est la résonance de ce livre.
Que d'émotions, de poésie et d'amour retentissent dans ce roman.
Marie-Diane Messirel dans les accords secrets nous livre une partition admirable où seul la musique domine, elle embrasse la vie de deux familles dont un piano Steinway est leur lien commun.
Un très bel hommage est rendu aux victimes de la révolution culturelle sous Mao. Immanquablement, on pense au film : Adieu ma concubine qui nous renvoie à la barbarie des gardes rouges.
Malgré cette violence, les hommes s'aiment et la
musique est leur chant, leur point de ralliement, leur rédemption.
J'ai beaucoup apprécié tout au long des chapitres, ces petites phrases de François Cheng qui incarne la sagesse et la poésie de cet univers chinois si difficile à percevoir pour un occidental.
L'écriture du roman est tout en finesse, poétique comme cette phrase par exemple :
" Tous les pianos don't je m'occupe sont devenus des variations de ton coeur, je me suis mis à leur écoute comme j'aurais aimé passer ma vie à l'écoute de ton âme"

Un petit livre sublime pour tous ceux qui aiment la musique. Il nous porte vers la lumière.
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