AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Plus haut que la mer (103)

Quand ils revinrent chez eux, il s'excusa, lui dit qu'il l'aimait, qu'il ne voulait pas la jeter en bas, qu'il ne l'aurait jamais fait. Elle le crut. C'était la première fois que le beau garçon aux larges épaules qui l'avait invitée à danser, il y avait un peu plus d'une année de ça, se changeait en autre chose. En quelque chose d'obscur, quelque chose qui au fil des années grandirait comme un sosie usurpateur, se substituant à son beau sourire. Ce sourire, qui, à la fin se ranimait seulement quand il voyait arriver ses enfants en visite.
Commenter  J’apprécie          70
Il resta longtemps ainsi, serrant cette paume pour consoler son visage, sans ouvrir les yeux qui gardaient au secret sa douleur comme une boîte fermée. Enfin , toujours brusquement, toujours les yeux fermés, il l'entoura de ses bras et l'attira contre lui.
Commenter  J’apprécie          70
Un monde où un fils intelligent de paysans pourrait étudier et faire fructifier son propre talent. Tous y auraient gagné : l'individu et la société. Que peut-on vouloir de plus beau, de plus humain ?
Ce serait le paradis sur terre. Sauf que maintenant, en son nom, comme déjà tant d'autres fois au cours de ce maudit siècle, son fils et ses camarades étaient en train de créer un enfer.
Commenter  J’apprécie          70
Comme s'il n'y avait donc pas lieu de protester, de se plaindre ou de s'indigner, mais seulement de faire ce qui était nécessaire : donner du foin aux bêtes, vendre le lait, s'occuper de ses cinq enfants, et tout ça sans mari. (p106)
Commenter  J’apprécie          60
Il pensa que l'Ile aurait très bien pu se passer de son nom. L'Ile existait, et c'était suffisant. Voilà. La révolution de son fils était un mot ronflant mais une bien misérable chose ; l'Ile était exactement le contraire.
Commenter  J’apprécie          60
Tout n'était qu'eau et mouvement. Le mistral avait changé l'air en mer, lui avait donné du sel, du goût, de la consistance. Le respirer faisait l'effet d'une caresse d'algues sur les joues. De la route, ils étaient descendus jusqu'à une minuscule baie de sable blanc, protégée par un cercle presque fermé de rochers de granit.
Commenter  J’apprécie          60
[...] Elle inspira un bon coup. Comme un boxeur avant de lancer son poing, ou un enfant avant une piqûre. Elle dit d’une seule traite : « C’est triste quand une femme a peur de l’homme qui est dans son lit. » Et après une pause : « Dites-le à votre femme, qu’elle ne doit pas avoir peur. » Nitti la regarda comme une dorade qui se serait mise soudain à chanter. Luisa ne lui donna pas le temps de trouver une réponse pertinente : en un clin d’œil ses jambes musclées avaient déjà franchi la passerelle et l’avaient portée à bord. Elle non plus n’avait pas réussi à lui dire « au revoir.
Commenter  J’apprécie          60
le gardien chargé de la réception des visiteurs était obligé de refuser
certains cadeaux .

Ils devaient vérifier la liste .
Luisa et Paolo savaient désormais que le choix exact des
noms était essentiel.

Le poisson était interdit, peu importe s'il était cuit ou
cru, mais si un risotto à la marinara était décrit comme
étant « à 1'ail et au persil ››, alors il passait.
Les gâteaux étaient interdits, mais baptisés « galettes» ils étaient
acceptés.
Pourtant, un jour, Paolo se vit refuser un gâteau
à la pâte d'amande parce qu'il dégageait une odeur semblable
à celle du cyanure. Être suspecté de vouloir empoisonner son fils le blessa profondément, mais il n'y eut rien à faire : le gâteau finit à la poubelle.

Aujourd'hui, Paolo avait apporté un peignoir à son fils,
même s'il savait que c'était interdit. Mais sur la liste, il
avait écrit astucieusement: « numéro 1 serviette-éponge
avec manches ››. Le gardien le laissa passer.
Commenter  J’apprécie          61
Car si l'on veut garder quelqu'un vraiment à l'écart du reste du monde, il n'y a pas de mur plus haut que la mer.
Commenter  J’apprécie          50
Et entourée des bras de Paolo, Luisa pleura, pleura comme elle ne l'avait jamais fait de toute sa vie. Elle pleura ses douleurs menstruelles assise sur le tracteur.Elle pleura les raviolis que sa plus jeune fille avait enviés et qui avaient fini à la poubelle. Elle pleura les chaussures d'homme que, depuis des années, en novembre et en avril, elle sortait de l'armoire pour les cirer. Elle pleura la petite fille qui avait trois ans avant, et qui en avait six maintenant, et elle pleura son très beau prénom. Elle pleura ses enfants qui s'entendait dire dans la cour de l'école: " ton père est un assassin". Elle pleura cet homme que, la veille encore, elle ne connaissait pas et par la bouche de qui sortaient des sons de souffrance. Elle pleura l'étreinte qu'il lui donnait.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (742) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Plus haut que la mer

    Lors d’une sortie, avant de se marier, qu’est-ce que Luisa avait demandé à son futur époux?

    De regarder l’horizon
    De se taire pour écouter le bruit du vent
    De courir avec elle
    De l’embrasser

    4 questions
    5 lecteurs ont répondu
    Thème : Plus haut que la mer de Francesca MelandriCréer un quiz sur ce livre

    {* *}