La fracture de l'écriture mécanique, que nul ne songe à remettre en cause, nous a fait oublier que notre pensée n'est pas faite que de mots mais aussi de gestes, d'images et d'autres sensations, autant sensibles qu'intelligibles, autant visibles qu'audibles et que tactiles. L'écriture, quelle que soit la technique d'automatisme ou de reproduction et l'appareillage énorme qu'elle mobilise aujourd'hui à travers le monde, ne sera jamais épuisée par la langue.
De continent à continent, les langues viennent se briser contre le roc des écritures. La force expressive de la langue, souple et singulière, échoue devant la tension régulatrice et normative des écritures, asservissant aussi bien les langues que les images.