La boucle d'oreille rose

Lorsque Mia va au marché avec sa famille ce jour là, elle était loin d'imaginer que la très populaire Anaïs viendrait lui parler, et encore moins de son unique boucle d'oreille.
Elle était loin d'imaginer que cette dernière lui demanderait de lui prêtée cette boucle d'oreille, et surtout, loin de penser que cette simple action bouleverserait le quotidien de son petit village.

Une BD intéressante à lire et à mettre entre toutes les mains. le graphisme est doux et la colorisation très à propos.

Le sujet du symbole d'appartenance et de l'effet de groupe est intéressant.
Je suis cependant et malheureusement passée à côté de ma lecture, n'ayant pas réussi à m'immerger dans ma lecture.
Dommage pour moi mas je conseillerai cette BD.

Une version féminine de "Matin Brun".
Quand la plus belle fille du village commence à porter une boucle d'oreille rose, peu à peu ce sont toutes les filles puis les femmes qui à leur tour portent une boucle d'oreille rose....et ceux qui n'en ont pas finissent par être rejettés.
Ce petit album interroge sur notre capacité à nous démarquer, à ne pas nous conduire comme de simple moutons, à ne pas imposer une seule vision, une seule façon e se comporter qui serait supérieure aux autres.
Que sommes nous prêts à accepter, jusqu'au où ? Comment pouvons-nous nous démarquer, nous opposer ?
Cet album aura peut-être le mérite de bousculer les ados, à cet âge où on a besoin de se fondre dans le groupe.

J'ai gardé un sentiment d'inachevé (et ce malgré l'analyse qui suit dessous) avec cette BD, elle nous tient en haleine tout le long parce qu'on se dit qu'il va y avoir une explication, un sens qui va être donné mais non.
J'ai trouvé ça décevant dans un premier temps. Dans un second, j'ai réfléchi au fait que c'était de toute évidence volontaire et qu'il y avait là une réflexion sur l'absurdité de certains élans et qu'il ne fallait d'ailleurs peut-être surtout pas cherche une explication rationnelle (et donc rassurante) à l'oppression, à l'origine de certaines pratiques qui deviennent des croyances fanatiques, de la violence envers ceux qui refusent de s'y soumettre.
Il y a aussi une réflexion sur la difficulté d'aller à l'encontre de la majorité, du sacrifice et de la souffrance nécessaires pour y arriver. Et ça pose une question essentielle : pour notre liberté et celle des autres, pour nos droits, que sommes nous prêts à perdre ?