Publié chez Gallimard en 1952 par
Robert Merle, dont je ne saurai trop vous conseiller sa longue saga sur les guerres de religion intitulée Fortune de France (Éd. Plon, 1978-1985), cet ouvrage oscillant entre roman historique et biographie nous narre la vie de
Rudolf Hoess, le commandant du camp d'Auschwitz durant la Seconde guerre mondiale. de son enfance jusqu'à son exécution finale par pendaison sur le lieu même de ses crimes, on assiste horrifié à l'ascension militaire de cet homme sociopathe et névrosé, doté d'une seule et unique obsession : obéir.
Obéir mais à quel prix ? Comment renier définitivement toute part d'humanité ?
Robert Merle, grâce à un travail d'historien précis et documenté, nous confronte à l'incompréhensible ignominie de la machine d'extermination nazie. En mettant au point le système d'extermination sans doute le plus poussé de l'Histoire,
Rudolf Hoess, alias ici Rudolf Lang, s'affranchit de toute conscience et jugement moral afin d'exécuter "son devoir" envers l'Allemagne. Tout le talent de l'auteur, à l'instar de ce que
Jonathan Littell avait déployé dans
Les Bienveillantes (Éd. Gallimard, 2006) avec son officier SS Maximulien Aue, c'est de nous immerger au coeur de la vie quotidienne d'un monstre à sang froid, méthodique et sans état d'âme. Une véritable plongée aux enfers tracée par un
Rudolf Hoess psychologiquement insaisissable, qui n'exprimera jamais aucun véritable remord face au génocide dont il prit part au plus haut niveau. Il n'y a qu'a consulter son autobiographie, que (...)
Lien :
http://leslecturesdares.over..