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Critique de Prilla


Ce roman me fait penser à "Le pouvoir" de Naomi Alderman, que j'ai lu peu avant ce roman. L'idée est, dans les grandes lignes, similaires : les femme se retrouvent dans une position de domination face aux hommes, et des changements s'opèrent dans la société alors qu'elles prennent le pouvoir. Je n'avais pas été convaincue par "Le pouvoir", mais j'ai voulu donner sa chance à "Les hommes protégés" car je trouve le concept très intéressant, et je voulais voir une autre manière de le développer. Si j'ai plus apprécié ce roman de Robert Merle, je ne suis à nouveau toutefois pas entièrement convaincue.
Ici, les femmes se retrouvent en position de pouvoir car une épidémie d'une maladie se propage, et celle-ci ne touche que les hommes (à partir d'un certain âge). Les hommes meurent donc en masse, et il faut bien continuer à gouverner : les femmes prennent donc la place des hommes aux positions de pouvoir, petit à petit. S'en suit alors l'établissement de lois restrictives vis à vis des hommes, de la discrimination envers certains... Les rôles s'inversent !
On suit le Dr Ralph Martinelli, placé sous protection avec d'autres personnes à Blueville, où il est en charge de développer un vaccin contre la maladie. La vie va devenir de plus en plus difficile à vivre pour notre cher docteur, qui petit à petit va se rebeller et réaliser certaines choses sur l'état de son pays.
Je dois dire que j'ai détesté Ralph. Cet homme est pourtant très intelligent. Mais tout, de sa part, était sexuel. Il ne se passait pas une page sans une réflexion sur ses attirances, sur le physique d'un tel ou d'une telle, ses frustrations ou envies... Je ne le voyais que comme un obsédé sexuel. Il ne pensais qu'à cela. C'était à se demander si il travaillait vraiment sur son vaccin ! J'ai des sentiments partagés sur Anita : c'est une femme forte qui sait ce qu'elle veut et qui ne se laisse pas faire. de ce côté-ci, je l'admire beaucoup. Mais d'un autre côté, je l'ai trouvé sans coeur, froide, et au final sans réelle personnalité. Mais cela est, je pense, voulu, est dû à son obsession pour son travail. Ce qui peut pousser à remettre en question notre vision de l'ambition professionnelle. Les autres personnages féminins, notamment Burage et Jackie, son intéressants, mais je les ai également trouvées grossières, peu attachantes. Les relations entre les personnages sont ambiguës, difficiles à cause de la situation sociétale. Elles évoluent petit à petit, de façon réelle, mais en même temps, je n'aimais pas du tout les relations entre les personnages, que je trouvais souvent tout de même fausses.
L'intrigue en elle-même est asse intéressante. Son évolution m'a semblé logique, et avec un bon timing. J'ai beaucoup aimé suivre les changements de pouvoir, de lois, dans les relations entre Etats... J'ai aimé tout ces jeux de pouvoirs, que j'ai trouvé très passionnants et qui se développaient de façon réaliste. Je pense que sur ce point, il y a dû avoir pas mal de recherches pour faire en sorte que tout cela soit cohérent. du côté du Dr, j'ai été moins passionnée. L'intrigue avance petit à petit sur ce point, parfois je me demandais où on allait. J'avais cependant très envie de savoir ce qui allait arriver après. La fin m'a beaucoup plu, et en même temps pas trop par certains points. Mais elle pousse à imaginer ce que cette société peut devenir dans le futur, ce que notre société pourrait être aujourd'hui si ce qui arrive dans ce livre, ancrés dans les années 1970, était vraiment arrivé.
En bref, le concept est assez bien développé pour moi, et ce livre pousse à remettre en question l'égalité femmes-hommes, les jeux de pouvoirs, les relations entre Etats. Cependant, des personnages exécrables et des relations étranges entre eux gâchent le plaisir.
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