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Découverte imprévue faite en surfant de façon buissonnière sur le site. Babelio et des camarades m'ont permise de faire un peu connaissance avec cette auteure américaine, et le premier titre qui m'a attiré par ces thèmes est cette "Femme d'en haut"...que je me suis empressée d'emprunter à la médiathèque...

Une institutrice, célibataire quarantenaire ressent sa vie comme un désert... et l'arrivée dans sa vie d'une amie artiste comme elle va lui offrir à nouveau l'Espoir, et le courage de vivre !...en étant plus ou moins intégrée à la famille de cette nouvelle famille: mari et enfant ; un jeune garçon qu'elle a comme élève... qu'elle prend sous son aile...
Elle va, à travers cette famille, vivre leur existence par procuration...et se donner l'illusion d'exister à travers eux...

Un roman sur la solitude extrême d'une quarantenaire... institutrice célibataire, appréciée, modèle, dévouée que les enfants adorent... mais qui passionnée par l'Art, fait une sorte de bilan de vie qu'elle trouve inachevée et peu satisfaisante...jusqu'au moment où une porte s'ouvre , offrant quelque lumière et chaleur humaine...
Mais jusqu'où peut-on aller dans la vie des autres pour combler ses propres manques et solitude ? Vaste question... sans réponse satisfaisante , à mon sens.

"- N'est-ce pas notre lot à toutes, obligées que nous sommes de céder du terrain, de faire un pas de côté, de rester en retrait, sans gloire ni admiration ni reconnaissance ? Nombreuses à vingt ou trente ans, nous sommes carrément légion vers la quarantaine ou la cinquantaine. Mais le monde devrait comprendre, s'il en avait quelque chose à faire, que les femmes comme nous ne vivent pas sous terre. (...) Pas de souterrain métaphorique à la Dostoïevski . Nous sommes toujours en haut. Pas comme ces folles dans leur grenier- on parle assez d'elles, d'une
façon ou d'une autre. Nous sommes la voisine sans histoires du deuxième étage au fond du couloir, celle dont la poubelle est toujours rentrée, qui vous sourit chaleureusement dans l'escalier et que l'on n'entend jamais derrière sa porte close. Dans nos vies muettes de désespoir, nous sommes cette Femme d'En Haut, avec ou sans foutu chat tigré ou fichu labrador qui court partout, et personne ne s'aperçoit que nous sommes furieuses.
Nous sommes complètement invisibles. Je ne voulais pas le croire, ou je croyais que ça ne s'appliquait pas à moi, mais j'ai découvert que je n'étais pas différente des autres. L'enjeu est maintenant de savoir quelle stratégie adopter, que faire de cette invisibilité, comment la rendre incandescente. (p. 19)

Un roman prenant sur les bilans de vie , surtout féminins, lorsqu'il n'y a ni mari, ni enfant... et que l'héroïne est persuadée qu'elle est passée à côté de la plaque... Roman intéressant, attachant et en même temps quelque peu exaspérant...On n'aperçoit guère d'avenir vraiment "ouvert" pour cette quarantenaire, talentueuses... mais... le chemin est âpre. J'ai ressenti quelques longueurs à cette fiction... que je suis contente d'avoir lue..

Je regarderai attentivement les autres écrits de cette auteure américaine...

*** Si un(e) camarade babéliote apprécie cette "dame des lettres", je lui saurais gré de me donner
quelques "conseils" !!! Je vais achever ces lignes par des lignes un peu plus toniques... car si je devais donner deux couleurs prépondérantes à ce roman, je choisirai les rose et gris pâles ...!

"Sirena, en revanche, s'occupe de la force vitale. Nous avons tous envie de cela, au fond. c'est ce qui nous attire : quelqu'un qui nous attire : quelqu'un qui nous ouvre les portes du possible, de ce que l'on imagine à peine. quelqu'un qui prend à bras-le-corps les couleurs et les textures, les goûts et les transformations- qui prend tout à bras-le corps, point final. Tous , nous recherchons ce qui est vivant, ce qui respire. (p. 192)
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Nora Eldridge est une institutrice dévouée et compétente, qui travaille dans une école primaire de Boston. Jeune quarantenaire, elle est célibataire et sans enfants. Sa mère est morte deux ans plus tôt, et elle n'a plus qu'un frère à l'autre bout des USA, son père vieillissant et sa vieille tante Baby : « jamais mariée, elle était catholique pratiquante et ce que je redoutais le plus de devenir : vaillante, indépendante et totalement sans raison d'être ». Car en dehors d'une amie et quelques copines, et de son travail, la vie de Nora est vide. Ou en tout cas, elle la ressent comme telle : un vide abyssal et dépourvu de sens qu'elle ne sait comment combler. Elle se voit comme une « femme d'en haut », la voisine sympa et souriante mais dont vous ignorez absolument tout, parce qu'elle évite de prendre de la (sa) place et de se dévoiler : « ...la douce et accommodante, la calme et responsable Miss Eldridge, amie modèle, fille modèle, enseignante modèle, Miss Eldrigde la carpette, Miss Rien du Tout à qui tout le monde sourit si chaleureusement avant de l'oublier aussitôt ». Nora rêve, crève, de besoin et d'envie d'exister et d'être visible, mais elle a du mal à échapper à ses démons. L'espoir renaît soudain lorsqu'un nouvel élève arrive dans sa classe, et qu'elle fait connaissance avec ses parents. Avec Sirena, surtout, artiste plasticienne qui la fascine aussitôt. Il faut dire que Nora est une artiste frustrée, qui avait, il y a longtemps, imaginé pouvoir vivre de son art, avant de se rabattre sagement vers le métier d'institutrice. La famille composée par Sirena, son mari et leur fils est et a tout ce dont Nora a toujours rêvé : un couple, un enfant, un métier passionnant. A travers l'amitié puis la collaboration que lui offre Sirena, Nora croit à nouveau en son étoile, convaincue que tout est à nouveau possible, que cette relation et le regard de Sirena vont lui permettre d'enfin vivre vraiment et de s'épanouir en tant qu'artiste. L'espoir est donc là, reste à le concrétiser. Car au final, il faut bien le reconnaître, Nora se cantonne à vivre à travers Sirena et à se dévouer pour la prochaine exposition de celle-ci, plutôt que de suivre son propre chemin. Comme dans la chanson, « la vie par procuration ».

« La femme d'en haut » raconte un épisode de la vie d'une femme en colère, contre elle-même et le monde entier, et qui, arrivée à la moitié de son existence, est persuadée d'avoir gâché sa vie, et qui attend désespérément de vivre dans et par le regard et la reconnaissance des autres. A-t-elle raison de penser qu'on n'existe qu'à travers les autres ? Sans doute pas. Question complexe. Mais difficile de penser autrement quand on se considère totalement transparent. Et le plus important : savoir si on a encore assez d'énergie ou de colère en soi pour réagir et se révolter.

Sur les thèmes de la solitude, des espoirs fous et des frustrations et désillusions proportionnellement cruelles, du cynisme du monde de l'art, et surtout de la définition d'une vie réussie ou au minimum satisfaisante, « La femme d'en haut » est un roman cruel, interpellant et même bouleversant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je suis assez perplexe après avoir refermé ce livre.
La lecture a été très agréable et j'ai aimé découvrir Nora, le personnage principal de ce roman mais je suis très partagée à son sujet.
Nora, institutrice célibataire qui approche de la quarantaine, aurait voulu être une artiste, et sa rencontre avec la famille Shahid va la faire basculer, elle va prendre conscience de tout ce à quoi elle a renoncé et qui lui manque.
Elle va réaliser à quel point elle est seule et que sa vie ne correspond pas du tout à ce qu'elle s'était imaginé.

Car la famille Shahid, c'est avant tout Sirena, la mère, une artiste fantasque et reconnue, c'est aussi le mari Skandar, un homme séduisant et instruit, et surtout Reza, un petit garçon de huit ans, très attendrissant.
Nora devient amie avec eux et les admire, mais cette admiration se transforme peu à peu en désir et en jalousie, car ils représentant tout ce qu'elle n'a pas et n'est pas, c'est à dire une famille heureuse, une artiste reconnue, une vie enrichissante...

J'ai à la fois de l'admiration pour cette femme qui après bien des années décide enfin de vivre et de faire ce qu'elle a vraiment envie, et je ressens aussi beaucoup de colère face à cette même femme qui a passé quarante ans à être celle que ses parents souhaitaient sans jamais se rebeller, sans jamais exprimer ce qu'elle ressent, sans dire ce qu'elle veut, ce qu'elle aime, ce qu'elle est, et qui paraît quand même très naïve et cruche par moment.

C'est un beau portrait de femme que nous dévoile l'auteur, celui d'une femme seule, qui a été obéissante et résignée toute sa vie, qui s'est mis des barrières toute seule parfois là où il n'y en avait pas. C'est aussi le portrait d'une artiste, Sirena, une femme pas toujours équilibrée, qui fait passer son art avant toute chose, au détriment des autres, de leur sensibilité, de leur confiance et de leur dignité.
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La femme d'en Haut, c'est Nora, une femme sans histoire qui avance dans la vie avec prudence, modération et discrétion. Célibataire, elle a renoncé à une carrière risquée d'artiste plasticienne pour le métier plus rassurant d'institutrice qu'elle assume néanmoins avec compétence et passion.
Nora est une cérébrale totalement dépourvue de spontanéité qui s'ausculte, s'observe à défaut d'agir sur sa vie et de s'affirmer. "La femme d'en haut est ainsi. Vous gardez tout pour vous. Vous ne faites pas de vagues ni d'erreurs, et vous n'appelez pas les gens en pleurant à 4 heures du matin. Vous ne révélez pas de secrets qui seraient inconvenants dans votre bouche."
Emprisonnée mais consciente de ses frustrations, elle est aussi une femme en colère contre elle-même.
Sa rencontre avec la famille Shahid va rompre la monotonie de son univers étriqué, lui donner l'occasion de s'épanouir dans ses réelles aspirations de femme et d'artiste mais hélas ses besoins sont démesurées et la déception est inévitable.
Le personnage de Nora, cette anti-héroïne pathétiquement solitaire, m'a beaucoup touchée car en échange de l'amour infini qu'elle accorde au trio familial (l'enfant Reza et ses parents), elle ne reçoit qu'une amitié tiède, opportuniste et au final humiliante. On ne peut pas reprocher à la famille Shahid d'avoir abusé de la situation. Ils en ont certes profité mais sans prendre conscience de l'implication excessive de Nora, une femme vulnérable qui s'et fourvoyée dans une triple relation dangereuse.
Un roman tout en finesse sur ce que l'on donne et reçoit dans une rencontre intime avec autrui.
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Le titre m'intriguait. La personnalité de Nora Eldridge m'a immédiatement séduite.
Les premières lignes du livre de l'auteure américaine Claire Messud annoncent une femme en colère. Un thème rare en littérature.
Je voulais connaître les motifs de la rage intérieure de la narratrice alors que justement Nora explique qu'elle est une Femme d'en Haut : très discrète, toujours souriante et aimable au point de devenir invisible dans le regard des autres.
Tout bascule, quand la famille Shahid s'installe à Apppleton dans le Massachusetts où Nora enseigne. Sirena artiste italienne en voie d'être reconnue offre à Nora son amitié et lui propose de partager son atelier.
A 42 ans, Nora s'épanouit dans le sillage de Sirena et se reconstruit en partie en renouant avec ses activités artistiques qu'elle avait délaissées. Nora se livre entièrement et pleinement : elle donne son temps en gardant le petit garçon Rezza pour qui elle a une tendresse d'une mère ; Nora aime d'un amour passionnel Sirena et son mari Skandar, sans garde-fous, au risque de fausser ses illusions.
J'ai beaucoup aimé ce roman pyschologique qui dresse le portrait d'une femme vulnérable qui prend conscience que la colère mesurée peut aider à vivre et non à se détruire. Comme ce fut tristement le cas pour des figures littéraires ou artistiques mentionnées dans le livre (Alice Neel, Virginia Woolf, Edie Sediwick).Ce roman est aussi très intéressant car il parle de la création artistique, comment vient l'inspiration, et ne cache pas les vices du milieu de l'art aux apparences policées et feutrées.

Un grand coup de coeur !
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Aux États-Unis, Nora, quarante ans, artiste qui ne s'est jamais fait connaître est institutrice.
Elle tombe sous le charme d'un nouvel élève, le petit Reza., puis se lie d'amitié avec ses parents.
Avec Sirena, la maman, artiste qui commence à être reconnue, elle loue un atelier.
Nora est complètement fascinée par ses nouveaux amis.
C'est un beau portrait de femme en proie à ses doutes, ses colères, son appétit de vivre, son manque de reconnaissance.
J'ai trouvé par moment que c'était un peu long, je n'ai pas très bien compris l'oeuvre artistique de Sirena, mais le style est agréable.
En plus, Nora s'adresse souvent directement au lecteur, ce qui est plutôt sympathique.
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Nora a 42 ans. Elle vit seule dans un immeuble et exerce son métier d'institutrice avec talent.
Elle aurait voulu devenir artiste.
Nora a toujours suivi l'avis de ses parents et a observé en silence le refoulement de la personnalité de sa mère qui croyait bien se conduire en restant au foyer mais était malheureuse comme les pierres.
Cinq ans avant les faits du livre, elle accueille dans sa classe le petit Reza et se lie d'amitié avec les parents.
La maman, Sirena est artiste, complètement indépendante : le rêve de Nora.
On la découvre remplie d'une colère rentrée tellement bien exprimée qu'elle est très lourde à suivre au fil d'une lecture.
Très bien écrit, très bien traduit mais trop lent et pesant pour moi.






























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Nora, institutrice américaine d'une quarantaine d'années, célibataire sans enfant, va soudainement voir sa vie bouleversée par l'arrivée d'une famille d'expatriés en provenance de Paris.composée d'une artiste italienne, d'un intellectuel d'origine libanaise professeur à l'École Normale et de leur fils Reza udont Nora sera l'institutrice.

Portait toute en finesse et en intensité d'une femme sans histoire , en apparence bien dans sa peau, mais qui va s'évérer au final pleine de regrets et de renoncement inavoués dans une confession lucide et sans affect sur cette vie toute en obeissance et en résignation.


Par cette relation triangulaire qui va renvoyer la narratrice à ses espoirs et ses rêves, mais aussi ensuite à ses doutes et interrogations existentielles, La femme d'en haut s'avère être un très beau roman qui nous fait penser mine de rien aux romans victoriens, sur ces femmes prisonnière des conventions, , et qui essaient de s'en affranchir. à n'importe quel prix.

L'écriture sobre, gracieuse et élégante de Claire Messud, une des grandes romancières américaines, dont tous les romans ne sont pas encore traduits en français rend un bel hommage à tous ces femmes- et ces hommes aussi- persuadés d'être transparents dans nos grandes villes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai lu le roman en anglais, ce qui m'a valu quelques visites au dictionnaire qui ont ralenti quelque peu ma lecture sans toutefois la plomber. Malgré cette difficulté, j'ai été happée par sa lecture. J'ai trouvé le propos intelligent, d'une certaine façon féministe sans être militant, l'analyse psychologique et sociologique fine. Bien sûr, on trouve que Nora a une propension à se faire exploiter plus que la moyenne des gens mais on l'aime justement pour son altruisme et aussi son intelligence. Tout est dans les nuances et même si on la trouve quelque peu naïve, on n'anticipe pas ce qui a pu réveiller sa colère.
C'est un roman d'amour mais pas au sens où on l'entend habituellement et ce n'est pas seulement ça. On y trouve aussi des réflexions fort pertinentes à propos de l'art et des artistes, à propos de la commercialisation de l'art et de la reconnaissance des artistes; à propos aussi, mais de manière moins explicite, de ce qu'est une carrière universitaire; à propos, enfin, de l'appartenance à une culture et la difficulté de vivre l'exil même temporaire. C'est cela aussi mais ce serait réduire la portée du roman. J'ai été fascinée par cet objet qui présente de multiples facettes.
En résumé, c'est une belle découverte que ce roman et dont la lecture m'incite à aller découvrir d'autres oeuvres d'une auteure que je ne connaissais pas.
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La narratrice Nora est institutrice. Elle vit aux Etats-unis. Proche de la quarantaine, elle n'a pas d'enfant et s'intéresse donc à un des enfants de sa classe, un enfant dont le père est français d'origine libanaise et dont la mère est italienne. Ceux ci sont la juste pour un an pour raison professionnelle.
Sans tout dévoiler, Nora noue une relation particulière avec chacun des trois membres de la famille.
Ce roman m'a beaucoup intéressée pour sa relation à l'art : Nora est « miniaturiste » et Sirena est artiste plasticienne. Sont également évoqués le désir d'enfant, la charge de parents vieillissant, les choix de vie que l'on fait à 20,30 ou 40 ans.

La fin est surprenante, fracassante pour Nora (et très réussie)
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