Si la démocratie a une utilité, c'est de permettre que la voix du peuple soit entendue et sa volonté respectée. Ce n'est pas de l'idéalisme, c'est une réalité. Et une responsabilité.
C'est du narcissisme d'aimer un mur et de lui en vouloir de ne pas être aimé en retour. De la perversité. Le véritable amour est partagé, il s'épanouit dans la réciprocité. On ne peut pas aimer vraiment sans recevoir de tendresse en retour, sinon ce n'est qu'une obscession, une projection. C'est puéril.
Beaucoup de plaisir à lire ce livre. Non, on n'a nullement envie de s'identifier à ces personnages, qu'on se réjouit plutôt de voir s'avancer, inéluctablement, vers la catastrophe. Catastrophe de leur petite vie superficielle -- ils pourraient tout avoir et pourtant ils ne sont presque rien -- confrontée à la catastrophe majeure : celle qui rend encore plus vains leurs efforts pour exister, et plus mesquines leurs petites trahisons. Seule Annabel sort du lot par sa droiture, son honnêteté et son engagement sincère. Et c'est finalement celui qui fait tâche dans ce monde d'intellectuels méprisants, le jeune et idéaliste Bootie, qui est le seul à avoir le courage de rompre avec le passé et avec cette société de faux-semblants, pour pouvoir un jour devenir "un homme plein de qualités", celui qui les surprendra tous.
Danielle se dit que le fait de devenir adulte, de trouver un compagnon vous éloignait de la joie de vivre, comme si, tel un amphibien on ne respirait plus de la même façon : le rire, jadis ingrédient vital, défoulement toujours renouvelé qui rendait supportables l'isolement, les épreuves et la peur, était remplacé par le besoin de stabilité: officiellement satisfait, résigné, rassuré, on finissait par redouter l'humour et sa capacité à déstabiliser.
Les actes comptent plus que les paroles.
The truth was all anyone had to hold on to.