Citations sur Les vraies gens : Sociologie de trottoir (48)
Avec le mouvement #MeToo est venue l'angoisse. Celle d'un monde qui change. "Vous vous rendez compte, on ne pourra plus draguer. On ne pourra même plus prendre l'ascenseur avec une fille sans risquer qu'elle porte plainte contre nous", m'a dit un homme outré. L'oppression est à nos portes. Bientôt les femmes ne voudront plus tolérer l'intolérable !
#JeSuisTestostérone
(...)
Dernier argument fréquent : celui des prétendues 'pulsions incontrôlables' qui justifieraient les agressions à répétition par les hommes. Si tel était vraiment le cas, serait-ce une bonne idée de leur confier le bouton de la bombe atomique dans l'immense majorité des pays du monde ? Autant confier un fusil de tireur d'élite à un parkinsonien.
(p. 73 & 76)
Pendant qu'elle se cloisonne, l'humanité oublie qu'elle n'est qu'un petit miracle au milieu du néant, une espèce parmi d'autres posée sur un minuscule bout de caillou qui danse autour d'une étoile*.
*J'arrête là parce que j'ai l'impression d'écrire une chanson de Cabrel.
" Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot demande un esprit rare", disait Michel Rocard.
Dans la majorité des cas, ces discours [xénophobes, homophobes, sexistes] sont tenus par des personnes ignorantes des réalités, influencées par certains médias volontairement rétrogrades. Ils répètent des inepties entendues çà et là, sans jamais les remettre en question. Ils tombent ainsi dans le panneau du fameux bouc émissaire que les élites dirigeantes utilisent pour asseoir leur pouvoir et conserver leur position. Pourquoi se laissent-ils ainsi berner ? A qui la faute ? La flemme, le manque de temps, d'éducation à l'esprit critique ? Quoi qu'il en soit, nous avons tous en nous une tendance à être plus attentif aux arguments qui confortent nos opinions. Personne n'est à l'abri.
(p. 17-18)
J'ai remarqué que les gens qui commencent leurs phrases par " sans vouloir être..." vont précisément être ce qu'ils ont dit qu'ils ne voulaient pas être. Exemple : Un jour, un monsieur m'a dit "sans vouloir être machiste, je trouve que les femmes ne sont pas aptes à occuper des postes de pouvoir ". Disons que pour le prix Olympe de Gouges, ça s'annonce quand même compliqué pour lui.
Chaque religion est ainsi prompte à se victimiser à la moindre occasion. (...)
Les plus organisés dans la contestation sont les fondamentalistes catholiques. Courriers, plateaux télé, débats, tout l'arsenal de la chouinerie est déployé dès qu'un propos dépasse d'un cheveu le cadre de la déférence envers Jésus et ses copains. C'est d'ailleurs souvent à cette occasion que ceux qui déplorent à longueur d'éditos que "nous vivons sous la dictature de la cancel culture" proposent de nous virer.
(p. 161-162)
"Le problème avec le monde, c'est que les gens intelligents sont pleins de doutes, et les cons sont pleins de certitudes", disait Charles Bukowski.
Du coup, je me suis souvent amusé à demander à ces personnes : « Ça veut dire quoi être français ? » Ça ne peut pas être la langue puisqu’elle est parlée dans d’autres pays ; ça ne peut pas être le lieu de résidence puisque des Français vivent à l’étranger ; ça ne peut pas être seulement le lieu de naissance parce que des étrangers naissent sur le sol français ; ça ne peut pas être le fait de payer ses impôts en France puisque Florent Pagny est français ; ça ne peut pas être de « respecter les lois de notre pays » puisque Nicolas Sarkozy est français. Bref, il semble bien que rien ne puisse totalement définir cela.
Depuis quelque temps, ce qu'on appelle 'la crise migratoire' - expression traduisant une simple volonté pour des individus de ne pas mourir - a exacerbé les passions autour d'un potentiel envahissement, de la crainte de l'autre, forcément dangereux, dans une nation dirigée par des élus soi-disant progressistes. L'Etat français serait-il xénophobe ? Pour le vérifier, mon ami Cédric Herrou propose un petit exercice de pensée : "Qu'en serait-il si nous remplacions les personnes noires qui s'entassent dans des bateaux par des jeunes filles blondes aux yeux bleus ? Les laisserait-on également crever en silence ?" Poser la question, c'est y répondre.
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[ on l'a eue depuis, la réponse, en voyant le formidable accueil dont peuvent bénéficier les Ukrainien(ne)s ]
Sans mauvais jeu de mots, l'argent est source de bien des infortunes.