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EAN : 9782253941279
192 pages
Le Livre de Poche (06/09/2023)
3.97/5   147 notes
Résumé :
Depuis huit ans, pour sa chronique quotidienne sur France Inter, Guillaume Meurice interroge les gens dans la rue, sur les marchés, dans des salons professionnels, à l’Assemblée nationale. Dans les paroles de simples citoyens, les discours des lobbyistes, ou les soliloques des parlementaires, il traque et dissèque les fausses évidences, les contradictions, les éléments de langage, l’illusion du bon sens. Il en retire ici la substantifique moelle, livrant au passage ... >Voir plus
Que lire après Les vraies gens : Sociologie de trottoirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Quatre soirs par semaine ♪♫, Guillaume Meurice régale les auditeurs de 'Par Jupiter' avec ses chroniques élaborées à partir de paroles de 'vraies gens', selon le principe du micro-trottoir.
« Je les aborde toujours avec le micro, siglé France Inter, éteint. J'explique mon sujet du jour et demande si la personne a un avis dessus. Si oui, la discussion peut s'engager. Pour le meilleur ou pour le pire. »
On entend beaucoup de 'pire', mais son idée n'est pas de prendre les gens pour des cons, plutôt de nous montrer qu'on a tous nos étroitesses d'idées, nos raccourcis, nos paradoxes. Et c'est très facile à vérifier en s'aventurant sur certains terrains - politiques, sociaux, religieux...
.
L'auteur ne se considère pas comme journaliste, mais comme humoriste.
Pour moi, qui le connais depuis cinq ans (merci Laurence 😘) et suis assidument ses différents 'travaux', cet homme, aussi 'gauchiasse', intelligent & cultivé que sexy et drôle, est le professeur de culture générale qu'on devrait avoir au lycée, le bon copain d'une giga-bande qu'on aimerait rejoindre (et plus si affinités) : PE Barré, Aymeric Lompret, Thomas VDB, Cédric Herrou, Philippe Poutou... ma grande famille de coeur de gens 'bien'.
Guillaume Meurice est un éducateur de conscience indispensable, qui m'a beaucoup ouvert l'esprit.
.
Cet ouvrage n'est pas un recueil des chroniques diffusées sur France Inter. Pas non plus, comme l'indique le bandeau, une plongée dans les 'coulisses du moment Meurice'. Il m'a un peu déçue, car l'auteur ne fait que synthétiser ses idées que j'approuve mais que je connais par coeur, et j'ai trouvé que ses traits d'humour, savoureux à la radio, sont lourds ici et tombent à plat (car maintes fois entendus ?).
.
Je conseille vivement malgré tout, et je vais prêter mon ouvrage - d'autant plus précieux que l'auteur y a mis des bisous vannetais ! 😘
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Avec "Les vraies gens" Guillaume Meurice conserve totalement l'esprit de sa chronique satirique de "Par Jupiter !" sur France Inter. Caustique, son ton fait tour à tour rire jaune, grincer des dents mais aussi franchement éclater de rire. Il nous laisse aussi bien souvent bouche bée devant ce que révèlent ses micros-trottoirs.

"Sociologie de trottoir", voilà le sous-titre de cet "essai" qui est davantage un témoignage, voire parfois une forme de justification d'une méthode à l'audace qui ne plaît pas à tout le monde. Mais qui peut plaire à tout le monde ? Qui le souhaites, d'ailleurs ?

Forcément, après montage, on peut faire dire tout ce qu'on veut à n'importe qui et pourtant, c'est quand même sur les trottoirs, dans la rue, que se forme depuis toujours l'opinion publique. Hier essentiellement au bistrot, aujourd'hui dans les salons événementiels, sur les marchés de quartier, dans la salle des quatre colonnes de l'Assemblée Nationale, un peu partout, les propos recueillis font souvent mal à l'âme comme seule la vérité sait le faire.

J'aime bien Guillaume Meurice, je l'ai vu en spectacle il y a quelques années et il m'avait même dédicacé un rouleau de PQ, accessoire de scène qu'il avait jeté dans la salle après un exposé que le marketing et qui avait atterri sur mes genoux. J'apprécie son humour et son côté provocateur même si je n'adhère pas à tout ce qu'il pense. Cela ne l'empêchera pas de dormir de savoir qu'il n'est pas mon gourou ; je trouve son approche vraiment pertinente. Il se définit comme un clown et je pense que c'en est un très bon. D'ailleurs, son dernier roman - "Le roi n'avait pas ri" - m'attend sur ma table basse, je vais donc le découvrir chroniqueur historique après l'avoir apprécié comme chroniqueur* d'opinion publique.

*Ne lui dites surtout pas qu'il est journaliste, il pourrait vous faire une grimace et vous mettre en boîte !


Challenge RIQUIQUI 2022
Challenge MULTI-DEFIS 2022
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Non, Les Vrais gens n'est pas le recueil ou le condensé des savoureux, drôles et parfois édifiants micro-trottoirs de Guillaume Meurice que l'on peut (que l'on doit) écouter sur France Inter. C'est bien mieux (car après tout ses chroniques sont toutes dispos sur podcasts), il s'agit plutôt d'un essai sincère et pas prétentieux ni lénifiant pour un sou sur ses reportages, ses réflexions, ses doutes, ses limites. En avant-propos, il précise bien " Je ne suis pas journaliste, pas sociologue, pas universitaire, pas philosophe, pas chercheur, pas scientifique, pas sondeur. Je ne suis spécialiste de rien. Je suis expert en que dalle", "Je suis juste un type qui trimballe son micro" de la rue à l'Assemblée Nationale. La répartie taquine, sourire aux lèvres (ça énerve certains), toujours courtois (même devant les plus cons des racistes ou des machos, les plus hypocrites des hommes et femmes politiques), Guillaume Meurice n'aime rien tant que les échanges, les joues verbales et "écouter les murmures de l'opinion publique". Et tout cela, tient-il à préciser, sans prendre les gens pour des cons (...même s'ils le sont), avec tendresse et parfois avec stupéfaction devant les âneries que certains peuvent débiter.
Entrecoupé de moments "off" et de photos clins d'oeil sur son quotidien à la radio, cet essai confirme tout le bien que je pense de Guillaume Meurice. Pour l'avoir vu deux fois sur scène, pour l'avoir vu continuer à échanger avec son public (dont moi, la chance) après une heure et demi de scène, avec simplicité, gentillesse, écoutant les uns et les autres, je ne pouvais qu'être curieuse et ravie d'en savoir un peu plus sur les coulisses de ses chroniques.
Pas du tout objective je l'avoue (mais que pourrais-je lui reprocher à part qu'il ne mange pas de saucisson ?), j'ai savouré ce livre sincère et intelligent.
(Merci à Lucile alias monalisaklaxon pour cette découverte)
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Après le Roi n'avait pas ri et toujours chez JC Lattès, l'humoriste Guillaume Meurice passe du roman à l'essai en utilisant à son tour les chroniques radio qu'il produit chaque semaine pour rencontrer Les vraies gens.

Chronique de chroniques
Comme bon nombre d'autres chroniqueurs, Guillaume Meurice est tenté de rentabiliser le temps (sûrement long) passé à préparer ses chroniques quasi quotidiennes sur France Inter, dans l'émission de Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek (« Si tu écoutes, j'annule tout », puis « Par Jupiter », et enfin cette année « C'est encore nous »). Toutefois, et c'est tout à son honneur, Les vraies gens ne sont pas une simpliste compilation de ce qu'il a déjà pu nous faire entendre par ailleurs. Tout au contraire, chaque chapitre est une thématique que l'auteur a abordée des dizaines de fois dans ses chroniques et qu'il se plaît à développer de manière ironique à partir de citations / poncifs comme « moi vous savez, je ne suis absolument pas raciste, mais… », « pour qu'il y ait des riches, il faut bien qu'il y ait des pauvres. C'est comme ça, c'est la vie ! » ou bien « Il faut apprendre aux filles qu'elles sont désirables et que ce désir peut être la cause de violence ». le tout est agrémenté en alternance de reportages photos hashtagués et de moments « off » sur ses anecdotes les plus délirantes ou paradoxales de ses micro-trottoirs.

Essai de témoignage
Ce qui est surtout intéressant, c'est de voir à quel point Guillaume Meurice est capable d'analyser toutes les prises de parole de politiciens, de représentants patronaux ou de simples citoyens sans jamais se départir de son humour, de son écriture ciselée (parce que quand même, ce n'est pas écrit à la va-vite) et de son envie de comprendre : son inimitable « expliquez-moi ça » reste la plus désarmante des réparties face à un poncif mal placé. Bien évidemment Guillaume Meurice n'est « qu'un » humoriste, et il le précise bien lourdement dès les premières pages tant la différence est essentielle avec les métiers que certains voient en lui. Il n'a pas pour but une vérité scientifique en sociologie, en journalisme ou en philosophie, il cherche à comprendre ; en cela, il témoigne de sa propre quête de vérité dans un monde aussi paradoxal que le nôtre. Guillaume Meurice sous-titre son essai « Sociologie de trottoir » et à raison : il n'est pas universitaire, mais son travail mériterait tout de même une reconnaissance plus conséquente, tant d'un point de vue littéraire que sociologique, car ses reportages sont toujours des sources audio bien utiles.

Les vraies gens sont donc un vrai-faux essai très réussi, loin des simples reprises de chroniques habituelles, et proche de ses autres ouvrages, même s'il a déjà montré qu'il savait naviguer dans des registres très variés.

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Guillaume Meurice est surtout connu pour ses chroniques quotidiennes sur France Inter, réalisées à partir de micro-trottoirs. Il y mêle de courts extraits de réponses à ses questions, et ses commentaires. Ces derniers sont généralement plus ironiques qu'acerbes, mêmes lorsque les propos de ses "cobayes" sont ineptes, ce qui est très souvent le cas (racistes assumés, homophobes, personnes estimant que chacun à la place qu'il mérite dans notre société, catholiques intolérants, parfois le tout à la fois…).
Certes, le format de l'interview ne laisse guère la possibilité aux personnes interrogées de présenter un argumentaire construit. Leurs propos sont cependant généralement si clairs et outranciers qu'il vaut mieux en rester là ! Il faut dire que Meurice est doué pour traquer les contradictions dans le langage des personnes qu'il interroge. Or nous portons tous de telles contradictions : entre ce que nous pouvons énoncer en fonction de la manière dont la question est abordée, et entre ce que nous pensons et nos comportements.
J'aime l'esprit de Meurice dans ces chroniques mais en suis arrivé à les trouver un peu lassantes, voire faciles (avec un personnage comme "Roger", il n'est pas nécessaire de discuter longuement pour obtenir quelque déclarations fracassantes, et à la sortie d'une messe intégriste non plus…).

Dans cet ouvrage, Meurice explique son travail et montre le regard qu'il porte sur les personnes qu'il rencontre, en dénonçant d'abord les préjugés. J'ai trouvé la lecture de cette analyse plus intéressante que l'audition de la plupart de ses chroniques, Meurice leur donnant du sens. Ceci étant dit, si je le croise un jour pour une interview, je m'enfuirai… car je crains moi aussi de faire partie des « vrais gens » ! (même si je n'entre pas dans les catégories citées dans mon premier paragraphe…).
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Avec le mouvement #MeToo est venue l'angoisse. Celle d'un monde qui change. "Vous vous rendez compte, on ne pourra plus draguer. On ne pourra même plus prendre l'ascenseur avec une fille sans risquer qu'elle porte plainte contre nous", m'a dit un homme outré. L'oppression est à nos portes. Bientôt les femmes ne voudront plus tolérer l'intolérable !
#JeSuisTestostérone
(...)
Dernier argument fréquent : celui des prétendues 'pulsions incontrôlables' qui justifieraient les agressions à répétition par les hommes. Si tel était vraiment le cas, serait-ce une bonne idée de leur confier le bouton de la bombe atomique dans l'immense majorité des pays du monde ? Autant confier un fusil de tireur d'élite à un parkinsonien.
(p. 73 & 76)
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Dans la majorité des cas, ces discours [xénophobes, homophobes, sexistes] sont tenus par des personnes ignorantes des réalités, influencées par certains médias volontairement rétrogrades. Ils répètent des inepties entendues çà et là, sans jamais les remettre en question. Ils tombent ainsi dans le panneau du fameux bouc émissaire que les élites dirigeantes utilisent pour asseoir leur pouvoir et conserver leur position. Pourquoi se laissent-ils ainsi berner ? A qui la faute ? La flemme, le manque de temps, d'éducation à l'esprit critique ? Quoi qu'il en soit, nous avons tous en nous une tendance à être plus attentif aux arguments qui confortent nos opinions. Personne n'est à l'abri.
(p. 17-18)
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Depuis quelque temps, ce qu'on appelle 'la crise migratoire' - expression traduisant une simple volonté pour des individus de ne pas mourir - a exacerbé les passions autour d'un potentiel envahissement, de la crainte de l'autre, forcément dangereux, dans une nation dirigée par des élus soi-disant progressistes. L'Etat français serait-il xénophobe ? Pour le vérifier, mon ami Cédric Herrou propose un petit exercice de pensée : "Qu'en serait-il si nous remplacions les personnes noires qui s'entassent dans des bateaux par des jeunes filles blondes aux yeux bleus ? Les laisserait-on également crever en silence ?" Poser la question, c'est y répondre.
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[ on l'a eue depuis, la réponse, en voyant le formidable accueil dont peuvent bénéficier les Ukrainien(ne)s ]
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Du coup, je me suis souvent amusé à demander à ces personnes : « Ça veut dire quoi être français ? » Ça ne peut pas être la langue puisqu’elle est parlée dans d’autres pays ; ça ne peut pas être le lieu de résidence puisque des Français vivent à l’étranger ; ça ne peut pas être seulement le lieu de naissance parce que des étrangers naissent sur le sol français ; ça ne peut pas être le fait de payer ses impôts en France puisque Florent Pagny est français ; ça ne peut pas être de « respecter les lois de notre pays » puisque Nicolas Sarkozy est français. Bref, il semble bien que rien ne puisse totalement définir cela.
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Chaque religion est ainsi prompte à se victimiser à la moindre occasion. (...)
Les plus organisés dans la contestation sont les fondamentalistes catholiques. Courriers, plateaux télé, débats, tout l'arsenal de la chouinerie est déployé dès qu'un propos dépasse d'un cheveu le cadre de la déférence envers Jésus et ses copains. C'est d'ailleurs souvent à cette occasion que ceux qui déplorent à longueur d'éditos que "nous vivons sous la dictature de la cancel culture" proposent de nous virer.
(p. 161-162)
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Videos de Guillaume Meurice (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Meurice
FESTIVAL DES UTOPIALES 2023
La propagation du mal
Zombies, aliens, virus, fausses rumeurs : ce sont des fléaux qui se propagent, des épidémies qui se diffusent insidieusement ou avec une rapidité létale. Réification de la monstruosité, du renoncement à l'empathie et la compassion, ils montrent comment se transmet et s'installe l'inhumanité. Comment les sociétés sombrent-elles dans le fascisme, comment la science-fiction en rend-elle compte ?
Avec Christian Lehmann, Guillaume Meurice Modération : Mel Andoryss
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