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Citations sur Humaine, trop humaine (25)

Nulle société ne peut être stable quand toute une catégorie de travailleurs travaille tous les jours, toute la journée avec le dégoût. Le corps est parfois épuisé, le soir, au sortir de l’usine, mais la pensée l’est toujours, et d’avantage. Un ouvrier ne peut rien s’approprier par la pensée dans l’usine. Les machines ne sont pas à lui ; il sert l’une ou l’autre selon qu’il en reçoit l’ordre. Il les sert, il ne s’en sert pas ; elles ne sont pas pour lui un moyen d’amener un morceau de métal à prendre une certaine forme, il est pour elles un moyen de leur amener des pièces en vue d’une opération dont il ignore le rapport avec celles qui précèdent et celles qui suivent. Il serait bon que chaque ouvrier voit, achevée, la chose à laquelle la fabrication de laquelle il a eu une part si minime soit-elle, et qu’on lui fasse saisir quelle part exactement il y a prise. Il faudrait que l’homme sache ce qu’il fait, mais si possible qu’il en perçoive l’usage, que, pour chacun, son propre travail soit un objet de contemplation. – Simone Weil (1909-1943)
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DS 19. La nouvelle Citroën. Conçue passionnément par des artistes inconnus. Consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet magique. Les emboîtements de ses plans intéressent. Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement. Ses éléments, juxtaposés, tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse. Point de vulgaires fenêtres, mais une mise en rapport de ans d’air et de vide, ayant la brillance des bulles de savon et le bombé d’un jeune sein. Les accessoires sont sensuels : petits leviers qu’on effleure d’un doigt, clignotants battant des cils, essuie-glaces torrides. C’est la sublimation de l’ustensilité qu’on retrouve dans les arts ménagers. La DS se tâte plus qu’elle ne se regarde. C’est la grande phase tactile de la découverte. On glisse la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient les fenêtres. On se frotte au rétroviseur. La voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse. L’objet est complètement approprié. Le petit-bourgeois exulte. Joints touchés, rembourrages palpés, sièges essayés, portes caressées, carrosserie éros-dynamique. – Roland Barthes (1915-1980)
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Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons vers la catastrophe de la naissance. La peur de la mort n’est que la projection dans l’avenir d’une peur qui remonte à notre premier instant. Il nous répugne, c’est certain, de traiter la naissance de fléau : ne nous a-t-on pas inculqué qu’elle était le souverain bien, que le pire se situait à la fon et non au début de notre carrière ? Le mal, le vrai mal est pourtant derrière, et non devant nous. Il y a dans le fait de naître une telle absence de nécessité, que lorsqu’on y songe un peu, faute de savoir comment réagir, on s’arrête à un sourire niais. L’appesantissement sur la naissance n’est en rien d’autre que le goût de l’insoluble poussé jusqu’à l’insanité. – Emil Cioran (1911-1995)
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Je doute soudain de ma capacité à leur faire apparaître un nouveau mouvement de pensée philosophique, la phénoménologie qui, avant moi, était comprise comme la science de l’apparaître, mais que désormais je voudrais présenter comme la science de ce qui n’apparaît justement pas à première vue, une phénoménologie de l’inapparent. J’aimerais qu’ils comprennent bien que je peux, pendant que je perçois, porter sur la perception le regard d’une pure vue, laisser le rapport au moi de côté ou en faire abstraction : alors la perception saisie et délimitée dans une telle vue est une perception absolue, dépourvue de toute transcendance, donnée comme phénomène pur au sens de la phénoménologie. Je ne sais pas si ça va bien se voir. – Edmund Husserl (1859-1938)
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Sainte-Beuve a dit : L’œuvre d’un écrivain est avant tout le reflet de sa vie et pourrait s’expliquer par elle. Balivernes. Sainte-Beuve n’a rien compris à ce qu’il y a de particulier dans l’inspiration et le travail littéraire, et ce qui le différencie entièrement des occupations des autres hommes et des autres occupations de l’écrivain. Sa méthode méconnaît ce qu’une fréquentation un peu plus profonde avec nous-mêmes nous apprend : un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société dans nos vices. L’homme qui fait des vers et qui cause dans un salon n’est pas la même personne. L’œuvre de l’écrivain n’est pas le reflet de la vie de l'écrivain. – Marcel Proust (1871-1922)
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- Ooooh Gottlob ! Ta langue me rend dingue ! L'accent, les déclinaisons, le verbe à la fin... Pour moi, l'allemand, c'est du Kamasutra !
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[…] Ne cherchez pas le buzz, pensez pérenne. Évitez le confusant, soyez en phase avec le lisible. Quel que soit votre secteur d’activité, vous devez être efficaces et viser le quick-win, ne forgettez jamais ça. Il peut être impertinent de s’inspirer des tendances actuelles du’au jour d’aujourd’hui pour se démarquer de la concurrence. Mais restez yourself, hashtaguez votre moi from schratch. La couleur est un élément hyper important. Ne mettez pas seulement en avant vos goûts personnels, focusez sur uneteinte win-win qui merge bien. Testez la valo de vos drafts auprès des jeunes loups de boîtes et pivotez si besoin. Si vous avez une contre-prop’ à m’up dater, je suis preneur. Ne soyez pas pending, soyez disruptifs. J’ai envie de dire yapuka.

[pp. 36-37, Aristote et son logos, ou plutôt… ses logos]
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Commençons par la considération des choses les plus communes, à savoir le corps que nous touchons et que nous voyons. Prenons par exemple un morceau de cire. Mais voici qu’on l’approche du feu. Ce qui y restait de sa saveur s’exhale, sa couleur change, sa figure se perd. Il devient liquide il s’échauffe, à peine peut-on le toucher. La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu’elle demeure et personne ne peut le nier. Qu’est-ce donc que l’on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? N’est-ce pas que j’imagine que cette cire est capable de devenir carrée et de passer du carré à la forme triangulaire ? Non, certes, ce n’est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoir une infinité de semblables changements, et je ne saurais parcourir cette infinité par mon imagination. Par conséquent cette conception que j’ai de la cire ne s’accomplit pas par la faculté d’imaginer. Il n’y a que mon entendement seul qui la conçoive. Quelle est cette cire qui ne peut être conçue que par l’entendement ou l’esprit ? Certes, c’est la même que je vois, que je touche, que j’imagine, et la même que je connaissais dès le commencement. Mais ce qui est à remarquer, sa perception, n’est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, mais seulement une inspection de l’esprit, laquelle peut être imparfaite et confuse, ou bien claire et distincte… - René Descartes (1596-1650), in Méditations métaphysiques
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La femme est un moyen terme entre l’homme et le reste du règne animal. Elle est un diminutif d’homme, à qui il manque un organe pour devenir autre chose qu’un éphèbe. L’infériorité intellectuelle de la femme est avérée, organique et fatale. L’être humain complet, c’est le mâle qui, par sa virilité, atteint le plus haut degré de tension musculaire et nerveuse, et, par-là, le maximum d’action dans le travail et le combat. La femme est un être passif, un réceptacle pour les semences que l’homme produit, un lieu d’incubation, comme la terre pour le grain de blé. Semence ! Elle n’entre en exercice que sous l’action fécondante de l’homme. Semence, semence ! La femme, comme l’homme, a cinq sens, elle marche, se nourrit, sent, agit. Mais il lui manque pour égaler l’homme, de produire des germes. Semence ! Semence ! Semence ! De même, au point de vue de l’intelligence, il lui manque de produire des germes, c’est-à-dire des idées. Sans l’homme, elle ne sortirait pas de l’état bestial. – Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865)
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I, comme Idée. L’idée traverse toutes les activités créatrices. Créer, c’est avoir une idée. L’idée, en philosophie, se présente sous forme de concepts. Un peintre n’a pas moins d’idées qu’un philosophe. L’artiste, lui, crée des percepts, c’est-à-dire un ensemble de perceptions et de sensations qui survient à ceux qui les éprouvent. D, comme Désir. La philosophie du désir, ça consiste à dire aux gens : n’allez pas vous faire psychanalyser, n’interprétez jamais, expérimentez des agencements. L, come Littérature. Les personnages de littérature sont de grands penseurs. Ils nous font penser. Si bien qu’une œuvre littéraire trace autant de concepts en pointillés que de percepts. J, comme Joie. Évitons les passions tristes et vivons avec la joie pour être au maximum de notre puissance, dit Spinoza., qui a fait de la joie un concept de résistance. La joie, c’est tout ce qui consiste à remplir une puissance. Au contraire, la tristesse, c’est être séparé d’une puissance on se croyait capable. P, comme Philosophe. Un mauvais philosophe, c’est quelqu’un qui n’invente pas de concepts, qui ne pose aucun problème, qui se contente de donner des opinions. – Gilles Deleuze (1925-1995)
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