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EAN : 9782848652337
139 pages
Sarbacane (08/09/2008)
4.14/5   120 notes
Résumé :
Vous aimez la littérature? Vous êtes capable de citer tout Racine sans oublier un seul alexandrin? Vous connaissez la date de naissance de Rabelais et le plat préféré de Proust? Ce livre est pour vous. Vous détestez la littérature? Vous avez tendance à confondre Flaubert et Voltaire? Vous pensez qu'un Romantique, c'est un type qui aime la Saint-Valentin? Ce livre est pour vous...
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Les moutons de l'ignorance ont détalé devant l'esprit éclairé de la Renaissance.
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Ce tome contient un essai complet sous la forme d'une bande dessinée. Il a été réalisé par Catherine Meurisse, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Sa parution initiale date de 2008. Il comprend cent-trente et une pages de bande dessinée. le tome s'ouvre avec une préface d'une page, rédigée par François Cavanna (1923-2014), louant la capacité de l'autrice à plonger le lecteur dans un endroit, en deux traits de plumes avec simplement quelques taches, quelques griffures, et rien n'y manque. Il met en avant tout ce qu'elle y a mis : son humour, sa rosserie, sa spontanéité, et des choses en plus. L'ouvrage se termine avec une sorte de page de remerciements : un dessin en dessous avec deux groupes d'auteurs, ceux retenus à gauche, et ceux pour lesquels il n'y avait plus de place à droite. Au-dessus du dessin la mention, Ce livre n'aurait pas pu se faire sans… et la liste de la vingtaine d'écrivains qui apparaissent dans la bande dessinée ; puis la mention Mais il aurait aussi pu se faire avec…, suivie par une liste de trente-sept autres écrivains (et des points de suspension) pour lesquels la bédéiste n'a pas disposé de la place nécessaire pour le faire figurer.

Moyen âge. Renart est en train de chanter une chanson, en s'accompagnant avec son luth, un château dans le lointain, en plein hiver. Les paroles de la chanson : Dans la douceur de la saison nouvelle, les oiseaux chantent chacun dans leur latin. Il apporte la joie en chantant, divertit les dames à l'abri dans leurs châteaux. Voici Renart le troubadour, qui va vous parler de la littérature de son temps. Perché sur une branche dénudée, un oiseau lui crie Bravo ! Renart continue en parlant : la littérature médiévale s'étend sur sept siècles. Alors que le Moyen Âge commence au cinquième siècle et finit à la moitié du quinzième, la littérature française émerge au neuvième et prend son essor au onzième. Elle s'épanouit au douzième siècle et évolue encore au treizième. Que de chiffres… Renart s'est rapproché du château et il continue : elle s'appuie sur les modèles littéraires antiques, mais reflète aussi un monde nouveau en mutation. Regardant par une fenêtre, il désigne ceux qui ont le monopole de l'écriture : les hommes d'église, qui s'expriment en latin littéraire.

Mais dans la rue, c'est le latin vulgaire qui est parlé. Et cette langue parlée évolue tant que ceux qui n'ont pas fait d'études ne comprennent plus le latin littéraire, et que la France finit par se diviser : au nord de la Loire on parle la langue d'Oil, au sud la langue d'Oc, sans compter les dialectes à l'intérieur. Bientôt, les clercs se mettent à écrire en langue vulgaire. Les hommes d'église décident de traduire tous leurs livres en langue romane, c'est-à-dire en français vulgaire. La littérature française était née. Et voilà que des quantités d'oeuvres accessibles à tous voient le jour. Dans le rôle des diffuseurs : les jongleurs. L'oralité est primordiale dans la culture médiévale. Trouvères, au nord, et troubadours, au sud, font leur apparition au onzième siècle. Ils peuvent pousser la chansonnette sous forme de rondeau, après quoi enchaîner avec une ballade, suivie d'une ritournelle, et pourquoi pas un canso d'amor ou une petit dansa. À cette époque on ne se gêne pas pour remanier les textes.

Premier album complet de l'autrice, il début par Renart se montrant facétieux et exposant la naissance de la littérature française pendant huit pages. D'un côté, cela peut rappeler les manuels scolaires correspondants, utilisés au lycée, avec une pagination moindre, un choix d'auteurs réduits, et des extraits limités à une ou deux phrases quand il y en a. Catherine Meurisse consacre des chapitres de deux à huit pages, à une vingtaine d'auteurs classiques, en commençant par Chrétien de Troyes (1130-1180), pour finir par le couple Jean-Paul Sartre (1905-1980) et Simone de Beauvoir (1908-1986). La dimension scolaire disparaît dès la fin de la séquence introductive, pour passer dans une forme de présentation plus personnelle. L'introduction elle-même sort du cadre encyclopédique ne serait-ce que par les dessins. L'autrice réalise une vraie bande dessinée, et pas un texte qui serait complété par des images après coup. Pour ses dessins, elle a choisi une esthétique avec des caractéristiques marquées. Il ne s'agit pas d'une approche photoréaliste, mais plus d'une apparence entre la caricature et le dessin spontané. Ainsi Renart est représenté comme un renard anthropomorphe, avec des pieds et des mains trop petits par rapport à son corps, une tête une peut trop importante, et une bouche démesurée. Celui lui donne un air de personnage d'ouvrage pour enfant, avec des mouvements vifs qui évoquent également l'enfance. Les décors sont réalisés avec des traits de contour fins et un peu de guingois, sans segment parfaitement droit, mais en prenant bien soin de fermer chaque contour.

Au cours de cette séquence introductive, le lecteur constate également que l'artiste caricature les êtres humains de la même manière : petits pieds, petites mains, tête un peu plus grosse que les proportions anatomiques, exagération plus ou moins appuyées des expressions de visage. Tout cela apporte une touche d'enfance, de façon de concevoir son corps et de le représenter pas encore tout à fait adulte, apportant une touche humoristique qui désacralise ces auteurs, mais aussi qui rend apparent leur flamme intérieure, leurs convictions, leur force créatrice. L'artiste se place dans un registre s'apparentant à la caricature, tout en conservant une ressemblance avec les représentations habituelles des plus anciens, et avec les photographies ou les films existants pour ceux du vingtième siècle. Les décors donnent une sensation de légèreté et d'exactitude, de dessin fait rapidement, parfois d'après une référence. Comme le fait observer Cavanna dans son introduction : la dessinatrice fait gigoter les petits bonhommes pleins de génie, c'est trois fois rien, quelques taches, quelques griffures, et rien n'y manque, la ruelle de chez Balzac n'est pas la ruelle de chez Zola. Flaubert est un petit gros avec des moustaches tristes ; Balzac est un petit gros aux bajoues tremblotantes.

Dès la couverture, le lecteur voit la présence de l'humour visuel : ce pauvre Marcel Proust partageant la dégustation de madeleines pour des souvenirs avec Victor Hugo, Voltaire, Gustave Flaubert et Molière. Puis sur la page de titre, il voit Voltaire, Proust, Flaubert et Molière traverser à un passage piéton, dans une parodie de la pochette du disque Abbey Road (1969) des Beatles. L'humour se manifeste ensuite sous plusieurs formes : les emportements des écrivains, des gags visuels, des interprétations personnelles de certaines oeuvres, des commentaires iconoclastes en décalage avec la présentation respectueuse habituelle de chefs d'oeuvre. L'autrice sait faire usage de toutes les possibilités de la bande dessinée en matière de mise en scène, en mettant à profit le budget illimité pour des prises de vue complexe, des scènes avec de nombreux figurants, des décors historiques à foison, des effets spéciaux, des cascades, des gags visuels, etc. Elle se montre tout aussi inventive pour évoquer les écrivains de manière différente. L'utilisation de la gaudriole par François Rabelais (1483/1494-1553) pour exposer sa pensée sur l'éducation. Une séance chez le psychologue, allongé sur le divan pour Michel de Montaigne (1533-1592). Les répétitions du Cid avec Pierre Corneille (1606-1684) obligé de tout expliquer de ses intentions aux acteurs ayant bien du mal à comprendre. L'exposition de l'argument de Phèdre de Jean Racine (1639-1699) pour l'expliquer avec le point de vue de Catherine Meurisse indiquant comment elle l'a reçu. Une correspondance épistolaire entre Voltaire (1694-1778, François-Marie Arouet) & Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) pour mieux faire ressortir l'opposition de leur conception de l'humanité. Sept pages consacrées à la bataille d'Hernani (1830) de Victor Hugo (1802-1885) afin de faire comprendre la cabale orchestrée par la censure dans la presse, et l'antagonisme nourri par les classiques. La relation de couple entre Jean-Paul Sartre (1905-1980) et Simone de Beauvoir (1908-1986) pour faire apparaître la synergie entre leurs créations. Etc.

Lorsqu'il entame la bande dessinée, le lecteur se dit qu'il s'agit d'une forme d'ouvrage de vulgarisation de l'histoire de la littérature française, plus succinct qu'un manuel scolaire du fait de sa pagination et de l'absence d'extraits consistants des oeuvres, dont la lecture est rendue facile et plaisante par l'humour des remarques, et l'entrain de la narration visuelle. Au cours du chapitre consacré au XVIe siècle, avec Rabelais, la Pléiade, Joachim du Bellay, Montaigne, il se rend compte que l'autrice intègre son point de vue sur une façon de considérer les oeuvres, par exemple une critique de certaines composantes sociales dans Gargantua (1534), ou l'enjeu politique d'éduquer le Dauphin avec les fables de Jean de la Fontaine (1621-1695). Pour d'autres auteurs, le chapitre met en avant la vie qu'ils ou elles ont menée, ce qu'elle présente de liberté et d'engagement ou de rebelle, par exemple avec George Sand (1804-1876, Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil). Il peut également s'agir de techniques d'écriture, de conception d'un roman, comme pour Honoré de Balzac (1799-1850). le lecteur comprend que Catherine Meurisse raconte ainsi tout ce que ces auteurs et leurs oeuvres lui ont apporté, à elle en tant qu'être humain se construisant.

Un ouvrage qui s'avère être d'une facilité de lecture épatante, tout en contenant un fond solide. Il commence comme un cours de littérature française, exposé par un renard anthropomorphe facétieux. L'humour continue à être présent sous différentes formes tout du long de la bande dessinée, avec des présentations savoureuses de chaque auteur, chacun sous une facette particulière, chacune racontant en creux la relation entre elle et Catherine Meurisse, ce qu'elle lui a apporté.
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Catherine Meurisse a eu l'occasion d'avoir les lumières des projecteurs du fait qu'elle a échappé par un (heureux ) concours de circonstance à l'attaque de Charlie Hebdo qu'il n'est plus besoin de présenter...

Mais ici, rien à voir !

Dans cet ouvrage où elle mêle habilement humour et amour de la littérature pour nous offrir une bande dessinée qui montre de façon habile, intelligente et pédagogique l'évolution de la littérature française du Moyen-Age au XXème siècle.
L'objectif n'est pas d'être exhaustive mais cette bande dessinée a le mérite de rendre compte clairement le passage d'un mouvement de pensée à un autre tout en le remettant dans son contexte historico-social.

C'est un mon sens, un livre qui s'adresse autant à des lecteurs (plus ou moins) chevronnés de la lecture qu'a des plus jeunes que ce soit dans son intégralité ou avec quelques extraits seulement.

Qui a dit que la littérature était un sujet barbant ?

En ce qui me concerne, je m'en vais de ce pas remonter quelques classiques dans ma PAL ^^
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Une bande dessinée peignant des caractères aussi fascinants les uns que les autres.
En effet, cette bande dessinée propose des planches présentant les différentes personnalités littéraires qui ont marqué l'histoire de la France. Ces planches sont organisées par période : Moyen-âge, du XVI ème siècle au XXème siècle et narrent de façon succincte les péripéties de ces écrivains aux personnalités multiples. Il y a de l'humour, de la précision et de jolis petits clin d'oeil qui sont les ingrédients qui nous font passer un très bon moment. Il m'est souvent arrivé de rire ou de sourire à la lecture ! J'ai été particulièrement séduite par le passage sur Zola !
Les dessins sont éloquents et intéressants. Les couleurs sont rares mais donnent une ambiance particulière aux planches. Ce;a témoigne de l'identité de la scénariste.
Au niveau du contenu, comme le souligne les remerciements, il n'a pas été possible de présenter tous les génies de la littérature française mais des allusions ou des dessins ont permis d'y faire référence.
Un bémol? Certains passages et traits d'esprit sont difficiles à comprendre si on ne connait pas l'oeuvre à laquelle elles s'y réfèrent. Cela peut être décevant pour le lecteur.
Le public? Je recommande cet ouvrage en libre service en lycée à partir de la 1ère. En effet, à l'occasion du bac français, les élèves cultivent leurs connaissances sur le monde littéraire et pourront retrouver ce qu'ils ont appris dans cette bande dessinée. Autrement, il est possible d'exploiter certaines planches en 3e dans le cadre d'une étude de l'oeuvre d'un des personnages présenté dans la bande dessinée.
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Sous titré : Petit précis de la littérature français, MES HOMMES DE LETTRES est pour Catherine Meurisse l'occasion de présenter en un seul album de 140 pages, un panorama de la littérature française du Moyen Age à 1950, ce qu'avaient réalisé Mrs Lagarde et Michard ,entre 1950 et 1965, en 6 volumes . Ouvrages qui rappelleront des souvenirs à bon nombre d'entre nous ….
A la dernière page de l'album, ( nous sommes alors dans les années 1950, puisque c'est à cette date que s'arrête le dernier tome du Lagarde et Michard du 20e siècle), Catherine Meurisse rassemble les grands auteurs qu'elle a auparavant évoqués, pour une soirée festive dans un lieu emblématique de l'existentialisme : une cave de Saint Germain des Près : le Lagarde et Michou Club où ils se déhanchent tous au son d'un orchestre de Jazz . On peut y reconnaître aussi bien Victor Hugo que Flaubert, Racine ou Sartre....

Dans ce que l'on peut appeler son « son Panthéon littéraire » CATHERINE MEURISSE respecte l'ordre dans lequel on trouve ses auteurs dans chacun des volumes de la collection , de même que l'ordre dans lequel les oeuvres y sont présentées . Les extraits cités en référence sont essentiellement des textes appartenant à notre patrimoine commun, celui des textes expliqués en classe, ou appris et récités. Elle en donne quelques lignes ou quelques vers, et c'est parti ….. notre mémoire fait le reste .

Présenter 6 siècles de littérature en 140 pages : une gageure  ? Certes, mais Catherine Meurisse s'en tire intelligemment car ne pouvant faire allusion à chaque auteur en un seul album , elle confère à SES auteurs le soin de représenter avec humour l'esprit d'un siècle. en intégrant chacun dans le contexte politique,social et artistique d'une époque, ou en le plaçant au sein d'une querelle littéraire.
En les montrant dans leur quotidien , avec leurs obsessions, parfois même dans des situations burlesques, elle les fait descendre de leur piédestal . Ils apparaissent comme des personnages en ébullition, «  comme des petits bonhommes qui gigotent » selon la formule de Cavanna dans sa préface. Et elle ne se contente pas de mettre en scène des auteurs , elle fait vivre aussi leurs personnages .

C'est gentiment irrévérencieux mais c'est surtout aussi une déclaration d'amour à la littérature et un hommage à ceux qui s'y sont illustrés .
Regarder et lire cet album ( car le texte y est abondant ), c'est revisiter ses classiques et réactiver ses souvenirs de lycée ….
Ce fut, pour l'ancienne prof de Lettres en Lycée que je suis, une redécouverte jubilatoire !
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J'ai eu l'impression de me retrouver devant un Lagarde et Michard (livres que j'adore) en BD et version marrante!


Cela va très très vite, on passe d'un auteur à un autre, un genre à un autre et on enchaîne si vite qu'on termine ce livre comme essoufflée et émerveillée (cela a été mon cas en tout cas)


L'auteur a fouillé dans la littérature, a mélangé allègrement les époques (que j'étais ravie de voir que Corneille s'adressait à Gérard Philippe, quand ils répètent le Cid!) et les oeuvres (Rastignac qui parle avec Balzac, Emma Bovary dans une pièce avec le visage de Flaubert (et tous les objets dans la pièce ont aussi le visage de Flaubert) déclamant : « Emma Bovary, c'est moi ! »)!


Je pense que mon passage préféré reste Emile Zola qui s'incruste en se cachant dans toutes les scènes de ses nombreux romans pour prendre des notes, toujours dans des endroits assez improbables.


Après, je comprenais toutes les références…je ne sais pas si quelqu'un qui ne s'y connait pas vraiment en littérature française peut trouver cela aussi drôle que moi.

La quatrième de couverture dit que ce livre est pour tous ceux qui aiment la littérature française, mais aussi pour ceux qui la détestent.
Je ne pense pas qu'une personne qui n'en a pas une vision d'ensemble et qui n'a personne pour lui expliquer, peut s'amuser autant que je me suis amusée à lire cet ouvrage.


Le seul regret est que ce livre est bien trop court…j'aurais voulu en avoir des centaines et des centaines de pages de plus à dévorer!
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Dans ces textes habilement enluminés, on trouve quantités de récits fabuleux où les animaux ont leur importance. Animaux sur lesquels les hommes ont toujours projeté leurs croyances (l’ours symbole d’avidité, le cerf symbole de prudence, le renard symbole de la ruse), qui ont servi à critiquer la société, ou à enseigner la morale. À la fin du onzième siècle, on voit apparaître deux formes littéraires différentes : la chanson de geste, et la poésie lyrique. Comme son nom l’indique, la chanson de geste est un long poème narratif chanté qui relate des exploits historiques. Geste vient de Gesta, les choses accomplies, les hautes faits. Ces poèmes sont composés de laisses, des strophes de longueur irrégulière. Le sujet essentiel des chansons de geste : la guerre. Au temps de Charlemagne et de son fils Louis le pieux, la plus connue et la plus ancienne (fin du onzième siècle) des chansons de geste est la chanson de Roland. Elle relate un épisode de la guerre de la France contre l’Espagne. En l’an 778, les Francs marchent sur Saragosse. Pour épargner sa ville, le roi des Sarrasins, compte signer un traité avec Charlemagne. Le roi maure est réputé pour sa cruauté. Charlemagne envoie donc en émissaire une bonne pâte dont la mort serait superflue si les affaires tournaient mal. Ganelon, parce que c’est son nom, fomente alors un complot avec les Sarrasins, contre son camp. Ce qui a pour conséquence la bataille de Roncevaux. Roland, valeureux soldat de Charlemagne est au centre de la mêlée. La légende dit que Durandal, jamais brisée, finit par se ficher dans un rocher de Rocamadour. Roland, sévèrement touché, finit par demander l’aide de Charlemagne. La légende, encore elle, dit que l’ange Gabriel vint au chevet du héros. Charlemagne arriva, mais trop tard ! sa vengeance contre le roi sarrasin fut terrible. Autre genre littéraire narratif : le roman. Sujets de prédilection : la chevalerie et l’amour. Ici, point de vérité historique. Les romans s’inspirent de légendes bretonnes. L’écrivain Chrétien de Troyes est le premier à créer le personnage du chevalier errant, tel Lancelot. L’occasion pour ce type de héros de faire la découverte de soi, de l’autre, de l’amour. Avant même de l’avoir vue, Lancelot s’éprend de la reine Guenièvre, femme du roi Arthur. Il suffira d’un peigne et la testostérone fera le reste. C’est dans Le chevalier à la charrette qu’apparaît Lancelot. Le chevalier à la charrette est donc un roman qui glorifie l’adultère. C’est ce qui fera manquer le Graal à Lancelot : amant d’une reine, il est indigne d’une quête sacrée. Perceval, héros d’un autre roman de Chrétien de Troyes, s’en chargera. Perceval, venu du Pays de Galle, est un jeune rustre qui ignore même son nom. Perceval ouvre la voie d’un des mythes les plus complexes. Lors de son errance, le jeune chevalier est amené à être hébergé dans un mystérieux château, demeure du roi pêcheur. Il est invité à s’assoir auprès de son hôte.
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Les moutons de Panurge. Allégorie. Les moutons de l’ignorance ont détalé devant l’esprit éclairé de la Renaissance. Tel est le vent nouveau qui souffle sur le seizième siècle. Un besoin d’idées neuves se fait sentir, à l’opposé des conceptions morales, esthétiques et religieuses du Moyen Âge finissant. Les voyages de Christophe Colomb, de Magellan nous ont décrassé la tête. La révolution copernicienne est en route, Ambroise Paré charcute les idées médicales périmées… et l’imprimerie ! L’imprimerie soudain ! Voilà que la diffusion des œuvres en est accrue. Là-dessus se pointe une nouvelle conception de l’homme : l’humanisme ! Un idéal de perfection humaine qui puise sa réflexion dans les textes de l’Antiquité grecque et romaine. L’homme est au centre de cette pensée. Il a soif et faim de savoir ! Et vu l’état de l’enseignement dans les universités de l’époque, complètement ringard, y’a du boulot ! C’est cet appétit de savoir qu’incarnent les géants optimistes de Rabelais : Pantagruel et Gargantua.
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Après avoir rêvé d’être Chateaubriand ou rien, Hugo s’aperçoit vite que c’est encore mieux d’être Hugo ou rien. Chef de file des romantiques, théoricien d’un genre théâtrale nouveau, libre, romancier tout à tour contemplatif, lyrique, visionnaire, défenseur de la cause du peuple, engagé contre la peine de mort, poète en exil révolté contre l’empereur Napoléon III le petit, mystique adepte des tables tournantes, grand-père débordant de tendresse, Hugo a tout vu, tout senti, tout vécu, tout écrit ! Et laisse ainsi une trace de géant dans la culture française.
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À l’attention de M. J.J. Rousseau. J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. On ne peut peindre avec des couleurs plus fortes les horreurs de la société humaine. On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage. Convenez que l’exemple de nos nations a rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans le cadre de la solitude que j’ai choisie. Monsieur Rousseau, il faut aimer la société dont tant d’hommes méchants corrompent les douceurs, comme il faut aimer sa patrie, quelques injustices qu’on y essuie, malgré les superstitions, le fanatisme. On m’apprend que votre santé est mauvaise. Il faudrait la pouvoir rétablir en buvant du lait de vache et en broutant l’herbe, non ? – Voltaire
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[Moyen Age]
Bientôt, les clercs [hommes d'Eglise] se mettent à écrire en langue vulgaire.
« Si on continue à écrire en latin, les ploucs n'auront jamais accès au savoir.
- Mais c'est pas grave du tout, ça ! C'est pas grave du tout !
- Et si on leur enseignait le latin ?
- Trop ringard.
- Je sais ! On va traduire tous nos livres en langue romane.
- Hein ?
- En français vulgaire. »
La littérature française était née.
(p. 11)
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