Catherine Meurisse a eu l'occasion d'avoir les lumières des projecteurs du fait qu'elle a échappé par un (heureux ) concours de circonstance à l'attaque de Charlie Hebdo qu'il n'est plus besoin de présenter...
Mais ici, rien à voir !
Dans cet ouvrage où elle mêle habilement humour et amour de la littérature pour nous offrir une bande dessinée qui montre de façon habile, intelligente et pédagogique l'évolution de la littérature française du Moyen-Age au XXème siècle.
L'objectif n'est pas d'être exhaustive mais cette bande dessinée a le mérite de rendre compte clairement le passage d'un mouvement de pensée à un autre tout en le remettant dans son contexte historico-social.
C'est un mon sens, un livre qui s'adresse autant à des lecteurs (plus ou moins) chevronnés de la lecture qu'a des plus jeunes que ce soit dans son intégralité ou avec quelques extraits seulement.
Qui a dit que la littérature était un sujet barbant ?
En ce qui me concerne, je m'en vais de ce pas remonter quelques classiques dans ma PAL ^^
Catherine Meurisse met en image son amour de la littérature dans son album « Mes hommes de lettres ». A travers les siècles, on découvre ainsi quelques uns de nos plus grands auteurs (et juste deux femmes, snif), autant à travers leurs écrits qu'avec des petites anecdotes. L'ensemble donne furieusement envie de se plonger dans des heures de lecture délicieuses afin de retrouver chacun des protagonistes, par contre j'ai été moins fan du coup de crayon, à mon goût pas suffisamment travaillé (on est dans la caricature journalistique).
Mais un chouette album quand même !
Une bande dessinée peignant des caractères aussi fascinants les uns que les autres.
En effet, cette bande dessinée propose des planches présentant les différentes personnalités littéraires qui ont marqué l'histoire de la France. Ces planches sont organisées par période : Moyen-âge, du XVI ème siècle au XXème siècle et narrent de façon succincte les péripéties de ces écrivains aux personnalités multiples. Il y a de l'humour, de la précision et de jolis petits clin d'oeil qui sont les ingrédients qui nous font passer un très bon moment. Il m'est souvent arrivé de rire ou de sourire à la lecture ! J'ai été particulièrement séduite par le passage sur Zola !
Les dessins sont éloquents et intéressants. Les couleurs sont rares mais donnent une ambiance particulière aux planches. Ce;a témoigne de l'identité de la scénariste.
Au niveau du contenu, comme le souligne les remerciements, il n'a pas été possible de présenter tous les génies de la littérature française mais des allusions ou des dessins ont permis d'y faire référence.
Un bémol? Certains passages et traits d'esprit sont difficiles à comprendre si on ne connait pas l'oeuvre à laquelle elles s'y réfèrent. Cela peut être décevant pour le lecteur.
Le public? Je recommande cet ouvrage en libre service en lycée à partir de la 1ère. En effet, à l'occasion du bac français, les élèves cultivent leurs connaissances sur le monde littéraire et pourront retrouver ce qu'ils ont appris dans cette bande dessinée. Autrement, il est possible d'exploiter certaines planches en 3e dans le cadre d'une étude de l'oeuvre d'un des personnages présenté dans la bande dessinée.
J'ai eu l'impression de me retrouver devant un Lagarde et Michard (livres que j'adore) en BD et version marrante!
Cela va très très vite, on passe d'un auteur à un autre, un genre à un autre et on enchaîne si vite qu'on termine ce livre comme essoufflée et émerveillée (cela a été mon cas en tout cas)
L'auteur a fouillé dans la littérature, a mélangé allègrement les époques (que j'étais ravie de voir que Corneille s'adressait à Gérard Philippe, quand ils répètent le Cid!) et les oeuvres (Rastignac qui parle avec Balzac, Emma Bovary dans une pièce avec le visage de Flaubert (et tous les objets dans la pièce ont aussi le visage de Flaubert) déclamant : « Emma Bovary, c'est moi ! »)!
Je pense que mon passage préféré reste Emile Zola qui s'incruste en se cachant dans toutes les scènes de ses nombreux romans pour prendre des notes, toujours dans des endroits assez improbables.
Après, je comprenais toutes les références…je ne sais pas si quelqu'un qui ne s'y connait pas vraiment en littérature française peut trouver cela aussi drôle que moi.
La quatrième de couverture dit que ce livre est pour tous ceux qui aiment la littérature française, mais aussi pour ceux qui la détestent.
Je ne pense pas qu'une personne qui n'en a pas une vision d'ensemble et qui n'a personne pour lui expliquer, peut s'amuser autant que je me suis amusée à lire cet ouvrage.
Le seul regret est que ce livre est bien trop court…j'aurais voulu en avoir des centaines et des centaines de pages de plus à dévorer!
Décalé, audacieux et totalement réussi.
Quelle régalade et quel plaisir !
J'ai embarqué pour un tour de France de la Littérature du Moyen Age à aujourd'hui.
Tout en glissant ça et là des anachronismes, un mélange des genres et des oeuvres. Autant de clins d'oeil qui m'ont fait sourire de A à Z.
Une lecture riche en références, anecdotes rythmée par les dessins vifs et dynamiques.
Mes hommes de lettres : le titre l'annonce, c'est une sélection d'auteurs et non une liste exhaustive. Des choix parfois cornéliens pour Catherine Meurisse.
Je conseille vivement pour tous les férus et chevronnés de littérature qui apprécient le 2nd degré. Pour un novice, je pense que la lecture sera plus ardue.
De 1801 à 1900, la France ne connaît pas moins de sept régimes politiques, avec les ruptures idéologiques et morales qui s'ensuivent : le Consulat, l'Empire, la Restauration, la monarchie de juillet, la seconde République, le second Empire, la troisième République.
[Moyen Age]
Bientôt, les clercs [hommes d'Eglise] se mettent à écrire en langue vulgaire.
« Si on continue à écrire en latin, les ploucs n'auront jamais accès au savoir.
- Mais c'est pas grave du tout, ça ! C'est pas grave du tout !
- Et si on leur enseignait le latin ?
- Trop ringard.
- Je sais ! On va traduire tous nos livres en langue romane.
- Hein ?
- En français vulgaire. »
La littérature française était née.
(p. 11)
Le coeur est fatigué. Cette femme doit lire trop de romans...
Emma Bovary est une mauvaise épouse, une mauvaise mère, une femme adultère, endettée... qui met fin à ses jours... Et le pire, c'est que vous êtes complice de la jouissance destructrice de votre héroïne.
Aucun homme n'a le droit de commander aux autres. Si la nature a établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle... mais la puissance paternelle a ses bornes, et dans l'état de nature, elle finirait aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire... ( Diderot)
Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.